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Comment voyager dans les Terres oubliées : une mystérieuse aventure à bord du Transsibérien Express

Par Judith Beauvallet
1 juillet 2024
MAJ : 20 novembre 2024
La couverture du roman "Comment voyager dans les terres oubliées", avec en ajout le visage de Kenneth Branagh dans Le Crime de l'Orient-Express et celui de Keira Knightley dans Anna Karénine.

Vous avez toujours rêvé de parcourir le monde à bord du transsibérien ou de résoudre un crime au milieu de l’Orient-Express ? Enfilez vos moufles et coiffez vos chapkas : Comment voyager dans les Terres oubliées va exaucer vos rêves d’aventure.

Le fantasme de la révolution industrielle du XIXe siècle, souvent revisitée à travers une esthétique steampunk et des œuvres diverses comme Titanic ou Le Crime de l’Orient-Express, a encore de beaux jours devant lui. C’est dans cet univers que nous plonge l’écrivaine britannique Sarah Brooks avec son tout premier roman, Comment voyager dans les Terres oubliées, qui raconte l’histoire d’une formidable traversée en train au milieu du territoire immense et méconnu qui s’étend entre l’Europe et la Chine.

Au sein de cette réalité mi-historique mi-alternative, Sarah Brooks développe une histoire d’aventure, mais aussi de mystère, et parfois même d’horreur. Aux côtés de la galerie de personnages formée par les passagers du Transsibérien Express, le lecteur est invité à plonger dans les plaines et les forêts sombres, redoutant le pire depuis le confort du train luxueux et enchanteur. Mais au cours du voyage, c’est aussi le passé des différents personnages qu’il faudra explorer, au risque de dévoiler de terribles secrets… Comment ne pas embarquer ?

From Titanic to Anastasia

XIXe siècle. Quels secrets renferment les Terres oubliées, ces vastes étendues entre la Russie et la Chine totalement coupées du monde ? La seule activité que l’on y connaisse est le passage du Transsibérien. Si la traversée est réputée dangereuse, les voyageurs ne manquent pas, tous attirés par les mystères et les légendes de ce territoire isolé. Malgré d’inquiétantes rumeurs à propos d’un accident survenu lors du dernier trajet, la compagnie l’assure, tout est désormais sécurisé. Et le prochain départ est là pour l’attester. Mais si tout semble s’annoncer pour le mieux, certains passagers ont des raisons toutes particulières d’être là.

“Un voyage transformé en légende avant même d’avoir commencé”. C’est comme ça que commence l’épopée racontée par Sarah Brooks : l’effervescence qui précède le départ d’un train rutilant sur un quai envahi par la vapeur, suscitant fascination, crainte et hâte. Semblable à la scène du départ du paquebot légendaire dans le Titanic de James Cameron, le premier chapitre donne le ton d’entrée de jeu. Les personnages et le lecteur embarquent pour un voyage terriblement attirant, mais sans doute aussi dangereux.

Une image qui pourrait être celle de Marya, prête à embarquer à bord du Transsibérien Express.

Comment ne le serait-il pas, alors que Marya, jeune femme au passé trouble, et les autres passagers s’apprête à traverser tout un continent de territoires inexplorés ? L’univers du roman de Sarah Brooks rappelle toute une constellation d’œuvres littéraires et cinématographiques (bien souvent les deux) ayant développé, d’un côté, cet imaginaire plus ou moins historique d’une Russie au tsarisme chancelant, pleine de doutes mais encore reluisante de dorures baroques, comme Anastasia ou Anna Karénine.

De l’autre, un fantasme des voyages interminables à bord de machines majestueuses, comme Titanic, La Légende du Pianiste sur l’Océan et Le Crime de l’Orient-Express. Un roman qui confirme que ces grandes thématiques liées à l’histoire du progrès de la civilisation ne cessent de résonner aujourd’hui, et Sarah Brooks s’attache à les raconter au travers d’histoires personnelles entremêlées et haletantes.

Autre traversée, autres dangers et autres drames

Train fantôme

Mais Comment voyager dans les Terres oubliées ne s’arrête pas à la reproduction d’une atmosphère victorienne étourdissante, loin de là. Saisissant tout le potentiel du mystère entourant les contrées inexplorées de son roman, Sarah Brooks en profite pour jouer sur tous les tableaux : de l’aventure autant qu’on en veut, oui, mais aussi du suspens et même de l’épouvante. Basculant dans le genre du thriller “historique” avec l’inventivité autorisée par son cadre imaginaire, le roman tisse la toile de ses multiples intrigues en jouant constamment sur le rêve mais aussi la peur.

Un voyage encore bien plus long que celui de l’Orient-Express

Avec peut-être quelques défauts d’un premier roman, comme une écriture assez scolaire, Comment voyager dans les Terres oubliées reste humble devant les grands auteurs russes et britanniques qui l’inspirent. Toutefois, le développement de son arène et de ses personnages est impressionnant de détails et de réalisme. D’ailleurs, le roman comporte un plan complet du train, permettant de visualiser l’enchaînement des wagons et l’emplacement des actions et des personnages.

A la manière d’un escape game, le roman déploie divers décors intrigants (le lac, la forêt, le “Mur”…) renfermant chacun leurs propres règles et leurs propres mystères, quitte à verser dans le fantastique, ce qui n’est certainement pas pour déplaire. Il est donc certain qu’embarquer à bord du Transsibérien Express ne sera pas un problème… Mais en débarquer ? C’est une autre histoire dont le lecteur n’aura le fin mot qu’à la conclusion du roman.

Ceci est un article publié dans le cadre d’un partenariat. Mais c’est quoi un partenariat Écran Large ?

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