Critique : Hannibal Lecter : Les Origines du mal

Laurent Pécha | 5 février 2007
Laurent Pécha | 5 février 2007

Les origines du mal ? Les origines de l'appât du gain plutôt ! Hannibal Lecter avait tout du projet fomenté avec les pires intentions et la confirmation sur grand écran durant quasiment deux heures (en temps réel; multipliez par facilement deux pour le temps imaginé par votre cerveau) s'avère particulièrement douloureuse. Produit par Dino « jusqu'au bout je me ferai des pépettes sur des films de crevards » De Laurentiis et Tarak « j'ai crucifié Jésus et les spectateurs de bon goût » Ben Ammar, écrit sur commande par Thomas « il est où mon chèque et si vous voulez je vous fais Hannibal vs Dragon vert » Harris, Hannibal Lecter est sans doute l'insulte suprême à tous les fans du Silence des agneaux. Un tel jeu de massacre qu'à la fin de la projection on en vient presque à regretter d'avoir été aussi dur avec le père Ridley et surtout avec ce bon vieux bidochon de Rattner avec leur opus respectifs consacrés à notre cannibale préféré.

Devant l'accumulation de maladresses, de fautes de goût ou tout simplement de grand n'importe quoi, l'invitation d'assister à une naissance mythique se transforme très vite en risible mise en bière. Si on fait exception d'un certain effort au niveau de la reconstitution historique prouvant que Peter Webber, après sa Jeune fille à la perle, est à l'aise dans les films d'époque, Hannibal Lecter jongle avec le néant artistique. De séquences de meurtres indignes du pire des slashers (chiantes et même pas funs) en interprétations hallucinament nulles (Gaspard « Jacquou fais moi peur ! » Ulliel abandonné à un rôle bien trop imposant pour ses frêles épaules, Gong Li en plante de décoration même pas filmée avec le « Michael Mann style », Rhys Ifans insupportable cabotin dans un rôle de supra archi méchant,…) sans oublier des tunnels de séquences et plans qui ne servent à rien (Webber ou le roi du plan de coupe mis à tout bout de champ) ou encore des dialogues surexplicatifs digne d'un bon vieux Z, les invitations à rire (dans le meilleur des cas) sont ainsi légions.

À contrario de son ultime séquence (une salvatrice ellipse mais pourquoi si tard, pourquoi !!!), Hannibal Lecter est bel et bien le récit d'une arnaque cinématographique annoncée. À vous de voir si…mais la curiosité, pour le coup, n'aura jamais autant été un si vilain défaut.

PS : Étant donné que Dino de Laurentiis vient récemment d'annoncer son intention de produire toute une série de films ayant en vedette Hannibal, il va falloir se préparer à subir de nouvelles horreurs exploitant tous les facettes du héros et tous les genres :
La vieillesse du cannibal : Hannibal le grabataire
Les amours tourmentées : L'amant d'Hannibal Lecter
La version space opera : Hannibal Lecter X
Le crossover impensable : Hannibal vs Cannibal holocaust
Le film de kung-fu : Hannibal contre le petit dragon rouge
La comédie musicale : Hannibal – The Musical !

Résumé

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