La Morsure du crotale : critique pleine de venin de journalope aigri
Remarqué grâce à These Final Hours, qui rencontra un beau succès d’estime dans de nombreux festivals, puis confirmé par le classique, mais solide 1922, Zak Hilditch est un de ces metteurs en scène prometteurs, qu’on voyait déjà suivre un parcours d’artisan solide, voire brillant, à la Mike Flanagan. Mais La morsure du crotale vient grandement relativiser les espoirs placés en lui.
LE CROTTIN DU MORDU
Lorsque sa fille est mordue par un serpent, Katrina panique, avant qu’une inconnue ne la sauve. Mais ce geste a un prix, et la mère éplorée doit désormais échanger l’âme de son enfant contre celle d’un autre humain, avant le coucher du soleil. Fable fantastique en forme de pacte faustien, voilà un thème abondamment traité par la littérature fantastique, la télévision et le cinéma. De Twilight Zone à The Box de Richard Kelly, les récits s’attaquant aux principes de héros victimes d’une équation impossible à résoudre sont légion.
"Oui ma chérie, le film est nul, mais au moins, on va pouvoir refaire le crépi de la piscine"
La morsure du crotale nous présente donc une recette éculée, mais ce dispositif offre plusieurs avantages sur le papier. Un schéma connu peut pousser un réalisateur à travailler son style et sa mise en scène, afin de se réapproprier visuellement un récit balisé. Dans un cadre familier, la moindre variation est sensible pour le spectateur, capable d’apprécier les trouvailles et modifications, tandis que l’héritage de quantité de prédécesseurs permet de chercher une inspiration structurante, qui offre au public un écrin confortable et familier. Enfin, ce contexte autorise une très grande cruauté, donc un réservoir de sensations fortes pour qui les recherche.
LA TONSURE DU CRÉTIN
Malheureusement, La morsure du crotale n’est pas tant un mauvais film qu’un long morceau de rien, dont on ne comprend jamais pourquoi il existe. L’intrigue ne réserve pas une once de surprise. Rien ne viendra sortir cette divagation de ses rails programmatiques. Pire, le scénario opte pour la dimension morale la plus simpliste et conservatrice qui soit.
On ne reprochera évidemment pas à Hilditch de faire de son héroïne une vengeresse aux petits pieds, mais en la laissant sélectionner la victime la plus acceptable, le réalisateur refuse catégoriquement toute prise de risque. En témoigne le faible nombre de péripéties, non seulement prévisibles et attendues, mais articulées avec une mollesse qui tient presque de la performance.
"Les fonds verts ? Nan personne les verra man"
Cette absence de choix se retrouve dans la mise en scène, d’une platitude admirable. En 85 minutes, jamais un plan, pas un photogramme, ne viennent trahir la naissance d’une idée, une quelconque ambition visuelle, ou tout simplement le désir de narrer par l’image. Un problème qui n’en est pas un quand on fait de la radio, mais qui s’avère rédhibitoire quand on cause cinéma.
Ainsi, le métrage n’est pas tant un objet qui provoque la colère, qu’une surface lisse et inodore, qui s’ingère avec la facilité d’une dragée à la ricine. Même Carmen Ejogo ne peut rien faire pour sauver l’entreprise, l’impeccable comédienne optant pour une mono-expression qui rappellera aux moins chanceux d’entre-nous combien il est risqué de se fier à ses sphincters un lendemain de fête de la Bière.
Lecteurs
(2.0)21/08/2022 à 15:19
Honnêtement, déçue.
La fin est plus que frustrante avec ce mot de fin inachevé... On aurait quand même pu nous laisser entendre ce mot en "n".
21/08/2022 à 15:14
Je suis vraiment déçue. On reste largement sur notre fin. Elle n'a pas dit son mot en n à la fin. Quelle frustration.
27/10/2019 à 15:53
bahhhhhhhh
27/10/2019 à 00:00
J ai rien compris a ce film
26/10/2019 à 20:47
Quand ecran large ce trouve drôle avec les phrase sous les photo
26/10/2019 à 09:34
M2X Ce film ne reflète pas tout ce que vous pouvez trouver sur Netflix , DANS LEUR REGARD est juste magnifique, LES SEIGNEURS DE BOMBAY de même , La saison 2 de MINDHUNTERS et fantastique, j’entends beaucoup de bien de THE PORTECTOR et de EL CAMINO, bientôt The Isrishman.... Et que veux dire ça fait longtemps, parce qu'il y a mon d'un an, c'était les Coen et Cuaron qui ont donné du très bon.
26/10/2019 à 07:29
"En 85 minutes, jamais un plan (…) ne (vient) trahir la naissance d'une idée." Monsieur Riaux, vous maniez l'art de la synthèse avec une économie de mot qui impose le respect!
26/10/2019 à 00:24
Comme je me suis fais chier....
c'est vrai j'ai penser directement a un épisode de Twilight Zone mais qui aurais 1h00 de trop et qui raconte rien...
sa fais longtemps que netflix a pas produit un bon film ou une bonne nouvelle série.
25/10/2019 à 23:36
Je ne peux que (presque) confirmer. Quelques belles images dans le canyon, mais c'est bien la seule chose. Après un (court) début prometteur on se rend très vite compte qu'il n'y aura pas de choix cornélien et qu le film naviguera toujours sur les mers de l'acceptable., sans qu'aucune surprise ne vienne nous sortir de notre manque d’intérêt.