Tomb Raider : 5 choses qu'on veut retrouver dans le prochain jeu de Lara Croft

Crystal Dynamics vient d'annoncer le développement d'un nouveau Tomb Raider. Mais que faut-il pour que ce nouveau jeu de Lara Croft soit un vrai bon Tomb Raider ?

Raisons et Sentiments aurait pu être un bon titre pour résumer la relation que les joueurs entretiennent avec Lara Croft. L'icône de la pop-culture a fêté ses 25 ans l'an dernier, et après une première tétralogie de jeu qui l'avait hissé au panthéon de l'art vidéoludique, Lara avait connu une très longue traversée du désert créative, jusqu'à une renaissance Uncharted-esque en 2013 avec un reboot qui a divisé les fans, car jugé comme trop éloigné du sens de la grande aventure de Tomb Raider.

Après un Rise of the Tomb Raider qui a tenté de renouer avec l'exploration, et un Shadow of the Tomb Raider qui s'est pris les pieds dans une formule qui s'auto-parodiait, Lara Croft se devait de revenir sous de meilleurs augures. Après quatre ans de stand-by, Miss Croft s'apprête à faire son retour en mode next-gen grâce à un jeu développé sous Unreal Engine 5, et possiblement chapeauté par Jeff Ross (Days Gone). Cet épisode devrait unifier les timelines de la trilogie reboot et celles des jeux précédents. Mais que faut-il exactement pour que ce prochain Tomb Raider retrouve ses lettres de noblesse ? 

Notre classement des jeux de la saga Tomb Raider du pire au meilleur ici.

1 - L'amour en solitaire

La dernière trilogie s'est empêtrée dans une narration trop Uncharted-esque. Elle était prisonnière d'une obligation de narration cinématographique qui s'obligeait à faire intervenir des personnages secondaires au mieux peu charismatiques (Jonah, sidekick nul), au pire parfaitement détestables (le Dr Dominguez, au secours). Un comble quand on sait que le jeu de Naughty Dog s'est largement bâti sur l'héritage de Lara Croft. Il est donc grand temps que Lara reprenne sa formule historique en la modernisant. 

Tomb Raider était avant tout une aventure solitaire, une ode à la solitude, à l'exploration de zones mystérieuses et dangereuses, des tombeaux de l'Égypte aux temples secrets de la Chine ancienne. Pour que Lara retrouve son nom écrit en lettres d'or sur le temple de la réussite, Crystal Dynamics va devoir aller rechercher ce souffle de la grande épopée en solo. 

Pour ce faire, il faudra ramener ces grands espaces à explorer de fond en comble, ces structures à l'architecture à la fois alambiquée et lisible. Entre ces vastes étendues où l'on se sentait tout petit, voire perdu, et ces temples presque cyclopéens, les premières aventures de Lara parvenaient à créer une délectable angoisse de l'immensité submergeant le joueur. Une sensation unique qui appartenait à Tomb Raider. 

C'est ça qu'on veut !

2 - L'action oui, mais pas que

Le Tomb Raider de 2013 avait oublié un élément essentiel à ce qu'est la saga Tomb Raider : les énigmes. En bon avatar d'Indiana Jones au féminin, Lara ne s'est jamais contentée de canarder à tout va toutes les espèces en voie de disparition possibles et imaginables, ou tous ceux qui osaient la regarder de travers. La dame pas du tout en détresse savait gérer un équilibre savamment pensé entre action débridée, et résolution d'énigmes. 

Si le tir avait été légèrement rectifié avec Rise of the Tomb Raider, il n'empêche que l'on est loin des casse-têtes des premiers opus, dont certaines étaient à s'arracher les cheveux, mais offraient une satisfaction incomparable à leur résolution. Spéciale dédicace à la Cité Perdue de Tinos sur de Tomb Raider 3, et à son abominable, mais jouissif labyrinthe, qui n'aurait pas fait tache dans un Souls-Like. 

Si bien sûr on veut retrouver une Lara armée jusqu'aux dents et prête à en découdre, il ne faut pas oublier que Miss Croft en a également dans la cervelle, toute archéologue de métier qu'elle est. Le fait de solliciter les méninges des joueurs en plus de leurs réflexes pour la prochaine itération sera plus que bienvenue. 

Tout cramer et repartir sur des bases saines

3 - Du Fantastique

Avec l'action et les énigmes, la Sainte-Trinité de l'ADN de Tomb Raider serait incomplète sans une bonne louche de fantastique dans le scénario. Si les périples de Lara débutent comme des classiques du cinéma d'aventure, à grand renfort de monuments à explorer ou d'organisation secrète à traquer, la recette historique de la saga comporte systématiquement une grande part de mythes devenus réalités.

De l'Oeil d'Isis à la légendaire Excalibur, Lara a pu mettre les mains sur les plus mythiques reliques de l'histoire de l'humanité, et se confronter à des créatures mythologiques, voire à des dieux (la rencontre avec Seth reste dans les annales). Il reste tant de mythes et légendes à explorer que l'on a déjà hâte de la voir sortir ses uzis pour les braquer sur une divinité ou un monstre immortel pour faire régner la loi de l'archéologie.

Espérons que le studio Crystal Dynamics ait le courage de se confronter frontalement à la composante mythologique si chère au coeur des fans, et ne pas se contenter de l'effleurer comme cela avait été le cas avec le mythe d'Himiko dans le reboot de 2013 ou le film Tomb Raider de 2018. Et si on ose nous refourguer l'Arche d'Alliance tout droit sortie d'Indiana Jones par fainéantise, il y aura de sérieuses représailles.

Action sans réflexion n'est que ruine de l'âme

4 - Du Voyage, et encore du Voyage

Le Colisée, l'Égypte, le Kazakhstan, Venise, le Tibet... Lara Croft a certainement le passeport le plus fourni de l'histoire du jeu vidéo. Le voyage fait partie intégrante de l'essence des jeux Tomb Raider, et cantonner l'héroïne au tank top le plus célèbre de l'humanité à un seul paysage serait comme clouer Nathan Drake à un déambulateur.

Crystal Dynamics ne doit pas reproduire les écueils de la trilogie Tomb Raider 2013. Il faut que Lara voyage d'un bout à l'autre du globe au sein d'un même épisode, afin de pouvoir restituer ce côté pulp de l'époque 32 bits où Lara était aussi sexy qu'une Wonder Woman en Lego. TR doit être une invitation au voyage, et permettre aux joueurs d'aller mettre les pieds en Antarctique, en Inde et en Zone 51 le tout dans le même jeu.

Le risque de la tentation du monde ouvert, qui peut certes être dépaysant, est de dénaturer cet esprit de voyageur globe-trotteur. À défaut, si jamais les producteurs décident de centraliser l'action sur une zone géographique particulière, ils vont devoir redoubler d'efforts pour offrir au public une variété de décors et de situations suffisantes afin de faire rêver de grands horizons (forbidden west, oui c'était facile).

 Quand Lara se la jouait à la Mulder et Scully 

5 - la musique

L'ambiance si particulière des Tomb Raider, ce mélange de grandes épopées modernes, de mysticisme et d'action sous amphétamine doit beaucoup à la musique magistrale qui accompagnait les premiers opus. Pour la première trilogie de 1996 à 1999, Nathan McCree a livré des partitions mémorables, oscillant allègrement entre percussions énervées, violons lyriques (l'ost de Venise, cette merveille) et passages éthérés.

Les musiques accompagnant la découverte du Palais de Midas dans Tomb Raider 1, avec cette montée en puissance progressive, ou celle du Temple de Xian (Vertigo) sur TR2 sont de véritables perles inoubliables. Alors certes, tout n'est pas irréprochable, McCree s'est parfois un peu perdu lors d'expérimentations électros qui ont atrocement mal vieilli (the skidoo sur TR2, une horreur). Mais dans son ensemble, le travail du compositeur reste d'une modernité indéniable, plus de 20 ans après.

"Laisse les hors bord à Veniseuh"

Pourvu que pour ce prochain opus les développeurs puissent bénéficier de l'appui d'un vrai grand nom du jeu vidéo, loin des travaux génériques de Brian D'Oliveira ou de Bobby Tahouri sur la trilogie rebootée, qui manquaient clairement de personnalité. Square Enix étant la maison mère de Crystal Dynamics, ces grands pontes pourraient-ils avoir l'amabilité de mettre un Keiichi Okabe (Nier automata) à leur disposition, pour un ost Tomb Raider de très haute volée ? (On peut rêver.)