Jersey Affair : critique bourrée d'hormones
Précédé d'une flatteuse réputation, Jersey Affair débarque. Alors que montent les températures et l'attente avant le Festival de Cannes, que vaut cette vénéneuse balade du côté d'une campagne plus torride qu'il n'y paraît ?
ALL YOU NEED IS MOLL
Jersey Affair est le premier long-métrage écrit et réalisé par Michael Pearce, où nous suivons l’éveil à la sensualité de Moll, qui va de paire avec la rencontre d’un mystérieux jeune homme, soupçonné de meurtre. Alors que tous deux s’élèvent contre un ordre moral et social qui voit dans leur union une revendication inacceptable, soupçons et désirs s’emballent.
Voilà pour le point de départ de ce film qui a la bonne idée de prendre appui sur ses comédiens pour établir son assis émotionnelle et ses grands mouvements dramatiques. Il faut dire que Michael Pearce a eu le nez creux en confiant le rôle de cette héroïne en rupture de ban à Jessie Buckley (aperçue dans Taboo et le récent Guerre et Paix de la BBC), tant elle propage dans chaque plan où elle apparaît une énergie quasi-sismique.
Amants maudits ou maudits amants
Sa rage heurtée, sa maladresse puis sa colère transpire littéralement à l’écran, avant de trouver un parfait écho en Johnny Flynn, marginal sensuel et irrésistiblement attiré par elle. Leur valse d’attraction, de répulsion et d’affrontement ne manque ni de grâce, ni de force, surtout quand s’en mêlent les impeccables Geraldine James et Olwen Fouéré. Ensemble, ils composent un ensemble souvent fascinant.
La révélation Jessie Buckley
RED IS DEAD
Malheureusement, Michel Pearce est loin d’être aussi inspiré et précis en matière de pure mise en scène ou d’écriture. L’ombre de Carrie plane dangereusement sur Jersey Affair, et pas à son avantage, tant le découpage et le travail autour de la tension sont ici simplistes. En dépit d’une jolie photo, la mise en image souffre du cahier des charges attendu du cinéma indépendant anglo-saxon, qu’il peine à subvertir ou dépasser.
Timides ébats sylvestres, dialogues noueux, montée de l’intolérance collective à coups de caméra tremblotante, de lumière mouillée et de gros plans sur peau frémissante… Tout un programme, maîtrisé, mais bien trop prévisible. À ce titre, la séquence de la confrontation familiale est symptomatique d’un film qui investit le genre de la quête initiatique avec sérieux mais n’a même pas envie de sortir des pas de ses aînés.
Lecteurs
(3.3)21/07/2022 à 22:06
une hitoire de detraques et fort confu .domage
20/04/2018 à 16:27
On aimerait bien une fin plus claire et moins alambicquee