Ma sorcière bien-aimée : critique pas magique

George Lima | 19 septembre 2005
George Lima | 19 septembre 2005

Le balai de la sorcière s'est crashé. D'une série télé cultissimement drôle et kitsch ne reste plus qu'une comédie américaine niaiseuse et lourdaude. Rien d'étonnant en fait de la part de Nora Ephron, déjà coupable de l'effroyable Vous avez un message, remake guimauve du brillant The Shop around the corner de Lubitsch. La réalisatrice a encore fourré son nez dans les affaires des autres et elle n'aurait pas dû. Quelle idée d'avoir une fois de plus voulu moderniser le scénario initial ? On comprend bien évidemment la volonté des studios de rameuter du djeun's mais devait-ce faire au détriment de l'humour ? Les gags, si inventifs et loufoques dans la série, sont ici devenus consensuels et surtout passe-partout. Et ce, malgré l'allant du toujours énergique Will Ferrell qui ne sauve qu'une scène d'une film : celle où, victime d'un « sort de langage », il singe avec beaucoup d'inventivité accents et modes de dictions. Le rire est là mais il ne suffit pas à combler le manque.

Nicole Kidman non plus. Les fans d'Elizabeth Montgomery risquent fort de désapprouver le choix tant le jeu de l'actrice est appuyé et exaspérant d'hystérisme. Peut-être Miss Nicole devrait-elle observer que, dans la vie courante, il est rare qu'une personne minaude aussi niaisement à longueur de temps. Fut-ce t'elle amoureuse…. Sans parler de cette manie tonique de finir toutes ses phrases, la voix si haut perchée. Il faut cependant lui reconnaître une qualité : le « clignement » de nez est parfaitement maîtrisé. Même si un rôle ne peut se résumer à cela, au moins, la symbolique est sauve ! Heureusement, Michael Caine, toujours aussi britishement drôle, et Shirley Mac Laine, capricieuse et barrée, parviennent à sauver quelques scènes du naufrage. Mais comme leurs rôles, tout cela n'est que secondaire.

Et le spectateur de se souvenir avec nostalgie de l'excentrique DR Bombay, passé aux oubliettes, ou de la peste sadique Endora, quasi inexistante. Quant à la romance entre les deux tourtereaux, poncifs et crucheries rivalisent de présence. Elle l'aime malgré et surtout pour sa « beauferie » ; il l'adore pour sa fraîcheur ; il se sauve à l'annonce de la nouvelle ensorcelante ; elle pleure beaucoup d'être une malheureuse petite sorcière… Mais tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes. L'amour gagne malgré les différences et la morale est sauve. Si c'est pas beau ça ?

 

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