Critique : La Panthère rose

Stéphane Argentin | 7 mars 2006
Stéphane Argentin | 7 mars 2006

Oser retoucher à un classique de la comédie policière tel que La Panthère rose, avec le regretté Peter Sellers, relevait a priori une nouvelle fois de la poussée de fièvre hérétique dans l'épidémie de remakes en vogue à Hollywood. Mais c'était sans compter sur l'homme-orchestre Steve Martin qui, du haut de ses 60 ans, n'a pas fini d'en remontrer aux petits « d'jeuns » d'aujourd'hui qui ne pensent plus qu'à faire rire en (fra)cassant tout et tout le monde.

Avec Billy Crystal, Steve Martin fait partie de cette race de comiques en voie d'extinction (à bien y réfléchir, seraient-ils les deux derniers de cette espèce ?), capables de jouer dans tous les registres de l'humour (ZAZ, verbal, de quiproquo…) avec un talent inégalé (inégalable ?). Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si tout le monde s'accorde à dire que les meilleurs cérémonies des Oscars de ces quinze dernières années furent celles présentées par l'un ou l'autre de ces deux-là. Et, non content de trôner au sommet de l'affiche de cette nouvelle Panthère rose, Steve Martin en a également cosigné le scénario. Résultat : de l'œuvre originale, l'histoire ne reprend que le concept initial (le vol du plus gros diamant du monde baptisé la « Panthère rose », donc), laissant ensuite tout loisir au comédien d'exercer son art dans la peau de l'inspecteur le plus gaffeur des forces de police françaises au cours de scènes mitonnées aux petits oignons par ses propres soins.

Steve Martin parvient ainsi sans trop de mal à apposer sa patte sur cette nouvelle mouture, à force de running gags, d'accent outrancier (ceux qui découvriront le film en français y perdront à coup sûr énormément, comme pour cette scène d'apprentissage de l'anglais digne du Gendarme à New York) et autres séquences de groupe où les différents personnages accentuent encore davantage la gaucherie de son Inspecteur Clouseau. En fonction des affinités de chacun, tous les gags ne feront pas nécessairement mouche à chaque fois, mais la persévérance et la bonne volonté de Clouseau/Martin finiront bien par décrocher plus d'un rire aux plus réfractaires à l'idée de ce remake. À ce titre, il faut d'ailleurs signaler que la article-details_c-trailers, faite comme toujours pour ce genre de film d'une compilation de gags supposés nous offrir une mise en bouche, ne rend absolument pas justice aux efforts du comédien dont l'humour s'apprécie bien davantage sur la longueur et dans le contexte, et non en dehors.

Sans pour autant renouer avec le niveau de l'original qui jouait sur un registre comique plus subtil en comparaison, à la limite du vaudeville (la scène de la chambre à coucher), cette Panthère rose version 2006 n'a pas trop à rougir au milieu des innombrables remakes ratés, grâce à la véritable star rugissante et surtout bondissante du film : Steve Martin.

Résumé

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