Klaus : critique qui déballe son paquet

Simon Riaux | 15 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Simon Riaux | 15 novembre 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Netflix s'essaie au dessin animé de Noël avec Klaus, film d'animation narrant la naissance du mythe du père Noël, par le scénariste de Moi, moche et méchant.

ÇA SENT LE SAPIN

Plus que n’importe quelle période de l’année, Noël inspire Hollywood et ses concurrents à remplir les salles obscures de productions à même d’attirer les marmots, et donc leurs parents, pour mieux entretenir l’esprit des fêtes tout en moissonnant leur porte-monnaie. Par conséquent, on ne compte plus les œuvres revisitant les origines de Santa Claus ou Saint Nicolas, destinées à humidifier les joues de nos horribles bambins, non sans nous violenter les neurones au passage.

Du coup, quand Klaus se profile chez Netflix, premier dessin animé réalisé par Sergio Pablos, scénariste de Moi, moche et méchant et Yéti & Compagnie, on redoute le festival de bons sentiments industrieux, l’émotion en sachet et le scénario au parfum de lessive. Mais dès son ouverture, Klaus  dévoile de bien plus nobles intentions. La première surprise viendra de la direction artistique, qui se veut un hommage à l’animation traditionnelle et à son rendu bien particulier.

 

photoUn héros qui ne fait de cadeaux à personne

 

Certes l’illusion ne fonctionne pas toujours et quantité d’artefacts techniques rappellent que Klaus  est bien un film de 2019, mais le sentiment de retrouver une aventure à l’ancienne est plutôt délicieux. On l’apprécie d’autant plus que la mise en scène s’efforce de tirer parti de cette orientation plastique. La caméra étant plus sage et moins mobile que dans un film d’animation assumant la 3D, Pablos travaille intelligemment la composition des plans, les effets de perspective et de lumière, conférant à Klaus  un sentiment d’artisanat et de soin qui qui charme profondément. Le cinéaste supervisa l'animation de plusieurs longs-métrages Disney et on le sent ici en capacité de transcender son budget, ses moyens, pour proposer un univers palpable, aux décors qui imprègnent instantanément la cornée du spectateur.

 

KLAUS COMBAT

Mais plus que sa classieuse patine, c’est l’écriture de ses personnages qui fait la réussite du film. À bien des égards, on sent que le scénario en alliant un égoïste incapable de s’inquiéter d’autre chose que de son nombril et un géant dépressif au charisme imparable, lorgne du côté de Don Bluth, et veut dupliquer son amour pour les anti-héros en quête de rédemption. Sans en retrouver la profonde mélancolie ou la complexité, son sens de la rouerie et des émotions complexes évoque notamment des classiques comme Charlie, mon héros. À ce titre, la relation entre Jesper et Klaus, la manière dont ces deux zozos doivent s’entraider pour dépasser leurs failles ou traumatismes, est un formidable moteur émotionnel.

 

photoUn Klaus qui ne joue pas les saints

 

On regrettera d’ailleurs un peu que le métrage digresse parfois afin de leur trouver des adversaires, quand leur parcours et la création de leur duo semblait bien suffisant pour porter la narration et générer des enjeux dramatiques solides. Ainsi la très belle idée de faire naître Noël d’un drame intime, d’en faire non pas une conséquence de la bonté, mais la tentative de deux malheureux d’enchanter un peu leur existence sordide, eût été bien plus forte sans une sous-intrigue à base de clans de villageois en guerre ou de musique pop un peu à la ramasse.

 

affiche

Résumé

Porté par des personnages touchants et une belle direction artistique, Klaus réussit son pari.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(4.0)

Votre note ?

commentaires
emma.ad
18/11/2019 à 14:10

Très surprise par ce dessin animé, beaucoup d’émotions différentes ressenties, je recommande à 100% il est excellent !

Simon Riaux
18/11/2019 à 10:00

@sseb22

C'est visible pour eux sans souci, après je ne sais pas si un petit de 5 ans profitera autant du film, qui jongle avec des idées peut-être un poil complexe, dans les liens entre ses personnages notamment.

sseb22
18/11/2019 à 09:55

Ça passe pour des enfants de 5 et 7 ans ?

Justin71
16/11/2019 à 20:03

Perso nous avons beaucoup aimé ce dessin animé et surtout cette histoire d’un père de noël

Coco
16/11/2019 à 08:06

Netflix, soit c'est mauvais soit c'est bon, il y a pas vraiment de milieu, et pour Klaus... C'est bon !

Ken
15/11/2019 à 19:30

Pas mal comme petit film :)

votre commentaire