Critique : La Clef

Sandy Gillet | 19 décembre 2007
Sandy Gillet | 19 décembre 2007

On avait laissé Guillaume Nicloux en fort mauvaise posture avec son Concile de pierre qui tel un pavé dans la mare avait éclaboussé de sa médiocrité une filmographie pourtant jusqu'ici plus qu'honorable. La clef qui vient clôturer sa trilogie policière entamée avec Une affaire privée et Cette femme-là confirme bien qu'il s'agissait là d'un simple accident de parcours, un « caprice » certainement assumé mais raté.

 

Encore que si l'on y regarde de plus près, cette histoire qui se déroule sur plusieurs époques avec en fil rouge la thématique de la paternité et des responsabilités qui en découlent a du mal à renouer avec la franche réussite que fut Une affaire privée. Si l'on y retrouve les personnages centraux qui ont accaparés les deux premiers opus sous la forme de seconds rôles iconographiques (le détective François Manéri, campé par Thierry Lhermitte, et l'inspectrice Michèle Varin, incarnée par Josiane Balasko) et alors même que Cette femme-là s'essoufflait déjà à vouloir trop en dire et trop en faire, La clef souffre quand à lui d'un scénario quelque peu complexe et d'une interprétation peu convaincante avec en tête de gondole un Guillaume Canet en victime expiatoire d'une sorte de machination infernale peu crédible.

 

Reste que l'on a plaisir à retrouver cette ambiance poisseuse, marque de fabrique ici de Nicloux, accentuée par une photo alternant le délétère et la couleur saturée (pour les scènes « d'époque ») et une mise en scène caractérisée par des images tournées en grande partie caméra sur l'épaule et objectif unique. La clef ne constitue donc pas pour Guillaume Nicloux un retour aux affaires totalement gagnant mais il entrouvre certainement la porte de futures réalisations qui seront forcément très attendues.

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