SLIP NO MORE
Un phénomène inexpliqué provoque une panne électrique mondiale et modifie radicalement la physiologie humaine. Plus personne sur Terre n’est en mesure de s’assoupir, et donc de trouver une quelconque forme de repos. Alors que la société bascule rapidement dans un état de démence généralisée, une mère dont la fille parvient encore à dormir cherche à protéger sa famille. Voilà pour le point de départ de Awake, aussi intrigant qu’évocateur. En effet, s’il est bien question ici de road trip apocalyptique, et d’un mécanisme voisin de celui d’un film de pandémie ou d’infectés, on y trouve de stimulantes nuances.
Tout simplement parce que le concept même d’une insomnie planétaire est particulièrement inquiétant, pour qui a déjà connu l’effet de stase précaire provoqué par une simple nuit blanche. Ainsi, assister à la dégradation exponentielle des rapports sociaux, l’impossibilité d’accomplir des tâches y compris parmi les plus simples, contribue à rendre la situation décrite dans ce modeste film de science-fiction particulièrement angoissante.
Encore un pilote qui a loupé sa sieste
Point de morts-vivants, nuls infectés nous coursant la bave aux lèvres… mais, à chaque coin de rue, au détour d’u moindre dialogues, des hommes et des femmes exténués un peu plus, incapables de se contenir, en proie à une fatigue extrême, qui confine fatalement au délire. L’idée est parlante, évidente et a cela de redoutable qu’elle est rapidement palpable, à la manière d’une mécanique inarrêtable, qui ne sera d’ailleurs pas sans évoquer La Nuit des fous vivants et son remake, l’excellent The Crazies.
Ajoutons que le scénario, s’il ne sait pas toujours quand abattre ses cartes (on pense notamment à un twist minablement éventé dès la première bobine, au détour d’un dialogue surexplicatif), réserve quelques très beaux moments. Qu’il s’agisse de la tension qui embrase une communauté religieuse en apparence inoffensive, dont le pasteur sur le point de se transmuter en yaourt (inquiétant Barry Pepper), perd progressivement le contrôle ou de la catastrophe engendrée par une pomme de pin, on assiste à quelques jolies trouvailles.
Qui a besoin de dormir avec une aussi belle chemise ?
MORTE NUIT LES PETITS
Ces bonnes idées sont d’autant plus appréciables que l’interprétation est généralement bonne, voire excellente. Gina Rodriguez tient tout du long son rôle, clichetonneux sur le papier, de mère courage au bord de la crise de nerfs, Finn Jones a droit à une partition plutôt inattendue en scientifique bien intentionné. Quant à Jennifer Jason Leigh, elle nous rappelle qu’elle n’est jamais meilleure que quand elle peut prêter ses traits à un personnage toujours sur le point de dévisser vers l’horreur.
Et heureusement que cette mauvaise troupe s’en donne à cœur joie, parce que la caméra de Mark Raso et les dialogues de son frère Joseph font tout pour nous éloigner de l’écran. C’est bien simple, en l’état, Awake aligne à peu près toutes les tares techniques et conceptuelles qui sont devenues la signature des productions Netflix. Des figures imposées stylistiques à la manière de ces faux plans-séquences singeant une virtuosité que le projet n’atteint jamais, tout sonne souvent faux, ou creux.
Mais pourquoi sont-ils aussi insomniaques ?
La faute à un filmage tragiquement générique, on ne comprend jamais tout à fait où le récit veut en venir. Raso souhaite-t-il vraiment se focaliser si longuement sur les tenants et aboutissants d’un drame familial dont même les personnages semblent se carrer comme de leur dernière montée de sébum ? Pourquoi filmer si platement des dialogues aussi inspirés que la chronique nécrologique d’un écailleur unijambiste ?
En l’état, l’ensemble dégage un sentiment de pilote automatique trop fréquent, comme si, malgré le retard engendré par la pandémie, Awake avait été fabriqué comme on déroule des câbles, à marche forcée, et sans jamais tirer parti de ses bonnes idées et interprètes motivés.
Awake est disponible depuis le 9 juin 2021 sur Netflix en France
Simon Riaux : « Grâce à un concept inédit et férocement évocateur »
Pas vraiment Inédit. Souvenez-vous de l’épisode 4 de la saison 2 d’X-Files : Insomnies (1994). Cela reposait, peu ou prou, sur un concept pas si éloigné du présent film, à la différence que dans la série, l’insomnie était le fait d’une expérience scientifique et qu’elle touchait des militaires.
@beyond Les acteurs ne sont pas mauvais faut pas exagérer non plus, le film , c’est pas un grand film, j’avoue, mais les acteurs ont du mérite…
Une fin sans prise de risque aucune explication ni rien toujours pareil ces film
@fabulouusfab : Je sens que plein de monde vont faire cette blague =D
@simon
Je t’ai répondu à l’article du seigneur des anneaux
Le remède est pourtant simple , il suffit de regarder Awake pour s’endormir …
@Pifpaf > The Dig, Pieces of a Woman, Oxygène, Stowaway, Ferry, Monster, The Mitchells, Night in Paradise, News of the World, Castlevania S4, L’ombre de Fatma etc…Il y a quand même des choses intéressantes à piocher (sans parler du catalogue tiers). Mais c’est vrai que ce début d’année n’est pas à se taper le cul par terre en Originals (constat valable pour toute l’industrie de mon point de vue). Eux-même le reconnaissent. Du retard a été pris sur un certain nombre de choses, mais il y a un beau programme avec des films et séries qui me rendent bien curieux.
Sinon Awake ne sentait pas très bon depuis l’annonce. Pas vraiment surpris.
Punaise, même sur les photos du film, les acteurs sont mauvais !
Je sais pas si j aurai regarder un seul programme original netflix intéressant en 2021 , et vu la quantité de programme qu ils sortent c est un exploit en soi
Comment arriver à s’endormir malgré cette phénomène inexpliquée ? Regarder Awake !