Critique : Black sheep

Ilan Ferry | 6 février 2007
Ilan Ferry | 6 février 2007

Isolation (Grand prix à Gérardmer l'année dernière) avait ses vaches génétiquement modifiées, il faudra désormais compter sur Black Sheep et ses moutons mutants. Un pitch fou prétexte à tous les délires. Gore, rire et moutons déchaînés sont donc au programme de cette nouvelle incursion néo-zélandaise dans le film d'horreur fun où tripailles humaines et animales s'envolent pour notre plus grand plaisir.

Pour son premier long-métrage, Jonathan King ne se refuse aucun excès (on y décèle même un peu de zoophilie au passage), exploitant au maximum toutes les possibilités offertes par son incroyable postulat de départ. Avec son gore à gogo, ses personnages déjantés et son hystérie aussi contagieuse que jubilatoire, Black Sheep n'est pas sans rappeler un certain Bad Taste ou encore Brain Dead dont il se veut le fils spirituel. L'occasion pour le réalisateur de rendre hommage à tout un pan du cinéma d'épouvante via des références parfaitement assumées à l'image de ces clins d'oeils à Zombie ou encore au Loup Garou de Londres. Quant aux purs et durs, King ne les oublie pas et lorgne plus d'une fois vers la série Z aujourd'hui timidement ranimée par Lloyd Kaufman et sa chère Troma.

 

Aidé par la fine équipe de Weta Workshop, Jonathan King fait de Black Sheep un pur film de monstres déroulant un impressionnant bestiaire aussi drôle que grotesque. C'est cette décontraction et cette connerie assumée qui font tout le charme du long-métrage, où les rires proviennent autant d'effusions gores réjouissantes que de personnages truculents ayant élevé la vanne au rang d'art. Malgré un côté répétitif où certaines situations et dialogues tombent malheureusement à plat, il faut bien reconnaître au film une certaine capacité à surprendre le public même lorsqu'il se prend les pieds dans les sentiers qu'il a lui-même balisés. Le secret ? Une bonne humeur constante et communicative qui n'a pas échappé aux festivaliers de Gérardmer trop heureux de voir enfin du Z qui tache et s'assume jusqu'au bout (soit une certaine idée de l'héritage cinématographique selon la Nouvelle Zélande).

 

Comédie horrifique à l'esprit débridée, Black Sheep surprend par un traitement aussi saugrenu sur la forme que réjouissant dans l'effet. Cri d'amour au cinéma fantastique dans tout ce qu'il a de plus fédérateur, la bonne grosse farce de King est la meilleure surprise gore de ces dix dernières années doublée d'une invitation pour le public à partager cet enthousiasme. Preuve supplémentaire que le film n'a pas usurpé son Prix du public au festival de Gérardmer.

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