Critique : Joyeuses funérailles

Jean-Noël Nicolau | 21 août 2007
Jean-Noël Nicolau | 21 août 2007

Rire de tout, et en particulier de la chose la moins drôle de l’existence (la mort, pour ne pas la laisser dans l’ombre), est le propre de l’humour britannique. Plus le mauvais goût est prononcé, plus il est noir et putréfié, meilleure est la comédie.  Du moins en théorie, car en pratique il faut pour soutenir ces bases un tantinet de rythme, un texte qui coule de source et une pléthore de bons comédiens.  De Frank Oz, qui n’a pas fait grand-chose de mémorable depuis The Dark crystal (et la voix de Yoda), on était bien loin d’attendre une aussi agréable surprise que ces Joyeuses funérailles.

Les axiomes exposés plus haut sont ici réunis, à commencer par une brochette d’acteurs parfaits. Il faudrait énumérer tout le généreux casting tant il est difficile de louer l’un plus que l’autre, même si Aland Tudyk en avocat littéralement sous acide et Matthew Macfadyen en fiston dépassé par les événements, crèvent particulièrement l’écran. Porté par l’énergie de ses héros, le film ne se réserve aucune respiration et fonce tête baissée dans une accumulation délirante de catastrophes et autres révélations embarrassantes.

Certes les ficelles sont souvent grosses, et il est facile de faire rire en créant le chaos autour d’un cercueil. Mais Joyeuses funérailles fait preuve d’une inventivité sans borne et d’un sens de la transgression particulièrement décomplexé. Ne reculant devant aucune situation scabreuse, ni devant aucune révélation outrancière, l’histoire convainc à la seule force de sa folie. Le crescendo est donc réussi et il ne faudra pas s’inquiéter d’une mise en place un peu longuette. Après les présentations d’usage, Joyeuses funérailles ne laisse plus aucun répit aux zygomatiques, et ce jusqu’au fou-rire.

Preuve s’il en est qu’il a eu raison de s’éloigner d’Hollywood après l’échec de Et l’homme créa la femme, cette comédie, simple mais attachante, s’avère la plus réussie de la carrière de Frank Oz et ravira tous ceux qui savent que rire du pire est ce qu’il y a de meilleur.

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