SEED, SEX & SON
L’année dernière, Zack Snyder a donné des détails sur l’intrigue de sa série Twilight of the Gods et précisé qu’elle contiendrait « beaucoup de sexe […] parce que c’est amusant ». Beaucoup de sexe, certes, mais aussi beaucoup de sang et beaucoup de noms d’oiseau, et forcément beaucoup de minutes perdues à jurer et déshabiller les mille personnages qui, quand ils ne se battent pas ou ne couchent pas ensemble, passent leur temps à se marcher dessus pour exister.
Et puis, on cherche encore ce qu’il y a de fondamentalement drôle dans un plan à trois, une fellation ou un missionnaire (même quand ça implique un cheval).

En fait, ce n’est pas tant le sexe explicite ou les orgies de tripailles qui sont pénibles. Après tout, les dieux de la mythologie nordique n’étaient ni les plus chastes, ni les plus pacifistes, ni les plus sobres. C’est plutôt l’impression que la « maturité » de la série ne se résume qu’à ça, étant donné que le récit ne va jamais en profondeur de rien, sauf [blague trop graveleuse annulée].
L’histoire évoque pourtant les errances existentielles de Thor, les motivations de Loki ou encore la promesse d’un grand remplacement divin par le christianisme. Mais ces thématiques sont abordées de façon trop ponctuelle et superficielle pour relancer l’intérêt du public, qui risque bien de s’évaporer passé le deuxième épisode.

NIGHTMARE WEDDING
Pourtant, le postulat de Twilight of the Gods est plutôt attrayant : Leif, un roi humain, est sur le point d’épouser Sigrid, l’enfant des géants. Au cours du mariage organisé à Jötunheim, Thor débarque et massacre la famille de l’héroïne, qui se lance donc dans une quête vengeresse. Mais les faiblesses de narration, de rythme et de structure se font ressentir dès que la guerrière part retrouver ses compagnons d’armes dans un enchaînement de saynètes censées présenter leur unique trait de personnalité.
D’un coup, l’histoire, par ailleurs peu soucieuse d’aligner les références obscures et de perdre son public en cours de route, devient aussi âpre, décousue et impénétrable que les mythes et légendes dont elle s’inspire. Si on peut y voir un choix assumé pour coller au plus près du « matériau d’origine » (longtemps transmis à l’oral), le résultat n’en est pas plus agréable.

Restent les batailles, en particulier un combat contre un dragon, qui tiennent toutes leurs promesses en matière de violence, de réalisation et d’épique, tout simplement. Si les graphismes n’ont rien de moche ni rien de beau, l’animation est de belle facture puisqu’elle a été faite par Xilam, le studio français derrière J’ai perdu mon corps, Oggy et les cafards, Les Zinzins des l’espace, Les Ratz, et autres noms qui rendent nostalgiques. Twilight of the Gods est donc un énième exercice de style de Zack Snyder, sans grand autre intérêt.
Les 8 épisodes de Twilight of the Gods sont disponible depuis le 19 septembre sur Netflix.

Je serais un peu plus nuancé sur la globalité des 8 épisodes de cette saison 1. Techniquement Xilam signe un bon boulot, nous offrant même quelques scènes et plans vraiment bien sentis. La première partie démarre assez bien mais bascule vite dans une écriture lourdingue, maladroite, voire pénible. Le traitement de la plupart des persos est sommaire, peu aidé par des dialogues creux. Et je parle même pas du traitement du cul à peine digne d’un ado. Bref une première moitié où on souffle beaucoup et où seules quelques scènes, quelques thématiques de-ci de-là nous font tenir.
Puis la seconde partie vient donner de l’ampleur à l’intrigue et de la consistance aux persos. L’écriture n’y est toujours pas pleinement satisfaisante mais s’en sort mieux et s’épure des gamineries superficielles.
Au final, malgré tous les défauts (parfois sacrément lourd), je suis surpris d’être bien curieux de voir la saison 2 parce qu’il y a une base solide. Mais pitié pour la suite, structurez votre narration, embauchez des dialoguistes, traitez vos thématique et foutez au placard votre maturité à 2 balles. Twilight of the Gods tient une épopée intéressante…
Le syndrôme Rebel Moon… (et Zack Snyder)
c’était nul mais on espère encore…
Je me force à regarder après avoir judicieusement esquivé Rebel Moon parce qu’une amie est assistante réal sur la série, et je souffre, je souffre…
Par ailleurs, quel intérêt d’avoir fait de Sigrid une minuscule femme parmi le peuple des géants ? Soyez originaux un peu pour une fois roh merde, osez des trucs
Graphiquement c’est sublime , un anime mieux que la plus part vu sur NETFLIX.