Last Chance U : Basketball saison 2 - critique en haut du panier sur Netflix

HOOP DREAMS

Chaque fois que les caméras de Greg Whiteley, Daniel McDonald, Adam Leibowitz et leurs équipes se posent pour suivre la vie d'une équipe universitaire, la série-documentaire qu'ils en tirent est prodigieuse, quel que soit le sport. La formule n'a quasiment pas changé depuis le début : alors que les entraînements et les matchs s'enchaînent, les scènes du quotidien et les séquences de jeu sont entrecoupées de quelques tranches de vie et d'entretiens avec les joueurs, les entraîneurs, les professeurs et certains membres de leur famille, pour offrir le portrait le plus complet.

Pourtant, même après cinq saisons de Last Chance U, une saison de Cheer et désormais deux saisons de Last Chance U : Basketball, leur façon de rendre chaque personnalité attachante, de capturer des instants de pure sincérité et de restituer la finesse et la brutalité des actions sur le terrain est toujours aussi saisissante.

Gangball

Du montage au travail du cadre et de la photographie en passant par la bande-son, la série-documentaire excelle toujours par sa précision, sa maîtrise et sa capacité à retracer les victoires et les défaites comme des moments exaltants ou déchirants qui peuvent faire basculer la vie de chaque personnage. Avec cette même approche immersive que dans les autres productions, la réalisation réussit parfaitement à transformer le parcours des Huskies de l'East Los Angeles College en un récit authentiquement tendu et touchant dans lequel le spectateur se sent impliqué.

D'autant que, comme l'avait déjà montré la première saison, le basketball se prête encore mieux à l'exercice que le football américain ou le cheerleading. L'intérieur d'un gymnase apporte une atmosphère différente des immenses terrains et des estrades de compétition, permettant de capter de plus près les réactions sur les visages. Le dynamisme et la fluidité des mouvements contrastent également totalement avec le jeu haché du football américain ou les chorégraphies millimétrées du cheerleading et le rythme constant des entraînements et des matchs dictent celui de la série.

Au coeur du jeu et des échanges

En revanche, cette deuxième saison se concentre davantage sur le développement de chacun et la façon dont l'équipe se soude peu à peu. Les matchs restent des séquences électriques durant lesquelles les joueurs peuvent montrer leur talent, leur ténacité ou faire leurs preuves en espérant décrocher une place de titulaire, mais les séances d'entraînement où l'effectif se réunit et se forme sont celles qui définissent les rôles, les personnalités et qui portent toute l'émotion de la série-documentaire.

Here we go again...

BASKETBALL DIARIES

Après l'interruption soudaine du championnat la saison dernière en raison de la pandémie de Covid-19, le coach John Mosley repart à la conquête du titre de champion d'État, mais la plupart des joueurs ayant quitté l'université entre-temps, l'entraîneur doit donc reprendre de zéro et composer une équipe presque entièrement nouvelle. Par conséquent, cette deuxième saison de Last Chance U : Basketball s'intéresse encore plus à la vision du coach Mosley, au travail des entraîneurs et à la mission qu'il s'est donnée : bâtir un collectif à partir de jeunes perdus, brisés ou livrés à eux-mêmes qu'il veut à tout prix rendre meilleurs, sur le terrain comme en dehors.

La plupart du temps, son enseignement passe par une punition collective ou un long monologue durant lequel il critique le manque d'implication de ses joueurs, leur arrogance ou leur défense trop molle en hurlant la même phrase de plus en plus fort. Mais les courses matinales, les séances de musculation et les exercices répétés inlassablement sont aussi l'occasion de découvrir les caractères et les limites de chacun ou comment ils réagissent devant l'adversité ou la vérité.

Ensemble ou rien

Si les mots de Mosley peuvent être inspirants ou particulièrement durs, la série prend suffisamment de recul pour s'interroger sur ses méthodes. Le coach finit lui-même par remettre en question son travail et ses choix devant la réaction inattendue ou brutale de certains joueurs, contrairement aux entraîneurs tyranniques de football américain qui se croyaient dans Full Metal Jacket.

Plus que Last Chance U ou Cheer, Last Chance : Basketball montre que la résilience et l'âme de l'équipe réside dans les points durement gagnés et les contacts brutaux pour poser un écran ou contrer son adversaire, mais encore plus entre les jours de matchs, durant les entraînements et les temps morts. Des moments intimes et bouleversants où certains se laissent aller et dévoilent leurs sentiments et leurs blessures face à la caméra : quand un joueur apprend que son père est pris au milieu d'une tornade, qu'un autre parle pour la première fois de son autisme ou lorsqu'un vieux coach en fauteuil roulant raconte le rêve qu'il vit à travers les gamins qu'il entraîne tous les jours.

Un coach Mosley de plus en plus sage et avisé

À mesure que les attitudes changent et que l'équipe se construit, les histoires des joueurs et des entraîneurs apparaissent comme des intrigues qui se lient et s'entremêlent pour former un tout cohérent, autant d'un point de vue sportif que narratif. Au final, la leçon que veut inculquer John Mosley s'illustre tout au long des huit épisodes de cette deuxième saison : le basketball est plus qu'un sport, comme le raconte un joueur dès l'ouverture, et il ne résume pas seulement à savoir mettre un ballon dans un panier.

La saison 2 de Last Chance U : Basketball est disponible depuis le 13 décembre 2022 sur Netflix