Léo, Roi de la Jungle : critique

Stéphane Argentin | 4 avril 2005 - MAJ : 11/07/2019 12:56
Stéphane Argentin | 4 avril 2005 - MAJ : 11/07/2019 12:56

Depuis la sortie du Roi Lion en 1994, le studio Disney a toujours nié (officiellement) les influences de la bande dessinée japonaise Le roi Léo parue pour la première fois en 1950, ne faisant qu'alimenter un peu plus la polémique auprès des admirateurs de l'œuvre d'Osamu Tezuka (il suffit d'ailleurs pour cela de regarder les bonus DVD du Roi LionLe roi Léo n'est jamais cité une seule fois).

Alors que plusieurs séries animées avaient déjà vu le jour dans les années 60 puis 80, ce n'est finalement qu'en 1997 que Tezuka Productions sort sur les écrans nippons un long-métrage, Léo, roi de la jungle, en réponse au succès planétaire (le plus important à ce jour) du film de Disney. Huit ans plus tard, Léo débarque enfin en France. L'occasion désormais pour un plus large public de constater que, si les points de départ et d'arrivée des deux films sont bel et bien identiques (la naissance d'un lionceau, amené à devenir le futur roi des animaux après avoir fait l'apprentissage de la vie), l'art et la manière d'y parvenir diffèrent en partie.

 

Sur le plan technique l'avantage tourne indiscutablement en faveur du long-métrage de Disney qui offre là sans conteste son travail le plus abouti depuis des décennies (on pensera notamment à La belle au bois dormant et ses images en scope flamboyantes) avec une richesse visuelle et une fluidité d'animation tout simplement sidérante, là où Léo dispose de mouvements de caméra (beaucoup) moins élaborés et d'une animation des personnages moins aboutie. Dommage lorsque l'on connaît tout le potentiel des créations nippones dès lors que les studios veulent bien s'en donner les moyens (on pensera ici à Akira, Ghost in the shell ou encore les œuvres d'Hayao Miyazaki pour ne citer que les plus connues sur la scène internationale).

 

Mais ce que l'adaptation nippone délaisse en terme technique, elle le regagne en profondeur thématique. Certes, le message écolo (Miyazaki à nouveau) reste au centre du récit dans les deux cas mais comporte davantage de ramifications dans le cas de Léo, ne serait-ce qu'avec l'escapade urbaine de Louné qui rappellera alors les Deux frères de Jean-Jacques Annaud ou encore avec une approche graphique un peu moins édulcorée que dans Le roi lion et propre à l'animation japonaise. En revanche, on aurait aimé que cette droiture serve également une narration moins « gamine », innocence et insouciance, ce à quoi les mangas ne nous avaient pas vraiment habitués, évitant ainsi de « cloisonner » ses œuvres au seul public enfantin.

 

Résumé

Si l'on pourra donc reprocher à Léo, roi de la jungle d'être moins « adulte » qu'une majorité de films d'animations nippons, ce dernier, tout comme Le roi lion de Disney, dispose d'atouts à même de satisfaire petits et grands.

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