Critique : Cortex

Vanessa Aubert | 29 janvier 2008
Vanessa Aubert | 29 janvier 2008

Alors que les polars usent à outrance du héros que l'on ne croit jamais, Nicolas Boukhrief pervertie la chose en faisant carrément du sien une victime d'Alzeihmer. Certains auraient pu se perdre en caricature, lui trouve le ton juste et le rythme adéquat pour son retour après l'étonnant Convoyeur.

Trois ans après avoir mis en scène Jean Dujardin et Albert Dupontel dans une intrigue sous-tension, Boukhrief renouvelle l'expérience du thriller en y apposant une touche médicale. Dussollier -moins 20 kilos- en ancien flic, une clinique comme lieu unique et une kyrielle de seconds rôles en assassins potentiels. Une mise en place de base pour un jeu qui comme tout Cluedo commence par le crime. Vu par la raison d'un interné, le meurtre se multiplie au fur et à mesure que le bon sens de Dussollier vacille et le nôtre avec. Induits en erreur par le lieu, une bâtisse volontairement accueillante loin d'un hôpital au design aseptisé; par les personnages, que Boukhrief a voulu vrais et dont il décrit les liens avec précision hiérarchique comme pour les rendre plus humains; par le détective, auquel on s'identifie sans cautionner toutes les réactions.

En donnant la part belle à l'encadrement médical et en épurant sa réalisation, le réalisateur flirte avec la comédie sociale sans l'embrasser pleinement. La description minutieuse de la maladie participe à la crédibilité des scènes quand la lenteur rend perceptible la vie réglée des hôpitaux. Un rythme auquel on adhère parfois avec effort mais qui se laisse prendre grâce au tourbillons de seconds rôles étonnants, rares et bien trouvés. Julien Boisselier assume, Claude Perron assure, Claire Nebout assiste quand Marthe Keller en perd son allemand.

Une intrigue efficace sans être évidente pour un film prenant où le plus fou n'est pas celui que l'on croit.

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.0)

Votre note ?

commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire