Finch : critique Apocalypse Hanks sur Apple TV+

Geoffrey Crété | 5 novembre 2021 - MAJ : 05/11/2021 11:00
Geoffrey Crété | 5 novembre 2021 - MAJ : 05/11/2021 11:00

Tom Hanks est encore seul au monde, mais dans un futur post-apocalyptique cette fois. Dans Finch, il erre sur une Terre désolée, avec un robot, un chien et un gros problème à régler. Destiné au cinéma (sous le titre BIOS) au moment de la pandémie, mais finalement racheté par Apple TV+, le film a débarqué sur la plateforme le 5 novembre 2021.

un homme et son chien (et son robot)

Il fallait bien le bon vieux Tom Hanks pour vivre une fable familiale en pleine fin du monde. L'éternel bon samaritain du cinéma américain garde le sourire même en cas d'apocalypse, comme sur cette Terre dévastée et irradiée, où la vie n'a plus aucun horizon. Il a beau être en train de lentement passer l'arme à gauche, il veut assurer une vie après sa mort à son chien, Goodyear. Et en modeste héros hollywoodien, il va tout simplement créer un robot humanoïde capable de parler et apprendre, afin qu'il prenne le relais pour aimer son meilleur ami canin, au cours d'un road trip à travers l'Amérique.

Finch a tout d'un luxueux téléfilm de Noël destiné à Disney+, mais c'est à l'origine un film des studios Universal, qui devait sortir au cinéma fin 2020. Mais une autre forme d'apocalypse (nom de code : Covid) est passée par là, et l'a amené sur les rivages de la SVOD. Finch a ainsi été racheté par Apple TV+, succursale du fan-club de Tom Hanks puisque l'entreprise avait déjà mis la main sur USS Greyhound - La Bataille de l'Atlantique.

Finch est né d'une étrange équation. D'un côté, il y a des forces hollywoodiennes, avec l'acteur Tom Hanks, le producteur Robert Zemeckis, et Amblin (la société fondée par Spielberg). De l'autre, il y a le premier scénario de Craig Luck et Ivor Powell (producteur sur Les Duellistes, Alien et Blade Runner), sorti de nulle part et qui a attiré l'attention de plusieurs studios. Au milieu, il y a le réalisateur Miguel Sapochnik, plus remarqué sur la série Game of Thrones qu'avec son premier film, Repo Men, avec Jude Law. Au final, le mélange ne donne rien de fameux, et Finch se révèle extrêmement limité et facile.

 

Photo Tom HanksQuelle surprise, une famille dysfonctionnelle

 

APOCALYPSE N̶O̶W̶ never

Éprouvé sur les épisodes de Game of Thrones La Bataille des Bâtards, Les Vents de l'hiver, La Longue Nuit ou encore Les Cloches, le sens du spectaculaire de Miguel Sapochnik semble s'être envolé. Certes, Finch n'a rien d'un Roland Emmerich, et la poussière de l'apocalypse est déjà retombée lorsque l'histoire commence. Mais le film emprunte régulièrement les codes du film catastrophe et post-apo, avec une gigantesque tempête de sable au bout de quelques minutes pour annoncer la couleur.

La météo reviendra ainsi régulièrement secouer les personnages, forçant le road movie à démarrer. Sauf que jamais la mise en scène ne s'empare de cette menace pour créer un vrai suspense ou spectacle. Il n'y a qu'à voir la scène où le véhicule est pris dans des tornades pour sentir que Miguel Sapochnik n'est pas intéressé, ou n'a pas les moyens d'être à la hauteur : impossible de saisir les distances et donc, les enjeux, malgré tous les indicateurs classiques qui s'excitent (montage, musique, panique du héros).

Même chose avec les escales habituelles du genre, où Finch et ses copains explorent des bâtiments déserts, mais susceptibles d'abriter un grand danger. Finch joue trop souvent et trop mal la carte du film post-apocalyptique classique, alors qu'il n'a ni le temps, ni l'envie, ni les moyens d'en faire quelque chose. Soit le meilleur moyen de créer une petite frustration, et rallonger le temps d'un film beaucoup trop long (près de deux heures).

 

photoBreaking Bad, mais pas trop

 

É-MOTION

C'est là que Finch est censé déballer son gros coeur tout mou pour amadouer, car au fond, ce spectacle post-apo n'est qu'un prétexte. L'important reste le conte SF familial autour d'un homme mourant, qui veut assurer une belle vie à son chien, pour que l'espoir de la vie demeure après lui ; soit l'éternelle bataille perdue d'avance, qui démontre la résilience humaine même devant le néant.

Inutile de dire que le scénario sort l'artillerie lourde pour soutirer quelques larmichettes, avec en apothéose un flashback grotesque qui repasse trois couches de sentimentalisme sur le clébard. Tom Hanks occupe l'écran du début à (quasiment) la fin, Caleb Landry Jones (qui prête sa voix, mais également ses mouvements au robot, en motion capture) assure le service, et le chien aboie et grogne avec talent, mais rien n'y fait : ce Finch n'a rien à raconter de neuf, ou de réellement mignon.

 

Photo Tom HanksChappie chapo patapo

 

Copain-robot apprend à marcher, apprend à parler, apprend à conduire, apprend à s'émerveiller, apprend à aimer : c'est un festival de niaiserie qui n'a pas grand-chose de SF derrière la carrosserie. Finch se transforme ainsi très vite en énième fable familiale, avec un chien et un robot en guise de gamins turbulents, et papi Hanks qui veille au grain pour que son héritage survive.

Le scénario se contrefiche royalement de tout le reste, que ce soit ce monde post-apo menaçant ou le rapport homme-machine. Finch a beau trembler devant les dangers de ce monde où l'homme est un loup pour l'homme, et évoquer la terreur de la survie qui a coulé l'humanité, la traversée sera finalement une promenade de santé. Même chose pour les trois lois de la robotique d'Asimov, énoncées avec une variation intrigante, mais qui ne débouchera sur rien.

Et il faudra beaucoup, beaucoup plus qu'un Tom Hanks barbu et des effets visuels très solides (Jeff le robot est une réussite) pour avaler ce conte neuneu, tellement malin qu'il fait tomber la pluie sur les personnages pendant une dispute, et symbolise le retour de la vie et l'espoir avec un papillon qui se pose sur une main. Inutile de dire que revoir Wall-E sera une bien meilleure idée.

Finch est disponible sur Apple TV+ depuis le 5 novembre 2021 en France

 

Affiche US

Résumé

Si vous sortez d'un coma et voulez voir qui est ce fameux Tom Hanks que tout le monde trouve si doué, Finch est pour vous. Si vous le savez déjà depuis 20 ans, et que vous avez déjà vu un ou deux films post-apocalyptiques, pas la peine de vous infliger ce film gentiment inutile.

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Lecteurs

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commentaires
kel
11/12/2021 à 15:38

Hanks incarne un personnage un peu gauche, autiste ? doué en ingénierie qui à bossé pour une grosse boite en robotique, pour dans cette SF d'anticipation nous instruisant sur la possibilité que cela puisse parfaitement arriver, l'humanité existe à la surface d'une planète dépendant de l'écosystème de celle ci dépendant de sa couche d'ozone, dépendant de son mécanisme magnétique ET dépendant encore de l'état du soleil, ça en fait beaucoup de dépendance... ce qui est une absurdité en soit quand on en a conscience ET que rien n'est fait dans la bonne direction c'est à dire l'émancipation de l'humanité, à l'établir en des habitats spatiaux (cylindre d'oneill ou tout est sous contrôle humain).
alors hanks fait ce qui est à sa portée fabrique son robot depuis un moment, quand le film débute, parce que oui le personnage sait qu'il est sur le déclin, mais il a la responsabilité du pauvre animal qui forcément suivra immédiatement. L'"espoir" du film passe oui par la résilience humaine jusqu'à l'absurde, et encore par le "gruyère" laissant entendre que malgré la fureur solaire l'atmosphère n'a pas totalement était affecter ou du moins se reconstitue progressivement...

Le film est bien original, justement parce qu'il évite d'en faire un énième récit de confrontation humain/humain, pour laisser s'exprimer une autre forme d'héroisme, qui n'est pas forcément le plus brave (scène avec la mère et la fille) mais qui garde la tête droite pour continuer à vivre autant que faire se peut et au service d'autrui, ici le chien qui ne vivra pas longtemps au trépas de son maître(scène ou le robot prend les commande du van, panique, le chien court tentant de sortir de l'ombre sans comprendre de la réalité, c'est à dire qu'il se serait brûlé au 3ém degré à sortir de l'ombre, comme hanks montrant sa main par la suite...) alors l'idée de créer un assistant robotique et non un copain-robot comme vous le dite.

Ce film est sympa à voir pour tout publique, quand on a rien d'autre à faire, il ne fallait juste pas s'attendre à plus, c'est l'erreur du téléspectateur qui s'imagine chose excessive au mot "apocalypse"

Marc
12/11/2021 à 19:25

Je viens de voir l'épisode 9 " La première Crise " de Fondation qu'elle histoire passionnante ! Il reste un épisode " Le Saut" le dernier épisode La semaine prochaine. Ecran Large je compte sur vous pour vous donner votre avis de cette série.

Joker
11/11/2021 à 16:54

Finch est un bon petit film sympathique avec trois personnages attachants qui se laisse voir sans déplaisir. Alors quand Fukunaga nous sort un Bond sur fond d'arme biologique virale alors que toute la planète en bave sévère avec le covid-19, en liquidant purement et simplement l'agent 007, quand Snyder et sa touche maniaco dépressive flingue à tour de bras le DC Comics, sans oublié la sinistrose Disney avec Avengers: Endgame, Black Widow et son Marvel univers foutraque, tout le monde s’extasie !
En réalité c'est "ne comptez pas sur vos héros de légende et vos supers héros pour sauver le monde et vous sortir de la merde dans laquelle vous êtes en ce moment."
Liquider les héros sur le grand écran, "c'est tendance" mon dieu, quel optimisme renversant !
Finch n'a pas la prétention de rivaliser dans la niaiserie comateuse d'un Mortal Kombat ou d'un Godzilla vs. Kong, qu'on se le dise.

Pasx
09/11/2021 à 04:16

@Paluchon
Entièrement d'accord avec toi.

Pasx
09/11/2021 à 04:12

Je ne comprends pas la note public.
Ce film est d'un ennuie sans fin. Le scénario est à chier, les incohérences sont nombreuses, les raccourcies aussi. Ce film met en avant la théorie propagandiste d'une éventuelle éruption d'une manière extrêmement médiocre. C'est dans l'air du temps... Bref, mon regard sur cet acteur a changé depuis qu'il s'est fait perquisitionné par le FBI pour des implications sur des histoires sur mineur. D'ailleurs, ils sont un paquet...

Tearsin Rayne
08/11/2021 à 14:54

@ Paluchon

J'en suis fort désolé. Désirez-vous un mouchoir ?

Paluchon
08/11/2021 à 10:38

@Tearsin

Je suis.se un.e phar.e pour l’humanité.e svp.

Tearsin Rayne
07/11/2021 à 17:28

@ Paluchon

Vous êtes un phare pour l'humanité.

Marc
07/11/2021 à 07:43

@Paluchon

Je suis Abonné à Apple TV + depuis un mois pour la série FONDATION est c'est juste la série la plus passionnante depuis longtemps chaque vendredi j'attends avec impatience le prochain épisode. comme je n'ai pas lu les livres de FONDATION je prend la série pour une adaption à l'oeuvre de Azimov.

La série INVASION on suit l'apparition d'événement sur toute la planéte et une Invasion qui changera le destin des personnage qu'on suit dans la série.

Coté film GREYHOUND avev Tom Hanks excellent aurait du passé au Ciné.

Finch avez Egalement Tom Hanks un monde apocalyptique un robot qui fait pensé à Chappie un chien une histoire de survie d'appentissage de Jeff le robot .

Apple TV + est la petite chaine qui monte et contrairement aux autre plateforme propose que des nouvelles création et pour ça des déja un point trés prometeure.

Paluchon
06/11/2021 à 23:41

Est-ce que un jour Apple arrivera à acheter ou produire un film ou une série digne d’intérêt ? Parce que là c’est quand même le néant absolu et souvent d’une médiocrité crasse…

See est originale mais vite chiante.
The Morning Show la saison 1 est bonne la 2 est catastrophique.
Invasion « je n’écrirai rien sur cette série c’est une merde »
Ted Lasso c’est lourdingue.

Tout doit coller aux valeurs Apple, de la diversité, des LGBT, des femmes, des idées écologistes dégoulinantes… Personne ne s’émeut aussi des placement de produits digne des clips RnB des années 2000 avec gros plans sur les produits a à acheter dans votre Apple Store le plus proche.

Une catastrophe industrielle.

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