Critique : Citizen Dog

Ilan Ferry | 21 août 2006
Ilan Ferry | 21 août 2006

Le syndrome Amélie Poulain vient de frapper là où on l'attendait le moins. Avec cette transposition thaïlandaise, le réalisateur Wisit Sasanatieng nous prouve, si besoin est, que le film de Jeunet n'a pas fait que du mal au cinéma (même s'il sera toujours pénible de voir des balades à Montmartre sur fond d'accordéon envahir nos écrans !) mais qu'il a aussi révélé quelques nouveaux talents de par le monde. Toutefois que les puristes se rassurent, pas question ici de voir un émule de Tony Jaa changer la vie des gens qu'ils croisent entre deux coups de tatanes, cet Amélie là, bien que masculin, tient plus du Candide de Voltaire que du nouveau Bruce Lee thaï !

En suivant les mésaventures de Pott, jeune campagnard venu tenter sa chance à Bangkok, le réalisateur des Larmes du tigre noir, multiplie les portraits lors de scénettes où l'anecdotique le dispute à l'insolite. De l'ours en peluche amateur de cigarettes et de longues conversations à la douce et lunatique Jinn en passant par le chauffeur de scooter zombie, chaque personnage croisant la route de notre héros a une histoire à raconter. L'occasion pour le réalisateur de mêler habilement le merveilleux au quotidien par un jeu des couleurs envahissant l'écran jusqu'à saturation. Ce qui aurait pu très vite virer à la bouillasse visuelle prend un ton plus harmonieux dès lors qu'il participe à la poésie de l'ensemble. Ainsi, rien ne semble vain dans cette belle balade, et la naïveté qui se dégage du parcours de Pott n'en est que plus touchante au fur et à mesure de ses rencontres. Joli, inventif et terriblement drôle, Citizen Dog mérite largement d'être vu.

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