Le Syndicat du crime : comment Tsui Hark et John Woo ont révolutionné (sauvé) le cinéma HK
Un producteur démiurge et iconoclaste (Tsui Hark), un réalisateur prodige accablé par la frustration (John Woo), et un acteur à la carrière incertaine (Chow Yun-Fat) : tel est l’assemblage miraculeux qui mène au Syndicat du crime, polar explosif qui ouvre, dans le sang et la fureur, l’une des plus belles pages du cinéma de Hong Kong.
Lorsque l’on évoque les plus grandes heures du polar hongkongais, il est difficile de ne pas mentionner immédiatement le nom de John Woo. En effet, le réalisateur cantonais, évidemment pourvoyeur des très populaires The Killer ou À toute épreuve, est également le seul à pouvoir se targuer d’un parcours satisfaisant hors de ses frontières.
Mais durant son ascension, plutôt atypique, vers les sommets du gunfight en milieu urbain, John Woo s'est appuyé sur le talent de collaborateurs prestigieux, ou à minima amenés à le devenir. En première ligne : le producteur Tsui Hark et la future vedette Chow Yun-Fat, qui forment avec Woo le trio responsable de l’étincelle qui amorce une nouvelle révolution de la production locale : Le Syndicat du crime.
SABRES EMOUSSES, POINGS ABIMES
Hong Kong, 1979. Au sortir de deux décennies plutôt flamboyantes, la superbe de l’industrie cinématographique de la colonie anglaise tend à doucement s’étioler. En cause, le déclin annoncé des deux sous-genres majeurs du cinéma d’action local. Le Wu Xia Pian (film de sabre hérité de la tradition littéraire chinoise) et le Kung Fu Pian (film de combat à mains nues) s’enlisent dans une logique d’exploitation aux soubresauts artistiques toujours plus rares.
Mais comme souvent au cours de son histoire, c’est lorsqu’il est au pied du mur que le cinéma HK trouve un souffle inattendu, prompt à faire trembler ses bases, pour mieux les reconstruire ensuite. La tornade en question porte un nom : The Butterfly Murders.
Trouvant le chemin des salles obscures en juillet 1979, ce premier film se pare, au premier abord, de tous les atours d’un film de sabre classique. Mais au fur et à mesure de son déroulé, le vernis craquèle et révèle les véritables intentions du long-métrage : les fameux chevaliers errants se montrent bien moins valeureux que prévu, et la quête des héros ne mène qu’à un absurde massacre sans vainqueur. Formellement, le film abandonne l’esthétique traditionnelle du Wuxia pour y déverser une somme d’inspirations aux relents clairement occidentaux, propulsant au cœur de l’extrême orient des images que l’on soupçonnerait issues d’un western italien ou encore d’un film d’horreur gothique.
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30/12/2022 à 19:31
Quelqu'un sait il si les films de john woo de cette époque là sont sortis en blurays ? ou blurays uhd ? Même en VO sous titrée en anglais je prends...
26/12/2022 à 14:11
@the moon
Pareil, et amplifiè une fois vue A toute épreuve, et Une balle dans la tête...
26/12/2022 à 10:15
Le rêve: revoir Chow Yun-Fat ,un flingue à chaque main !,le cauchemar:voir Omar Sy un flingue à chaque main...
25/12/2022 à 16:34
Ma vision du cinéma a changée après avoir vu The Killer...
25/12/2022 à 12:52
HARK, la folie pure
WOO, le talent pure
FAT, le charisme pure
Ils ont fait le ciné HK dans toute sa splendeur, du plus barré au plus romantique, en passant par le sang..
La sainte trinité...