Critique : la Quatrième dimension - Les épisodes couleurs

Ilan Ferry | 4 août 2007
Ilan Ferry | 4 août 2007

Réalisé entre 1985 et 1989 et diffusé sur la défunte Cinq sous le titre La Cinquième dimension, ce spin-off de La Quatrième Dimension  entend remettre au goût du jour les éléments fondateurs de la célèbre série créée par Rod Serling en 1959. Hélas, de la Quatrième Dimension, cette série n'en garde que le titre et une ébauche de concept préférant rivaliser avec Les Histoires Fantastiques de Spielberg réalisées à la même période.

Il en résulte une série bancale à mi chemin entre cynisme propre au show de Serling et candeur Spielbergienne ou comment puiser de manière assez opportuniste dans deux anthologies de renom. Autre travers de ces épisodes couleurs : la construction plutôt catastrophique de ses épisodes qui, sur cinquante minutes, proposaient deux à trois histoires différentes là où son illustre modèle n'en proposait à chaque fois qu'une distillée sur trente minutes diablement efficaces.

   

 

En privilégiant la quantité à la qualité, la série se voit contrainte de condenser au maximum chacun de ses segments (affichant une durée oscillant entre 7 et 25 minutes) en esquissant un semblant d'atmosphère inquiétante constamment traduite à grands coups de cadres obliques et autres fumées envahissant perpétuellement l'espace. L'efficacité de  certaines histoires en demeure profondément affectée si bien que nombreuses ne dépassent jamais le cadre de la saynète anecdotique malgré un concept de départ des plus alléchants.  

 
A contrario, les deux saisons suivantes semblent avoir retenu la leçon en effaçant quelques menus défauts. A commencer par la construction qui se borne ici à une histoire par épisodes, le résultat plus proche de la série de Rod Serling dans sa structure, pâtit malgré tout de la comparaison avec son illustre grande sœur. Le show se voudrait aussi inquiétant, mais fait au mieux figure de pâle copie à l'image de certains de ses épisodes. Au fil des ans, La Quatrième dimension - les épisodes couleurs en viennent même à s'adoucir, proposant à chaque fois des histoires aux dénouements toujours plus aseptisés. De faux «unhappy end» qui n'assument leurs noirceurs que lorsqu'ils reprennent à la lettre certains segments phares de la série matricielle. C'est le cas d'une partie particulière ou mannequin  remakes officiels du joueur de billard  et neuvième étage. C'est paradoxalement dans la 1ere saison que la série contient le plus de contres exemples.
 
Du premier épisode Le Jour de la déchirure réalisé par Wes Craven et opposant Bruce Willis à son double au terrifiant Nightcrawlers de William Friedkin en passant par le sombre Shadow Man de Joe Dante ou le nostalgique Monsters !,  les segments exploitant pleinement le potentiel de cette nouvelle dimension se comptent malheureusement sur les doigts d'une main rendant l'expérience partiellement attachante. 

Résumé

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
commentaires
Aucun commentaire.
votre commentaire