2ème sous-sol : Critique

Patrick Antona | 2 mars 2008
Patrick Antona | 2 mars 2008

Après le succès de La Colline a des yeux version 2006, et en attendant Mirrors, Alexandre Aja, toujours assisté de Gregory Levasseur, met le pied à l'étrier à un de ses fidèles collaborateurs, Franck Khalfoun, acteur dans Haute tension. Et comme le genre survival horrifique leur a plutôt réussi, l'équipe a voulu cette fois-ci tenter l'aventure en milieu urbain et en privilégiant le huis clos à deux personnages. Mais ce qui semblait être une bonne idée pouvant aboutir à une série B efficace et bien torchée finit dans l'anecdotique le plus complet, tant les lieux communs sont légions et la redondance scénaristique quasi-constante.

 

 
Reprenant la thème classique de la femme séquestrée pendant une nuit par un psychopathe et au jeu meurtrier du chat et de la souris qui s'en suit, Franck Khalfoun s'en tire avec les honneurs au niveau de la mise en scène, savant jouer adroitement avec l'espace clos du parking et l'ascenseur et nous gratifie de scènes gore (dont une digne d'un bon film d'horreur grindhouse !) assez éprouvantes. Quant à l'interprétation, on tombe aussi dans les archétypes du genre. Rachel Nichols s'en tire plutôt bien dans son rôle de dame en détresse qui jouera au trompe-la-mort pendant plus d'une heure, mais il semble très souvent que le réalisateur pense plus à remplir son cadre avec la jolie anatomie de son interprète féminine plutôt que d'étoffer un caractère qui demeure assez fade. Wes Bentley, dans le rôle du gardien de parking sociopathe, réussit à dessiner une esquisse de personnage intéressant, cumulant à la fois une forme de naïveté et une propension à la violence explosive. Mais desservi lui aussi par le niveau du scénario qui exploite peu son côté de laissé pour compte presque attachant, il rejoint tristement la longue liste des psycho-killers de base à éliminer sans aucun égard.

Et comble de tout, Franck Khalfoun échoue à insuffler quelque tension sexuelle entre ces deux partenaires, chose qui aurait pu faire régner une forme de malaise et aider au maintien du suspens, plutôt que de prendre les chemins de Piège de cristal au petit pied.

 

 

Résumé

Echouant à renouveler le genre du thriller claustrophobe, 2ème sous-sol aurait peut-être dû se contenter d'une sortie en direct-to-DVD, le format télévisuel étant plus approprié pour cette chasse à la bombasse américaine que rien ne sort des sentiers battus. Mais la célébrité et le poids de son producteur devant faire son effet, on le rangera comme une des étapes dans la progression pour les frenchies à l'œuvre dans  la série B hollywoodienne.

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