Critique : Children

Nicolas Thys | 4 juin 2008
Nicolas Thys | 4 juin 2008

Au cinéma les petits paumés font souvent de bonnes histoires et Children en est une jolie preuve. Quelques personnages simples, proches de ceux de la vie réelle, dont les liens se tissent au fur et à mesure, se rencontrent et se déchirent. Chacun perdu dans un univers cloisonné où règne les problèmes sociaux, psychologiques et émotionnels, financiers. Le scénario repose sur les soucis de communication, générationnels et familiaux, et finalement assez communs, mais qu'il regarde sans jamais essayer de les résoudre, qu'il interroge sans proposer de vaines solutions. Juste parce que c'est comme ça.

 

Children est une représentation brute de petits drames du quotidien qui se jouent dans une société où rien ne semble plus aller normalement ; c'est une phase transitoire dans la vie d'un groupe d'individus qui pourraient être chacun de nous. Mais loin de tomber, comme c'est souvent le cas, dans un pseudo-néoréalisme sordide ou dans un pseudo-psychologisme assommant et plus ou moins caduque, l'esthétique générale du film tranche avec le propos général et le sublime dans un noir et blanc magnifique dont la brillance extrême et l'obscurité profonde évoquent à la fois la perte des repères et l'impossibilité d'agir dans un monde sans issue.

 

Si à première vue le film peut déconcerter par son rythme lancinant et son scénario assez foisonnant, il interpelle et envoûte. Les chemins croisés de ces antihéros, débile léger, petite frappe et gosse marginalisé, qui ont en commun une haine irrépressible et un désir de rédemption, résonnent de manière universelle, et la finesse de la mise en scène couplée à une musique calme et atmosphérique n'en finiront plus de bercer les âmes sensibles.

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