"On apprend de ses erreurs" : David Fincher regrette la fin de l'un de ses films (et il a raison)

En pleine promotion de The Killer, David Fincher est revenu sur sa carrière et a évoqué de gros regrets sur la fin d'un de ses films.

Le très attendu The Killer arrive bientôt sur Netflix et le cinéaste a fait un grand tour européen pour présenter son nouveau film. Après avoir été ovationné au Festival de Venise et (très) attendu au London Film Festival, le réalisateur a ouvert une rétrospective sur sa riche carrière dans les locaux de la Cinémathèque française. Au-delà de The Killer, David Fincher a partagé des souvenirs d'enfance dans la baie de San Francisco, qui donneront le magnétique Zodiac en 2007, et surtout ses frustrations et les obstacles rencontrés tout au long de sa carrière.

Surtout, il a exprimé quelques regrets concernant son thriller tordu et baroque de 1997 avec Michael Douglas. The Game est souvent injustement considéré au sein de sa filmographie, malgré des qualités surprenantes. Cependant, le film était un peu sabordé par ses facilités scénaristiques et ses invraisemblances. Et justement, David Fincher a pris le temps de revenir sur son troisième film et d'examiner ses limites. Attention, spoilers donc.

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LE JEU FINCHER

David Fincher a d'abord teasé The Killer en évoquant le roman graphique français dont il s'est inspiré. Ce qui le passionne, c'est le monologue intérieur du tueur, son apparente honnêteté et sa relation intime avec le lecteur. Son film très attendu sur Netflix devrait explorer cette proximité entre le spectateur et le personnage. Et c'est justement tout le coeur du film The Game où un homme d'affaires se voit offrir, le jour de son anniversaire, un étrange jeu d'évasion où sa vie entière est remise en question.

Et ce qui commence comme un divertissement apparent vire rapidement au cauchemar, alors que la frontière entre réalité et fiction s'estompe. Durant sa masterclass, et comme l'a relayé Trois Couleurs, David Fincher est notamment revenu sur la fin du métrage, l'une de ses faiblesses, où le suicide impressionnant du personnage, du sommet d'un immeuble, est évité par les organisateurs du jeu dans une séquence assez extravagante :

Sauvé in extremis

"Je voyais ce film comme un épisode de La Quatrième Dimension où une horreur abstraite est vécue par le personnage et où une explication simple à la fin nous dit qu’il s’agissait d’un film dont le spectateur est lui-même le héros et a payé pour ça. Par contre, le héros n’aurait probablement pas dû tomber d’un immeuble aussi haut à la fin. Disons qu’on apprend aussi de ses erreurs."

En tout cas, on a hâte de découvrir ce que nous réserve David Fincher avec The Killer. Et pour cause, le réalisateur semble être en pleine possession de ses moyens, scrutant sa carrière avec un pragmatisme qui lui est propre. Pour le savoir, il faudra attendre le 10 novembre 2023. En attendant, on vous conseille de vous (re)plonger dans la filmographie du maître du thriller. Pour les Parisiens, la Cinémathèque française a organisé une rétrospective jusqu'au 22 octobre 2023.