Episodes Saison Rick et Morty saison 6 épisode 2 : Die Hard with a religion

Mathieu Jaborska | 12 septembre 2022 - MAJ : 12/09/2022 17:35
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Affiche parodique

Rick et Morty s'attaque à Die Hard et à... la théologie dans le deuxième épisode de la saison 6.

Bien que son apogée (la saison 3) soit toujours derrière elle, Rick et Morty reste extrêmement populaire, a fortiori parmi nos lecteurs. En témoigne le nombre de clics sur notre critique du premier épisode de la saison six, bien plus élevé qu'espéré. C'est assez logique, quand on y pense : après une saison 4 un poil décevante et une saison 5 qui faisait le pari de changer de braquet quant à la caractérisation de ses personnages, on était tous impatients de découvrir ces nouvelles aventures.

Et si le premier épisode de la saison 6 de Rick et Morty montrait une nouvelle facette de la série, le deuxième en explore une autre, avec Peter Dinklage en guest star.

 

Rick et Morty : photoHo, Ho, Ho.

 

A classic Rick and Morty adventure

Le premier épisode de cette saison entreprenait de résoudre (presque) tous les problèmes soulevés par le final démentiel de la saison précédente. Il était consacré aux évolutions de la petite famille Smith / Sanchez et de Rick, désormais largement descendu de son piédestal. Sa suite préfère retrouver la formule Rick et Morty classique, à ceci près que le fameux Portal Gun est toujours inutilisable.

C'est donc le jeu d'arcade Roy, déjà vu auparavant, qui fait office de porte d'entrée vers un autre univers, en l'occurrence une réalité virtuelle ou la personnalité de Morty est divisée dans les milliards de PNJ du jeu, ne laissant à Rick d'autre choix que de convaincre la population mondiale de se réunir pour sauver son petit-fils, au risque de carrément créer une religion. Tandis que dans le vrai monde, Summer tente d'occuper les extraterrestres qui leur sont tombés dessus en faisant une "Die Hard". Ça tombe mal : son adversaire est fan.

 

Rick et Morty : photoRappelez-vous la saison 2

 

Du Rick et Morty pur jus : deux intrigues très riches occupent simultanément les plus de 20 minutes d'épisode grâce à un montage alterné qui finit par lier les péripéties entre elles. D'un côté, le scénario s'amuse à parodier, puis pirater un morceau de choix de la pop culture, à savoir donc Piège de Cristal. De l'autre, il s'empare d'un pur concept de science-fiction, ou plutôt il emprunte un concept déjà formulé précédemment dans la série, et l'emmène au firmament de ses possibilités, quitte à étaler la narration sur plusieurs décennies. Le tout participant à une impression de densité assez grisante.

Sur le principe, c'est risqué, puisqu'il ose se moquer du film d'action préféré de ceux qui ne jurent que par le cinéma américain et s'autorise même une petite pique au Snyder Cut, ce qui est franchement suicidaire quand on s'adresse aux amateurs de science-fiction sur les internet – on en sait quelque chose. Il est aussi plutôt inventif, mais il faut avouer que sans Morty, sans un Morty entier, l'absence du décalage humoristique qui constitue l'alliage des meilleurs se fait ressentir.

 

Rick et Morty : photo"Comment ça, tu n'as vu que le 5 ?"

 

God McClane

Reste qu'il constitue une belle démonstration de la subtilité des scénaristes. Ceux-ci auraient pu se contenter de parodier Piège de Cristal dans les grandes lignes, comme beaucoup avant eux. Et ils assument d'ailleurs leur pastiche explicitement. Mais il a fallu qu'ils rajoutent cette idée géniale : Summer doit jouer les John McClane... sans avoir vu le film. Postulat qui crée des gags, ajoute une dose d'intertextualité, mais qui confère aussi une cohérence thématique à l'ensemble.

Car de cette manière, le film de John McTiernan prend des allures de monomythe moderne, de moule culturel. On ne pouvait pas lui rendre meilleur hommage : dans Rick et Morty, la culture populaire est un univers à part entière, dans lequel les blockbusters à succès sont des équivalents de L'Iliade et L'Odyssée. La série s'était déjà risquée à railler les thèses campbelliennes au cours de la saison 4, provoquant l'incompréhension d'une bonne partie du public (c'était un peu le bordel). Elle réitère l'expérience avec un peu plus de retenue et beaucoup plus de malice.

 

Rick et Morty : photoBientôt la parodie de Predator ?

 

En effet, elle relie ainsi les deux récits, puisque l'épopée du Rick gourou malgré lui dans Roy renvoie elle aussi à une forme de narration essentielle et fédératrice de comportements bien précis... soit une religion, malgré les protestations du scientifique. On a vite fait de relier les points et d'y voir une canonisation de Piège de Cristal, pas franchement ridicule quand on sait à quel point le long-métrage est devenu une institution occidentale. Après tout, ne parle-t-on pas d'oeuvres "cultes" ?

Voilà comment parodier sans ennuyer : en s'attaquant aux archétypes, certes, mais surtout en s'amusant de la portée du matériau original. Bref, en dépiautant avec énergie les mécaniques du cinoche grand public sans pour autant le mépriser. Un exercice périlleux, dans lequel la série de Justin Roiland et Dan Harmon est passée maitresse.

Un nouvel épisode de la saison 6 de Rick et Morty chaque lundi sur Adult Swim

 

Rick et Morty : Affiche parodique

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commentaires lecteurs votre commentaire !
Valgarde
16/09/2022 à 08:25

C'est surtout la fin qui est intriguante, le Morty incomplet sans ces doutes , c'est pas un peu faire revenir en arrière le personnage dans son évolution, et la borne d'arcade aura t'elle un rôle a jouer plus tard ???

Evil Rick
13/09/2022 à 15:26

@Duh: Regarde l’épisode tu comprendra…

Duh
12/09/2022 à 22:19

Rick and morty saison 6
Critique de la saison 2

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