Critique : Love (et ses petits désastres)

Vincent Julé | 25 avril 2007
Vincent Julé | 25 avril 2007

D'un côté une gentille réflexion sur la comédie romantique, de l'autre un portrait bien pensant de l'univers de la mode. Il ne fait aucun doute que malgré ses petits désastres, Love ne veut ni révolutionner le genre, ni choquer personne. Ainsi, autour de « Jacks » la fashionista américaine assistante de rédaction à Vogues Londes (la totale donc !), gravitent le colocataire gay, l'amie riche et névrosée ou encore le bel artiste argentin, dont elle s'occupe de la vie sentimentale, peut-être pour ne pas penser à la sienne. Alors bien sûr, l'amour sera au bout du chemin, et ici de l'heure et demi, avec plus ou moins d'originalité, mais comme dans 4 mariages et un enterrement et souvent chez le scénariste Richard Curtis, ce sont moins les histoires des couples qui comptent, que le portait de groupe qui les agite.

Et de ce point de vue, le scénariste et réalisateur Alek Keshishian a su bien s'entourer, avec en tête une étonnante Brittany Murphy, dont les précédentes prestations (8 Mile, Sin City) ne présageaient pas un tel enthousiasme, un tel dévouement. Elle est charmante, pétillante, malicieuse et passe le plus clair de son temps en petite tenue ! Peut-être le rôle de sa jeune carrière. Mais les autres ne sont pas en reste, surtout Matthew Rhys (la série Brothers & Sisters), qui dans la peau de l'habituel homosexuel de service, livre une composition pas toujours subtile mais rafraîchissante. L'amitié entre ces deux-là est d'ailleurs ce qu'il y a peut-être de plus réussi dans le film, car comme il avoue, le réalisateur a en quelque sorte voulu refaire son Diamants sur canapé car la version de Blake Edwards avec Audrey Hepburn avait supprimé le personnage homosexuel et ainsi trahit l'œuvre originale de Truman Capote.

Refaire la comédie sentimentale, c'est un peu le péché mignon de Love (et ses petits désastres) avec sa mise en abyme aussi littéraire que cinématographique. Le concept est risqué, l'exécution à la fois maladroite et sincère, mais au moins le metteur en scène essaie, il en joue même, avec humour, ironie et surtout sans prétention.

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