Critique : Denis

Par Thomas Messias
11 octobre 2009
MAJ : 16 septembre 2018
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Denis est une carpette. C'est en tout cas l'impression qu'il donne. Quand ses collègues ont besoin de monnaie pour le café, ils le taxent. Quand il trouve le courage d'appeler une fille du travail pour l'inviter, elle ne sait même pas qui il est. Denis a un père malade à qui il n'a rien à dire, Denis collectionne les enregistrements d'émissions télé sur l'espace, Denis a un solex. Bref, Denis a une vie foireuse, et décide d'envoyer tout balader pour aller voir du pays et rencontrer des gens.

Nouvelle production des Films à fleur de peau, société menée par Franck Llopis, Denis se distingue comme d'habitude par la pauvreté de sa mise en scène, les cadrages approximatifs et le montage poussif donnant une impression d'arythmie chronique. L'interprétation en demi-teinte (euphémisme) et des dialogues souvent indigents ont vite fait de pousser le film de Matthieu Boivineau dans la catégorie des films amateurs, dont on ne peut nier la sincérité mais dont l'exécution sommaire est un défaut irrémédiable.

On a rarement vu un road movie aussi peu mobile et des rencontres aussi pauvres. Qu'il croise un faux bon samaritain, un vieux monsieur très gentil ou une jolie dame pouvant lui redonner confiance, Denis ne semble pas évoluer, confit tout comme le film dans un autisme assez gênant, qui ne génère ni poésie ni réflexion. L'absence de moyens n'a jamais empêché de se trouver un acteur principal convaincant ou d'écrire un scénario abouti. Aussi touchants puissent être les films fauchés, il est bien difficile d'accorder un quelconque crédit à ce petit machin dont la maladresse est si extrême qu'elle n'a plus rien d'attendrissant.

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