Sin City : J'ai tué pour elle : critique déshabillée

Sandy Gillet | 17 septembre 2014 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Sandy Gillet | 17 septembre 2014 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Four monumental, Sin City : J'ai tué pour elle nous arrive d'un nombre conséquent de casseroles critiques dont la quasi unanimité ne pouvait que forcer la curiosité, sinon le respect. Forcément, les « reviewers » yankees n'avaient rien compris au génie pictural (faites bien rouler le r) de sieur Rodriguez accompagné une nouvelle fois par Franck Miller himself. Neuf ans plus tôt, le premier opus révolutionnait à sa façon Hollywood en imposant un film exclusivement tourné sur fond vert pour obtenir quelque chose qui tenait de l'hommage contemplatif et néo-classique au film noir. Une réussite formelle quelque peu plombée par une narration qui avait du mal à passer du 9ème au 7ème art.

 

Des scories alors en creux qui deviennent ici évidentes. Car si la suture avait eu du mal à opérer sur le premier, la plaie est aujourd'hui béante. La faute à une forme de banalisation de ce genre de « produits ». L'effet de surprise n'est plus. Ce qui en 2005 relevait de la prouesse fait désormais figure de tout venant. Et pourtant que cette forme reste belle et aboutie. L'hommage au film noir via ce N&B stylisé et poisseux imprime toujours la rétine et ce même si la 3D native n'apporte rien de plus sinon une profondeur de champ artificielle. Elle a même plutôt tendance à embarrasser un récit déjà malmené et diffracté aux quatre coins d'un film qui au final ne raconte pas grand-chose. Le pire étant la fonction même de la ville passant de personnage central dans le premier opus à simple alibi architectural ici. La force viscérale de la série Sin City c'est justement cette Cité où les « héros » ne font que (tré)passer, la consacrant en tant que cloaque funèbre. À l'instar du Village d'un certain Prisonnier mais à contrario des Gotham et autre Metropolis qui eux restent immuables, alors que leurs supers-héros de résidents se définissent principalement par et pour elles.  

 

photo, Eva Green, Josh Brolin

 

Du coup les enjeux sonnent creux et l'histoire adapté de trois comics (A Dame to kill for, Just another Saturday night, The Long, bad night), plus un segment avec Joseph Gordon-Levitt écrit spécialement pour le film, se dévide sans que l'on y trouve un quelconque intérêt ni l'envie de réellement vouloir s'y intéresser. La gabegie est d'autant plus triste que la brochette de stars à l'écran impressionne. Mention spéciale à Eva Green qui comblera le mâle en rut qui sommeille chez beaucoup tout en soulevant une vraie bonne question : pourquoi est-elle à presque à chacune de ses apparitions à poil quand Jessica Alba dans le rôle de la stripteaseuse dépressive, ne dévoile rien ou presque rien de son anatomie ? Une équation que l'on essaie de résoudre alors qu'à l'écran tout le monde s'ennuie poliment, comme le spectateur.

 

photo, Joseph Gordon-Levitt

 

La saga Sin City c'est un Franck Miller au sommet de son art qui tout en se cherchant une indépendance totale n'en oublie pas de traiter ses thèmes de prédilection comme la représentation de la mégalopole tentaculaire, la violence urbaine ou la corruption endémique. À l'écran c'est une voix off des plus saoulante qui accompagne un réceptacle vide de sens et d'envie. À croire que les neuf années de lutte qu'auront mené Rodriguez et Miller pour mener à bien ce deuxième chapitre cinématographique les aura totalement vidés avant même le premier tour de manivelle. Et dire que le troisième est déjà sur les rails...

 

Affiche officielle

Résumé

Un deuxième opus qui ne conserve que les oripeaux formels du premier film. C'est très peu.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.7)

Votre note ?

commentaires
francky
14/03/2019 à 00:14

j'ai été déçu du 2 le 1 été 100 fois meilleur mais dans le 2 Alba été tout simplement à tomber ses scènes de danses hot hot hot :) LOL

votre commentaire