Quels sont les meilleurs DLC dans le royaume des jeux vidéo à ne pas manquer ? On a fait une petite sélection.
Les DLC (« downloadable content », soit les contenus téléchargeables) sont devenus monnaie courante dans le monde des jeux vidéo, pour des raisons évidentes. C’est le chemin facile vers la rentabilité, l’exploitation d’un filon et l’établissement d’une marque, avec un investissement moindre par rapport à une véritable suite.
Et si les DLC sont désormais associés à beaucoup de questions légitimes (la durée de vie, le prix, les éléments intentionnellement mis de côté dans le jeu principal, le foutage de gueule des studios), ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac. Car au milieu des extensions à deux balles, il y a de petites merveilles de DLC, qui méritent autant d’amour et respect que l’œuvre originale.
Ecran Large a sélectionné 10 DLC parmi les meilleurs. Oui, vous allez dire qu’il en manque, mais ainsi va la vie quand on aime le chiffre 10.

MASS EFFECT 2 – Le Courtier de l’Ombre
- Sortie : 2010
- Disponible sur : PC, PS3, Xbox 360 (puis PS4/PS5, Xbox One et Series via l’Édition Légendaire)

L’une des plus grandes déceptions du chef d’œuvre Mass Effect 2 fut l’absence dans le casting de départ de Liara T’soni, contrairement à Garrus, Samara/Morinth ou Tali’Zorah, bien présents dans ce deuxième volet de la trilogie Shepard. L’Asari avait été l’un des personnages les plus appréciés de l’épisode 1, et également l’un de ceux avec lesquels les Commandants Shepard avaient eu le plus d’aventures amoureuses. Les love-interest (et les scènes interdites aux moins de 18 ans) dans le RPG Space opéra Mass Effect, et chez BioWare, c’est important.
L’ombre de Liara a plané au dessus de Mass Effect 2 tout au long de la campagne principale, ne faisant qu’attiser un peu plus l’envie des joueurs de retrouver la femme à la peau bleue. Une « Femme Piège » comme l’aurait appelée Enki Bilal, dont on comprendra toute l’importance scénaristique grâce au DLC Le Courtier de l’Ombre. Dans ce DLC à l’ambiance très inspirée par les classiques des films noirs, après avoir été victime d’une tentative d’assassinat, Liara invite Shepard sur la planète Ilium. On y découvre que Liara cherche à coincer le Courtier de l’Ombre, un être spécialisé dans le trafic d’informations confidentielles et de trempant dans les milieux mafieux intergalactiques.

Là où ce DLC brille, c’est dans le gain de profondeur du personnage de Liara. L’Asari est plus brutale, plus frontale, et semble avoir perdu toute naiveté depuis Mass Effect 1. On réalise que Liara s’est mise à dos le Courtier car celui-ci avait volé la dépouille de Shepard après l’incident de l’intro de ME2, et que l’Asari est parvenue à lui voler pour la confier à Cerberus, permettant ainsi la résurrection de Shepard. Sans Liara, Shepard serait resté six pieds sous terre… La perte de son ancien ami, voire amant, a fait d’elle une femme brisée, prête à enfeindre les lois.
Après quelques courses poursuites et l’attaque d’un vaisseau en orbite autour d’une planète ravagée par des orages galactiques, Liara et Shepard découvrent que le Courtier est un Yagh et que « Courtier » est un titre qui se transmet. Pour contrôler ce réseau mafieux Liara décide de devenir Courtier de l’Ombre à la place du Courtier de l’Ombre, dans une ultime claque scénaristique assénée au public. Au bout de cette extension, il est possible de poursuivre la romance que l’on a pu entamé dans Mass Effect 1 avec Liara.

Le Courtier de l’Ombre est l’exemple même du plus grand talent de BioWare : celui de compteur d’histoire.Un savoir-faire que l’on retrouvera également dans le DLC Citadel pour Mass Effect 3, sorte de bulle hors du temps qui a permis de retrouver les héros emblématiques de la saga, et d’offrir des conclusions narratives à (presque) tous les enjeux posés au cours des trois opus de la trilogie. Un tour de force.
BORDERLANDS 2 – Tiny Tina et la Forteresse du Dragon
- Sortie : 2013
- Disponible sur : PC, Mac, PS3, Switch, Xbox 360 (et plus avec les ressorties)

La saga Borderlands a connu son lot de DLC, pour certains très funs (Claptastic Voyage), pour d’autres franchement insignifiants (les Chasseurs de tête, les arènes pourries). Mais la plupart des chasseurs de l’arche s’accordent à dire que dans le tas se situe un véritable trésor : Tiny Tina et la Forteresse du Dragon. Tiny Tina, c’est l’un des personnages excentriques du meilleur jeu de la franchise (le 2 donc), sorte d’adolescente hyperactive experte en explosive et attachée au leader de la résistance, Roland.
Attention, spoilers sur Borderlands 2 : le premier coup de génie de ce DLC (le quatrième… et pas le dernier) est non pas de créer quelques zones autour de la personnalité d’un PNJ délirant, comme précédemment, mais de carrément s’inspirer de son traumatisme. Après les évènements de la quête principale, elle organise un gigantesque jeu de rôle, dont vous serez le principal acteur. Dès la cinématique d’introduction, on comprend que cette partie, à laquelle participent d’autres personnages secondaires, est en réalité le fantasme d’une réalité alternative où son ami n’est pas mort, un moyen de contourner son deuil.

Le deuxième coup de génie, c’est de prendre le concept de jeu de rôle au pied de la lettre et de mettre le joueur dans les guenilles d’un héros de Donjons et Dragons, c’est à dire complètement à la merci des rôlistes et de la maître du jeu lunatique. Le planet-opéra bordélique de Borderlands verse désormais dans la fantasy et les développeurs s’amusent à plier leur arsenal militaires aux codes du genre, bien entendu en les parodiant allégrement au passage.
Voilà qui donne une quête épique à la fois complètement absurde et parfois amère, qui laisse le joueur atomiser des nains au lance-roquette dans un décor ultra-référencé. La narration en voix-off réserve quelques surprises. Et l’ensemble parvient à réimaginer la formule Borderlands, tout en déclamant un amour sincère à la fantasy et au jeu de rôle. Et en plus, il y a Monsieur Torgue.
THE WITCHER 3 – Blood & Wine
- Sortie : 2016
- Disponible sur : PC, PS4/PS5, Xbox One/Series, Nintendo Switch

Si The Witcher 3 s’est rapidement installé comme l’un des meilleurs RPG de tous les temps (à juste titre) à sa sortie en 2015, le jeu de CD Projekt a reçu un an plus tard un DLC d’une richesse et d’une générosité quasiment jamais vu dans l’histoire du jeu vidéo. Le premier DLC pour The Witcher 3, Heart of Stone était loin d’être mauvais, avec une quête bien menée autour du personnage de Gaunter de Meuré. Mais Blood and Wine est d’une dimension dantesque : plus qu’une extension, c’est le chant du cygne et la cadeau d’adieu CD Projekt aux fans de Geralt de Riv.
Blood and Wine se déroulait chronologiquement après la fin de The Witcher 3 et offrait une toute nouvelle région à explorer, le Duché du Toussaint. En entrant au service de Anna Henrietta, la Duchesse régnant sur la région, Geralt se voit confié une mission d’enquête : deux chevaliers ont été assassinés, à sa charge de trouver le monstre responsable et de ramener sa tête à la Duchesse.

Blood and Wine a proposé une énorme carte à explorer – on parle d’une carte faisant presque la moitié de la taille de celle de Novigrad -, de nouveaux monstres, des personnages inédits (mention spéciale à la géniale Syanna), et même l’un des meilleurs boss du jeu en la personne de Dettlaff van der Eretein. Ajoutons à cela le fait que ce DLC offrait parmi les meilleures quêtes de la saga The Witcher.
Impossible de ne pas citer la quête de La Contrée des Mille Fables, au cours de laquelle Geralt se trouvait confronté à de nombreuses références aux fables classiques. Les joueurs y croisaient, entre autres, des avatars de Raiponce, du Petit Chaperon Rouge, d’Hansel et Gretel, ou encore des Musiciens de Brême. Et pour boucler tout cela, il vous faudra compter au moins une trentaine d’heures.
L’extension Blood and Wine était démesurée, tant dans sa quantité de contenu, que par ses qualités narratives. L’extension a offert la plus belle des fins à Geralt de Riv, un point final inoubliable, qui a définitivement posé CD Projekt comme les meilleurs conteurs d’histoire du jeu vidéo contemporain.
CYBERPUNK 2077 – Phantom Liberty
- Sortie : 2023
- Disponible sur : PS5, Xbox Series, PC

On l’a déjà analysé en long, en large et en travers… mais la rédemption de CD Projekt après la sortie chaotique de Cyberpunk 2077 est un sacré cas d’école. La chute pour le studio polonais a été particulièrement difficile après avoir été élevé si haut par ses fans au lendemain du triomphe de The Witcher 3. Chacun attendait avec impatience le prochain titre de la firme, imaginant déjà qu’on aurait affaire aussitôt au plus grand jeu de la décennie. Et au final, il a été accueilli comme la grosse déception que l’on connaît désormais tous.
Pour des raisons techniques (mais pas seulement), Cyberpunk 2077 vaudra à CD Projekt d’être excessivement fustigé et enverra son équipe de développeurs dans un enfer médiatique pendant de longs mois. Le mea culpa sera fait et des efforts considérables vont être investis afin de redorer la réputation de la compagnie ainsi que celle du jeu qui lui a valu cette opprobre. Pendant plus de deux ans, de nombreux patchs se succéderont pour rendre Cyberpunk 2077 meilleur et plus performant. Malgré tout ça, difficile de faire revenir les joueurs déçus. Heureusement, dans ce genre de cas précis, un bon DLC peut sauver la mise ! Et Phantom Liberty a décidément été à la hauteur de la tâche.

En 2022, c’est la (très bonne) série animée de Trigger, Cyberpunk: Edgerunners, qui a d’abord relancé l’intérêt général pour le titre de CD Projekt. Le public retente l’expérience et découvre alors un jeu bien plus chouette que dans ses souvenirs. C’est le moment idéal pour la boîte polonaise d’annoncer en grande pompe son ambitieux DLC tout en espérant qu’il soit bien reçu. Et celui-ci se présente comme assez dingue, avec une quête d’envergure pour V (notre héros) où se mêlent espionnage, sauvetage de la Présidente, et conspirations. Un joli cocktail explosif qui s’imbrique parfaitement dans l’ambiance du jeu d’origine. Et à sa sortie en 2023, Cyberpunk, cette fois ne déçoit pas !
À l’instar des deux DLC de The Witcher 3, Phantom Liberty vaut ainsi clairement le détour. Il rallonge la durée de vie de Cyberpunk 2077 d’une bonne vingtaine d’heures et ne joue pas les timides pour nous en mettre plein les yeux niveau mise en scène. On est sur un ajout considérable et d’une grande qualité et il vient, du même coup, consacrer la renaissance de Cyberpunk 2077. Une résurrection un peu tardive, certes (mieux vaux tard que jamais), mais qui rappellera que CD Projekt a toujours du talent à revendre. Dans l’industrie du jeu, rares sont les DLC qui parviennent à trouver l’amour du public. Et pourtant, Phantom Liberty a fait encore mieux que ça. Il a obtenu leur pardon.
DRAGON AGE : ORIGINS – Awakening
- Sortie : 2010
- Disponible sur : PC, PS3, XBox 360

Juste après la sortie de Mass Effect en 2007, le studio Bioware est le roi du RPG occidental. On ne va pas revenir sur la façon dont Electronic Arts a ruiné l’une des plus légendaires firmes américaines du jeu vidéo, mais disons qu’à cette époque, elle était en plein âge d’or. Après le RPG de science-fiction, Bioware accouchera donc en 2009 d’un incroyable titre de fantasy du nom de Dragon Age : Origins. Le jeu se veut un successeur de Baldur’s Gate 1 et 2, mais cette fois, le studio souhaite créer son propre univers mêlant héros et dragons. Et pour beaucoup de fans, on n’a quasiment jamais fait mieux dans ce style.
Le jeu est épique, profond et sombre, et tous ses personnages sont très attachants. Les compagnons et l’écriture des quêtes vont tellement marquer le genre qu’on en retrouvera les traces dans de nombreux successeurs spirituels. Le plus bel héritier du jeu étant un certain Baldur’s Gate 3 dont vous avez peut-être entendu parler. Mais si Origins est devenu légendaire aujourd’hui (un peu moins ses suites, même si on aime bien Inquisition), son DLC, en revanche, est resté plutôt confidentiel. Il est devenu assez rare d’en évoquer même l’existence et pourtant… il est très bon !

Si votre Gardien des ombres (le protagoniste) à survécu à la fin du jeu de base, le DLC Dragon Age : Origins – Awakening, sorti en 2010, lui offre de vivre une ultime aventure, au lendemain de son triomphe sur l’Archidémon. Une épopée digne de ce nom, avec un scénario et des compagnons inédits. Le DLC est épatant dans sa générosité et vaut dès lors bien mieux que la majorité des contenus additionnels qui feront plus tard la tradition d’Electronic Arts. C’est ici 10 à 15 heures de durée de vie qui sont ajoutées à Origins, avec de toutes nouvelles mécaniques (dont la gestion d’un fort confié à notre personnage).
Awakening est presque une sorte de mini suite, tant il fonctionne bien de façon autonome. Et pour ne rien gâcher, son histoire dispose de quelques atouts supérieurs au jeu de base, comme son antagoniste, L’Architecte. Celui-ci se révèle en effet bien plus ambigu et passionnant que l’Archidémon d’Origins et apporte une nuance très intéressante à la mythologie de la licence. L’idée de ce DLC était aussi d’introduire des personnages et des thèmes qu’on retrouvera ensuite dans Dragon Age 2. Une ingénieuse manière de proposer un épilogue au premier jeu et un prologue au deuxième, en un seul DLC. Dommage qu’Electronic Arts ait gâché l’affaire en sortant DA2 trop vite et dans un état décevant.
FINAL FANTASY XIV – Shadowbringers
- Sortie : 2019
- Disponible sur : PC, PS5, PS4

Final Fantasy XIV revient de loin. Cette deuxième tentative de MMORPG pour la célèbre franchise (après Final Fantasy XI) s’est révélée être un échec à sa sortie en 2010. Le jeu était bien en dessous de tous les standards du genre et s’annonçait ainsi comme l’un des plus gros ratages historiques de Square Enix. Quand soudain : retournement de situation. Le naufrage est transformé en énorme succès. Le capitaine de cette opération miracle se nomme alors Naoki Yoshida (également producteur de Final Fantasy XVI) et il mène d’une main de main de maître la reconstruction d’un projet en ruine.
Yoshida orchestre la refonte du jeu pour qu’en 2013, celui-ci renaisse de ses cendres. Il devient Final Fantasy XIV : A Realm Reborn. Le jeu ne désavoue pas son univers, mais il est plus beau, mieux réalisé et cent fois plus agréable à jouer. Enfin, son histoire emporte davantage les joueurs du monde entier. Mais A Realm Reborn n’est que la fondation de ce récit. C’est bien avec les extensions que le MMO va gagner en ampleur et obtenir peu à peu un enthousiasme grandissant de la part des fans. Et en 2019, vient l’apothéose. C’est en effet avec la sortie de Shadowbringers que Final Fantasy XIV commencera à être considéré par certains comme l’un des meilleurs jeux de la franchise. Rien que ça.

Grâce aux sublimes musiques de Masayoshi Soken et à la supervision de Nobuaki Komoto, les DLC Heavensward (2015) et Stormblood (2017) n’ont pas déçu et ont constamment élevé A Realm Reborn vers de nouveaux sommets. Mais la consécration sera apportée plus tard, avec Shadowbringers en 2019. Un DLC très attendu qui offrira aux joueurs de vivre le premier climax de leur aventure. Dans celui-ci, il se trouvera alors confronté à un certain Emet-Selch. Un personnage qui va grandement marquer les esprits de la communauté, et ce, car rarement un antagoniste de Final Fantasy n’aura été aussi ambigu, charismatique… et émouvant.
À l’image du récit de Shadowbringers, le personnage d’Emet-Selch deviendra culte et l’une des figures préférées des fans de la licence (il gagnera même des concours de popularités au Japon). Il est a noté d’ailleurs que c’est à la scénariste, Natsuko Ishikawa, que l’on doit l’excellente écriture des personnages de FFXIV , et ce depuis l’extension Heavensward. Toujours grâce à sa plume, et à l’impressionnant travail de Naoki Yoshida, la conclusion de l’arc narratif principal amorcé avec A Realm Reborn sera tout également acclamé. Un dénouement apporté dans le DLC Endwalker, sorti en 2021. Ce dernier sera tout autant acclamé que son prédécesseur, mais c’est bien Shadowbringers dont on se rappellera le plus.
RED DEAD REDEMPTION – Undead Nightmare
- Sortie : 2010
- Disponible sur : PS3, Xbox 360 (Nintendo Switch et PlayStation 4 en 2023)

Le DLC pour Red Dead Redemption Undead Nightmare est issu d’une succession d’alignements de planètes. Le premier Red Dead Revolver avait été assez mal accueilli, accusé d’être un simple portage de GTA dans un contexte western. Malgré cela, le jeu s’est écoulé à 1,5 million de copies. Un score suffisant pour que Rockstar lance la production d’une suite nommée Red Dead Redemption devenue une référence du monde ouvert, qui lui ira tutoyer les étoiles (de shérif) avec 15 millions de ventes.
Avec un score pareil, Rockstar Games San Diego a eu les coudées franches pour créer ce qui sur le papier ressemble à une délire de cow-boy sous effet d’un calumet trop chargé. RDR Undead Nightmare raconte une nouvelle histoire : John Marston, hors-la-loi plus ou moins assagi, se trouve confronté à une maladie qui dévaste l’Ouest Sauvage, transformant les habitants en zombies. Là où on s’attendait à recevoir un stupide mode Horde pour Red Dead Redemption, Rockstar s’est surpassé pour livrer une aventure narrative en monde ouvert, d’une dizaine d’heures.

Le DLC ne fait pas dans la dentelle, et plonge à pieds joints dans l’horreur. Les râles des infectés donnent des frissons, ils sont nombreux, rapides et constituent une menace permanente. Les moments où l’on chevauche au milieu de ces créatures voulant dévorer votre chair sont d’une tension folle. Et que dire de ces séquences atroces, diaboliquement mises en scène par Rockstar, où l’on doit se faufiler près de ces « non morts » alors qu’ils s’affairent à dévorer cette femme que vous tentiez de sauver quelques minutes auparavant…
Bourré d’humour noir, gore, sorte de Jonah Hex tordu et malsain, Red Dead Redemption Undead Nightmare est une double relecture des mythes du zombie et du western, que Rockstar a maitrisé de bout en bout. Undead Nightmare est une expérience si différente de RDR que Rockstar a pris la décision de le proposer en stand-alone quelques temps après sa sortie. Le DLC a été un succès critique et public, avec 2 millions de copies écoulées.
DIABLO II – Lord of Destruction
- Sortie : 2001
- Disponible sur : PC

Successeur direct de Diablo 1, tant en termes d’histoire que de gameplay, le hack’n’slash Diablo II a été un raz-de-marée, avec plus de 2 millions d’exemplaires vendus sur PC le jour même de sa sortie le 29 juin 2000. Plus beau, plus profond narrativement (ce qui n’était pas bien difficile) et plus riche au niveau de ses mécaniques, le titre a été acclamé, et a entériné les bases définitives des futurs diablo-like. Mais non content de se reposer sur ses lauriers, Blizzard a livré son grand œuvre un an plus tard avec le DLC Lord of Destruction.
Lord of Destruction apporte un nouvel acte de jeu, le cinquième, avec la traque de Baal, le Seigneur de la Destruction et deuxième frère des Démons Primordiaux aux côtés de Diablo et Méphisto. L’occasion pour les joueurs d’aller casser du monstre du côté d’Harrogath, cité barbare au pied du Mont Arréat. LoD ne s’est pas contenté de ramener deux nouvelles classes (l’Assassin et le Druide), renouvelant ainsi les approches de combat : Blizzard a créé une extension qui a sublimé Diablo II.

Du point de vue graphique, le jeu passe d’un 640×480 à un 800×600, une explosion technique à l’époque. LoD repense le système de mercenaires, en permettant à ces sidekicks de gagner de l’expérience, de porter de l’équipement et d’être ressuscité en cas de décès. De simples PNJ jetables, ils passent à de vrais compagnons de route. Le DLC apporte aussi des centaines de nouveaux items, des objets de classe, des recettes pour le Cube Horadrim, des charmes à garder dans son inventaire… Et deux petites trouvailles géniales : basculer d’un set d’armes à un autre par appui sur un bouton, et enfin, l’apparition d’une mini-carte.
On ne saurait parlé de Lord of Destruction sans parler des compositions fabuleuses de Matt Uelmen pour cette extension. Plus grandiloquente et viscérales que jamais, elles furent les derniers travaux du compositeur pour la saga Diablo. Lord of Destruction a été un hit quasi instantané, avec 1 million de ventes en moins d’un mois après sa sortie, et affiche aujourd’hui 2 millions de copies vendues (pour 8 millions de Diablo II en fin de carrière). L’extension est directement incluse dans le remaster Diablo II : Resurrected sorti en 2021.
HOLLOW KNIGHT
- Sortie : 2017 – 2018
- Disponible sur : PC, PS4, Xbox One, Nintendo Switch

Cas à part que celui d’Hollow Knight. Le jeu de la Team Cherry est né en tant que projet lors d’une Game Jam en 2014 sous le nom de Hungry Knight. Un tour de financement participatif plus tard, le titre a muté en Hollow Knight, merveille alliant science du level-design d’un Metroidvania 2D à l’exigence d’un Souls pour son gameplay et son approche du combat, et est devenu l’un des jeux indés les plus appréciés de la sphère JV. Une place due à sa direction artistique, que par son lore complexe, son gameplay et sa bande-son, signée Christopher Larkin, belle à pleurer.
Hollow Knight est un titre d’une générosité incroyable en terme de contenu, puisque Team Cherry a produit quatre DLC offerts gratuitement à ses joueurs. Dans un paysage jeu vidéo gangréné par les microtransactions et les DLC vide de sens, l’initiative de Team Cherry devrait servir d’exemple. Intitulés Rêves Cachés, La Troupe Grimm, Sang-de-vie et Chercheur de Dieux, ces contenus additionnels sont venus apporter des dizaines d’heures de contenu jouable, de l’extension de mythologie, ainsi que de nombreuses améliorations de la qualité de vie des joueurs.

Le premier DLC, Rêves Cachés sort en août 2017, avec deux nouveaux boss et un système de voyage rapide grâce aux Stations de Coléoptère. La Troupe Grimm a suivi trois mois plus tard, offrant une quête majeure concernant les membres d’un étrange cirque, façon Kiss Psycho Circus avec deux boss inédits. Mais surtout, c’est l’ajout du Path of Pain (Chemin de la douleur) qui a marqué la communauté de fans : un niveau de plateforme ultra-hardcore, dont le degré de difficulté touche au supplice de Sisyphe.
En avril 2018 est livrée l’extension Sang de Vie qui vient remodeler en profondeur l’équilibrage général et l’aspect technique du jeu, tout en ajoutant un boss supplémentaire (le Hive Knight). Enfin, en août 2018 arrive son dernier DLC : Chercheur de Dieux. Celui-ci introduit un PNJ (le Godseeker) qui distribue des quêtes inédites, ainsi que les Panthéons : des arènes où on affrontera à la chaîne un maximum de boss : un bonbon sadique pour les amateurs de défi. Annoncé en 2019, la suite d’Hollow Knight, Silksong, fait figure d’arlésienne, et se place chaque année parmi les jeux les plus attendus.
ELDEN RING – Shadow of the Erdtree
- Sortie : 2024
- Disponible sur : PC, PS5, PS4, Xbox One, Xbox series

Le colosse aux pieds ardents de FromSoftware s’est hissé vers de nouveaux sommets avec son DLC, sorti cette année. Shadow of the Erdtree est un chef d’œuvre, au même titre qu’Elden Ring et il est probablement l’une des extensions de jeu vidéo les plus impressionnantes jamais produites. Non contente de prolonger l’expérience vidéoludique la plus dingue de 2022, elle la surpasse même sur plusieurs plans (beauté des décors, musique, PNJ, boss).
C’est une toute nouvelle carte que l’on peut parcourir et celle-ci ne lésine pas en surprises. Le level design de FromSoftware est tout aussi tortueux, mais génial et le studio s’amuse cette fois à jouer davantage avec la verticalité du monde. Shadow of the Erdtree est bien l’inverse d’un DLC paresseux, car il ne se repose pas sur les atouts du premier jeu (hormis les quelques doublons d’ennemis) et propose une aventure inédite, disposant de ses propres forces, et dont le souffle épique rivalise sans problème avec celui de son prédécesseur.

Maintenant, certains diront que Shadow of the Erdtree n’est même pas le meilleur DLC de FromSoftware. Quelques fans de la firme affirmeront peut-être que c’est un sacrilège de ne pas lui avoir préféré les extensions de Dark Souls 3 ou celle de Bloodborne. Croyez-le ou non, mais certains ajouteront que SOTE est un jeu trop facile, en comparaison de ces autres extensions (le boss de fin n’est pas d’accord). D’autres, à l’inverse, accuseront une difficulté excessive, voire injuste. Une bonne illustration que si l’on peut reprocher bien des choses à Elden Ring SOTE, de nombreuses critiques dépendront de l’expérience personnelle de chaque joueur.
Et pour un tel monument, il est normal que le moindre défaut (aussi minime soit-il) nous saute aux yeux par rapport à un jeu moins ambitieux et dense. Mais en fin de compte, tout ça ne change rien à l’impact qu’aura Shadow of the Erdtree sur l’avenir. Que ce soit pour son défi, sa direction artistique ou son récit, ce DLC hantera les rêveries et les pensées de nombreux joueurs, et ce, pour des années. Combien de vidéos de plusieurs heures déchiffrant la mythologie du jeu sont d’ailleurs déjà sorties sur YouTube ? Combien de speedrunners s’acharnent déjà à en maîtriser toute la grammaire ? Et combien de DLC peuvent prétendre autant déchaîner ses passions ? Bien des jeux triple A n’y arrivent même pas.
L’extension Hearts of Stone (https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&opi=89978449&url=https://www.millenium.org/news/210359.html&ved=2ahUKEwjUru7S09mHAxUYUKQEHUx8Hg4QFnoECCAQAQ&usg=AOvVaw3GEeGNxzDP1s8mlZbyAcRE) de the Witcher 3 m’a marquée durablement. La mélancolie de ce DLC est incroyable ! En terme d’écriture, c’est une leçon.
Belle liste !
Perso j’ai préféré ne pas faire Undead Nightmare car je souhaitais quitter Red Dead Redemption sur sa fin poignante. Quand à Phantom Liberty et Shadow Of The Erdtree ils sont dans ma (si longue) liste de jeux en attente.
Et en effet The Old Hunters et le diptique Ashes Of Ariandel – The Ringed City n’auraient pas démérités, de même que Hearts Of Stone, mais vous avez bien fait d’éviter les doublons.
Je me permets d’en citer d’autres non évoqués qui me tiennent à coeur :