Critique : Monsieur Woodcock

Thomas Messias | 22 juillet 2008
Thomas Messias | 22 juillet 2008

Quoi de pire qu'un film qui vous laisse totalement indifférent ? À peine entamé, aussitôt clos (moins d'une heure vingt, générique de fin compris), Monsieur Woodcock pue le film de commande pour sortie estivale, le produit paresseux en diable et au degré d'exigence proche de zéro. Il y avait pourtant de quoi amuser la galerie, notamment grâce à ce personnage de prof de sport tyrannique qui donne son nom au film. Billy Bob Thornton lui prête d'ailleurs ce regard noir et cette mine patibulaire qu'il maîtrise si bien, mais n'a que peu d'occasion de faire fonctionner ces atouts à plein régime. Quelques scènes de gymnase, vaguement méchantes mais surtout répétitives, sont quasiment les seuls moments où ce Woodcock nous fait sourire.

 
Juxtaposition de scènes déjà vues et pas drôles, Monsieur Woodcock pâtit également d'un casting pas inventif pour deux sous. Comme dans Speed racer, Susan Sarandon fait tapisserie. Comme dans 95% de ses films, Seann William Scott joue les losers (sauf que celui-là entre dans la catégorie "losers pathétiques et ternes", ceux dont on ne peut même pas se moquer). Comme dans la très lourde série My name is Earl, Ethan Suplee joue les gros pleins de soupe complètement crétins. Quant à Thornton, son choix dans un tel rôle n'a rien de révolutionnaire, puisqu'on l'a vu l'an passé incarner le même personnage de salaud aux deux visages dans L'école des dragueurs, comédie à moitié ratée, mais qui exploitait bien mieux un acteur qui en impose.

 
Il n'y a décidément rien, absolument rien à retenir de ce Monsieur Woodcock dont le plus intéressant, si j'ose dire, reste ce titre purement gratuit (à part l'Antoine de Caunes du siècle dernier, qui aurait osé intituler un film Mister Bitenbois ?). Ainsi qu'un tout petit gag à base de roue dans un nid de poule, qui peut éventuellement faire glousser 2 secondes. C'est vous dire le vide cosmique dans lequel patauge le film de Craig Gillespie, pourtant auteur de Lars and the real girl, inédit inabouti (mais bientôt à Deauville au festival du film américain en septembre prochain) mais intéressant qui semblait indiquer un minimum d'ambition chez lui.

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