Critique : La Rose pourpre du Caire

Vanessa Aubert | 23 octobre 2007
Vanessa Aubert | 23 octobre 2007

Changement d'époque mais non de décor pour l'amoureux de New York qui choisit les années trente pour placer l'intrigue de La Rose Pourpre du Caire. Il donne à Mia Farrow le rôle d'une femme soumise par la brutalité de son mari et de la vie. Seule échappatoire et unique moyen pour elle de rester éveillée dans cette existence monotone : le cinéma. C'est devant un écran que Cécilia découvre, voyage, vit, s'émerveille. Un émerveillement qui n'est pas s'en rappeler celui d'Allen enfant fasciné par ces images sur pellicule. Le cinéaste semble rendre hommage au gamin qu'il était et qui investissait plus souvent les salles obscures que les bancs de l'école. Mais au-delà, il parvient à s'adresser à tous en réalisant le rêve caché de tout spectateur : rendre réel l'imaginaire. Tom Baxter le héros du film chevet de Cécilia (évidemment intitulé La Rose Pourpre du Caire) sort de l'écran pour s'adresser à elle et vivre de vraies aventures.

 

Cette transgression de l'interdit permet à Allen de casser les codes habituels et de jouer pleinement de l'interaction réalité-fiction. Cécilia devient la star de sa propre vie le temps d'une évasion avant de retomber à terre et de retourner à son quotidien. La Rose Pourpre du Caire révèle bien la manière dont Allen conçoit son art. Loin d'une mégalomanie exacerbée, il sait que son rôle est minime et que ses films ne sont que des parenthèses dans la vie du spectateur. Malgré cela, c'est cet enchantement éphémère qui incite le public à s'émouvoir devant ce conte d'une grande poésie et à laisser Monsieur Allen le convaincre que tout est possible...surtout au cinéma.

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