Brassic : cette série délirante entre Shameless et This is England que vous avez sûrement loupée
Renouvelée pour une troisième saison, la série de Joseph Gilgun (Preacher, Misfits) est un petit bijou tragicomique qu'il ne faudrait louper sous aucun prétexte.
Dans la petite ville rurale de Hawley dans le nord de l'Angleterre, sévit un groupe de voyous aussi abrutis et maladroits que débrouillards. Vinnie (Joseph Gilgun lui-même) et sa troupe de petits voleurs sont complètement "brassic" (fauchés), mais ils ont la folie des grandeurs : dès qu'ils aperçoivent un truc qui sort un peu de l'ordinaire, ils échafaudent un plan pour se l'approprier. Mariages, animaux de cirque, cargaison de weed, meubles anciens, godemichets, tout est toujours prétexte à être piqué au cours d'une mission commando bancale, mais souvent couronnée de succès.
En douze épisodes et au moins autant de larcins, la-bande-à-Vinnie devient incontournable, un groupe de potes dont on aimerait tous faire partie le temps d'un épisode, d'un coup foireux ou deux.
SAINT JOE...
Avec Brassic, Joseph Gilgun s'est taillé un rôle sur mesure. La série, c'était son idée et celle de Danny Brocklehurst, le scénariste, lui aussi originaire du nord de l'Angleterre. Pas très scolaire (le petit Joe était dyslexique et hyperactif), Gilgun voulait construire une série autour d'un groupe de potes, dans la veine de la famille qu'il s'est lui-même construite avec ses amis du Lancashire. Dans le scénario de la première saison, il a parsemé tout un tas d'anecdotes délirantes qui ont rythmé son adolescence de cancre angoissé mais rigolard.
Son alter ego, Vinnie, est l'atout-charme de la série, un petit voleur au cœur tendre, matraqué par le manque de cellule familiale stable et un système scolaire qui ne lui a promis aucun épanouissement. En dépit de tout ce qui lui arrive, de sa bipolarité et de son manque constant, Vinnie est un point d'ancrage pour ses potes. Il fait vivre la série grâce à ses plans foireux et à son accent british aussi tranchant que charmant.
Dans la veine du jeune Lip de Shameless, le protagoniste fait preuve d'une intelligence pratique et émotionnelle hors-norme, qui lui permet systématiquement d'organiser des casses tordants et de s'extirper des mauvaises situations.
Mais Vinnie n'est pas qu'un petit voleur un peu marrant ; c'est aussi un adulte paumé, dépressif et angoissé, vivant seul dans une caravane abandonnée perdue en pleine forêt. Au fil des épisodes, Gilgun et Brocklehurst égrènent quelques passages déchirants qui font de Vinnie un personnage captivant.
...AND THE HAWLEY THIEVES
À défaut d'avoir toute une famille de casse-cou avec lui, il s'est entouré d'une belle bande de bras cassés. Dans chacun de ses coups, Vinnie est accompagné du gros Cardi, un géant pataud et bègue, d'Ash, un gitan brutal et homosexuel, de JJ, un garagiste indien pas très courageux et de Tommo, un "entrepreneur" solitaire et obsédé sexuel notoire. À tour de rôle, chacun de ces escrocs excentriques apporte une dose de gags dont on se souvient pendant longtemps. Brassic ne fait pas dans la subtilité et chaque blague amène un rire franc et incontrôlable. La série fait appel à l'une des formes les plus primaires de notre sens de l'humour et de temps à autre, c'est bougrement rafraichissant.
Vinnie est souvent accompagné de Dylan (joué par le sublime Damien Molony de Being Human et Crashing), son meilleur ami "normal", un peu plan-plan mais toujours prêt-à pour un coup et d'Erin, la copine de ce dernier. La belle, interprétée par une Michelle Keegan monstrueusement charismatique, fait tourner toutes les têtes à Hawley. Déchirée entre son envie de se barrer pour offrir une meilleure vie à son fils et son attachement à cette belle bande de loser, Erin apporte juste ce qu'il faut d'insolence et de répliques rabat-joie pour ramener tout le monde sur Terre.
La bande-à-Vinnie est sacrément vulgaire, mais chacun dans son univers (le sexe pour Tommo, le crade pour Cardi...). Elle est aussi un peu caricaturale par moment - le format de six fois 45 minutes permet difficilement de faire autrement - mais toujours attachante grâce à des dialogues hilarants, construits avec beaucoup d'attention.
Un p'tit côté Shameless-à-la-campagne
THAT'S ENGLAND !
Impossible de ne pas reconnaître le talent dans l'écriture de Gilgun et Brocklehurst. En filigrane, les travers de l'Angleterre ultra-libérale post-thatchériste ne sont jamais loin. Dans Brassic, on lit clairement l'influence de Trainspotting ou de This Is England, dans lequel Joe Gilgun jouait d'ailleurs en 2007. La série est efficace dans sa critique d'un système qui laisse de côté ses enfants les moins doués, sans jamais jouer la carte du naturalisme misérabiliste. Vinnie et ses potes n'ont pas été choyés, mais ils ne s'apitoient pas : ils se débrouillent bon an mal an, chipant les fameux citrons qui leur permettraient de se faire de la limonade (ou la beuh pour se faire un joint, c'est selon).
Outre l'excellence de ses dialogues, les vannes bien senties qui fusent et la qualité de ses personnages secondaires (le médecin de Vinnie, joué par Dominic West est vraiment incroyable), Brassic possède également une mise en scène agréable. L'essentiel de la série se passe dans trois ou quatre endroits (la ferme du vieux Jim, la maison d'Erin, le pub et le strip-club) décorés avec soin et crevants de chaleur et de familiarité. La photographie grise et terne du nord de l'Angleterre tranche bien avec ces lieux typiques et ces personnages hauts en couleur.
Bien sûr, la série n'est pas exempte de quelques défauts de narration. La Saison 2, notamment, défile à une vitesse incroyable et laisse en bouche un cruel goût d'inachevé. Là où la première saison donnait l'illusion d'avoir créé une trajectoire pour chaque personnage, la deuxième semble un peu plus confuse et décousue. On compte sur la saison 3 (déjà commandée pour 8 épisodes, youhou !) pour redresser un peu le tir.
On attend d'ailleurs cette nouvelle salve d'épisodes avec impatience : Vinnie et ses potes sont le groupe d'amis barjots dont on a toujours voulu faire partie. Ils nous manquent déjà.
En France la série a été diffusée sur Canal + et Canal + Séries. Les deux premières saisons sont toujours disponibles sur MyCanal.
19/11/2021 à 00:37
J'adore Brassic j'adore j'adore !
C'est drôle, émouvant, les acteurs jouent tellement bien, Joe en tête ! En VO top
22/08/2020 à 07:30
Nul nul nul scenario trop previsible, acteur pas credible, sans surprise ni actions, pas de scenario a 2 de tension, du vue et revue facon english mais pas a l hauteur de shameless ou transpooting
20/08/2020 à 09:08
Faudrait prendre des cours de grammaire : "que vous avez loupéE" enfin !!!
19/08/2020 à 18:41
Absolument, on veut un forum ! :-D
19/08/2020 à 15:06
"Ça permettrait de répondre facilement aux messages et d'avoir des discutions plus faciles à suivre."
Bin voilà...un forum !
Vous avez déjà 2 demandes...
Un forum ! Un forum !
19/08/2020 à 13:53
Alors moi personnellement j'ai pas plus accroché que ça, mais en même temps j'ai pas particulièrement aimé Shameless non plus. Pas mon style je pense. Mais je reconnais que la série a des qualités.
Sans transition, ça serait super de pouvoir avoir des notifications quand il y a des commentaires sur des articles que l'on suit. Ça permettrait de répondre facilement aux messages et d'avoir des discutions plus faciles à suivre.
19/08/2020 à 07:42
Bonjour,
@Mathias
Nous n'y manquerons pas !
Le problème est que EL n'est pas un forum (Malheureusement) et que cet article , selon l'importance de l'actualité, c'est à dire des nouvelles fraiches du "Snyder Cut" et des "nouveaux mutants" ;-), cet article , donc , va disparaitre dans les tréfonds des articles de la rédac'....
Et pour y donner une quelconque suite, cela risque d'être dur dur...
Bref...
18/08/2020 à 23:26
Merci de nous parler de ces séries qui "passent sous le radar". EL est génial pour ça, et m'a fait découvrir des supers séries et films que je n'aurais pas remarqués. (Actuellement, grâce à vous je découvre l'excellent doc "last chance U").
18/08/2020 à 21:47
Que d'espoirs suscités ! J'espère ne pas décevoir :)
Si jamais vous n'avez pas aimé n'hésitez pas à venir dire pourquoi, ça m'intéresse.
18/08/2020 à 20:15
Bonsoir,
Fringe et maintenant celle-ci !
Eh oh ! Et je bricole quand moi ?
Madame Kouak vous hait...
Sachez le... Elle vous déteste...
Mais bon, après, devant l'écran, si vous ne vous êtes pas planté, elle se calme...
;-)
Bref...