Critique : La Valse de l’empereur

Par Julien Foussereau
17 mars 2008
MAJ : 25 février 2020
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1947. En plein après guerre, Billy Wilder connaît un succès fulgurant avec Assurance sur la mort et Le Poison, deux joyaux du film noir. Il se décide à retourner dans son Autriche natal qu'il a quittée avant l'explosion du nazisme. Il découvre avec effroi que toute sa famille a été déportée et exterminée. Cette anecdote est essentielle pour comprendre La Valse de l'Empereur, comédie musicale mineure et film pourtant charnière du cinéaste.

 

Il faut bien admettre que cette Valse… peine à se hisser au niveau des plus grands films de Wilder. Ce gros parpaing musical affiche une dimension niaise à la Disney qui tend à desservir les excellents dialogues de Charles Brackett et Billy Wilder. On croirait presque Joan Fontaine échappée d'une adaptation d'un conte de fées ou de Sissi impératrice. On remarquera néanmoins que l'imbroglio narratif à base de badinages canins se révèle être un jeu de cache-cache plutôt rigolo avec la censure puisque le désir des bêtes dissimule mollement celui des maîtres.

 

Un parti pris d'autant plus intéressant que cet accouplement entre un caniche royal autrichien et un petite boule de nerfs américaine est une belle manière de fustiger les desseins eugénistes des nazis. La Valse de l'Empereur pourrait d'ailleurs s'envisager comme le premier film de Wilder qui pose à plat les deux thématiques qui irrigueront son œuvre ultérieure : le poids du passé et la fascination / répulsion des contraires. La Valse… s'adressera tout particulièrement aux fans hardcore de Wilder.

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