Critique : Manipulation

Jonatan Fischer | 3 septembre 2008
Jonatan Fischer | 3 septembre 2008

« Are you free tonight ? » demande une jeune femme chaude au téléphone. Nombreux doivent être les hommes à rêver de posséder le portable de Wyatt, avocat serial fucker qui fait partie du club « The List ». Le concept : des gens aisés sont mis en relation par téléphone pour passer des nuits coquines avec des inconnus (au programme : Maggie Q et même Charlotte Rampling !). Pas de conversations intimes, pas de noms. Et quand le téléphone de Wyatt tombe dans les mains de Jonathan, un nouvel ami coincé et à la sexualité au point mort, forcément cela fait des étincelles…Jusqu’à ce que tout dégénère. Pour son premier film, Marcel Langenegger oppose Ewan Mc Gregor et Hugh Jackman dans un thriller étiqueté « sexy ». Le premier joue le looser de service, le second le playboy manipulateur. Au centre des préoccupations, une jeune blonde hitchcockienne pour qui Jonathan va avoir un coup de foudre dans le métro et qu’il retrouvera par hasard via « The List ». Et, comme on pouvait s’en douter, il va briser les règles.

 

 

Le sexe comme pur objet de consommation, un duel d’acteurs charismatiques et doués, le premier vrai rôle sexy de Michelle Williams…Manipulation avait de quoi nous faire saliver. On pouvait rêver à un Exotica ou un Basic Instinct nouvelle génération. On se contentera au final d’un film qui a la carrure d’un « direct to DVD ».

 

Comment en est-on arrivé à un tel résultat ? La faute aux acteurs ? Non, sûrement pas. Tout le monde joue plutôt bien avec le peu qui lui est offert. La faute à la réalisation ? Un peu. Si on peut reconnaître à ce premier long une certaine élégance, cette dernière se révèle un peu vaine et finalement sans inspiration. La faute au scénario ? Complètement. Chaque personnage n’est que caricature (toute nuance est exclue) et plus les minutes passent et plus les choses se corsent. Intrigue improbable, situations et répliques clichées, twists nauséeux…A trop vouloir manipuler son audience, le réalisateur se perd lui-même en cours de route. Triste spectacle même si on se rappelera longtemps (immense fou-rires) du petit canard en plastique jaune de Michelle Williams. 

Résumé

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