Critique : Madame Irma

Par Louisa Amara
5 décembre 2006
MAJ : 22 octobre 2018
0 commentaire

Si Les Inconnus nous ont habitué au meilleur à la télé puis au cinéma avec Les Trois frères et le déjà moins bon Pari, ils ont aussi manqué de souffle et d’originalité dans L’Extraterreste et Les Rois mages. Peu importe la qualité de leurs films, la puissance médiatique des Inconnus leur assure un nombre d’entrées suffisant en salles, et surtout un passage en prime sur TF1. En lisant le pitch de Madame Irma, on a tout de suite pu imaginer les yeux brillants d’Etienne Mougeotte et Patrick Le Lay, déjà responsables de la production des Aristos. Mais Didier Bourdon et Pascal Legitimus valent mieux que Charlotte de Turkheim et consorts. Bien mieux !

Le sujet de Madame Irma est intemporel (la voyance est l’un des plus vieux métiers du monde) pourtant on est surtout intéressé par le parcours du héros. Sa déchéance, de son bureau de PDG à l’ANPE est plutôt bien vue, quoiqu’un peu caricaturale, mais c’est aussi la bouffonnerie qu’on aime dans ce genre de comédie familiale. La présentation du personnage, rapide mais efficace, vous fera penser avec sourire aux Trois frères. Les petites phrases typiques de l’humour des Inconnus font mouche et assurent une première demi heure drôle et rythmée. Si les talents de réalisateur de Didier Bourdon restent encore à prouver, on ne peut que s’incliner sur sa performance d’acteur. Il n’a pas à rougir de la comparaison avec Dustin Hoffman dans Tootsie et Robin Williams dans Mrs Doubtfire. Mais comme le signale le co-réalisateur, Yves Fajnberg : "Dustin Hoffman et Robin Williams jouaient des personnages de comédien qui se servaient de leur métier pour s’en sortir. Dans Madame Irma, , le personnage de Francis n’est ni préparé, ni prédestiné à ce qu’il va vivre".

C’est peut-être aussi l’un des problèmes du film : il se focalise tellement sur Francis / Madame Irma, que les seconds rôles, en particulier les femmes, sont inexistants, au détriment de l’histoire, une constante dans les films des Inconnus. De même, bien qu’il ait un regard attachant, Didier Bourdon n’arrive pas toujours à convaincre dans le registre de l’émotion. Mais Madame Irma, nous permet de retrouver un duo d’acteurs dont l’alchimie rend toutes les scènes irrésistibles. À tel point que les séquences sans Pascal Legitimus paraissent un peu fades. Malgré tout, on ne s’ennuie pas, on rit franchement au début, puis on sourit, et on se détend. Pour un futur prime de TF1, c’est déjà pas mal, non ?

Rédacteurs :
Résumé
Vous aimerez aussi
Commentaires
0 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires