The Secret : critique
Quatre ans après Martyrs et un paquet de projets abandonnés (le remake d'Hellraiser en tête), Pascal Laugier livre son nouveau film, son troisième. C'est de loin le plus réussi car le cinéaste a su tirer parti de ses deux œuvres précédentes pour en extraire le meilleur et le mettre au service d'un récit d'un classicisme magnifique dopé par des thèmes encore une fois sombres et pour le moins provocateurs.
Œuvre une fois de plus très personnelle alors même que ses origines et son histoire la placent dans un univers des plus américains, The Secret (quel titre débile qui incite à la réflexion alors que le « The tall man » original était si inquiétant et énigmatique) est une lettre d'amour à un cinéma fantastique qui aurait comme source d'inspiration les écrits de Stephen King. Le nom du célèbre écrivain plane constamment sur un récit qui nous plonge dans une petite ville peuplée des laissés pour compte de l'Amérique où régulièrement de jeunes enfants disparaissent sans jamais être retrouvés. En cause le fameux « tall man », mystérieux boogeyman qui fait doucement pencher la balance de l'histoire sur une pente fantastique que Laugier va habilement maîtriser pour créer une ambigüité fascinante autour de son héroïne interprétée par Jessica Biel.
Dans une intrigue presque constamment à la première personne, la star américaine confirme qu'elle possède bien l'étoffe pour porter un vrai rôle dramatique sur ses épaules en faisant preuve d'une palette émotionnelle peu vue jusqu'ici. Qu'elle se lance dans une poursuite haletante pour récupérer son enfant (LA scène spectaculaire du film) ou qu'elle montre sa vulnérabilité suite à des rebondissements scénaristiques qui changent considérablement la donne, l'actrice offre à son réalisateur ce supplément d'âme qui permet à The Secret de ne jamais être qu'un simple thriller horrifique diablement efficace.
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(3.2)