Le prochain volet de la saga L’Exorciste sera signé Mike Flanagan. Et il nous réserve quelques surprises.
Lorsque Jason Blum a acquis les droits de la franchise L’Exorciste pour la coquette somme de 400 millions de dollars, il comptait bien la transformer en machine à cash, comme il l’avait fait avec Halloween. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu pour sa société Blumhouse, célèbre pour ses high-concepts. L’Exorciste : Dévotion a beau avoir rentabilisé son budget, il s’est fait crucifier (c’est le cas de le dire) par la critique, fragilisant grandement la trilogie autrefois annoncée en grande pompe.
Quelques mois après la sortie, on apprenait que le réalisateur David Gordon Green jetait l’éponge et ne s’occupait plus de la suite. A la surprise générale, c’est ce bon vieux Mike Flanagan qui a pris le relai. Le réalisateur a déjà collaboré à plusieurs reprises avec Blumhouse, sur The Mirror, Hush, et le prequel de Ouija. Mais la manœuvre reste risquée, étant donnée la méfiance avec laquelle est désormais scrutée la saga et la réputation que s’est forgée l’auteur de The Haunting of Hill House. Heureusement, il semble avoir ses raisons.

L’Exorciste comme vous ne l’avez jamais vu (normalement)
De toute évidence, Blumhouse et son poulain ont abandonné l’idée de trilogie continue pour conjurer la malédiction et rebooter complètement la franchise. Du moins, c’est ce que précise le communiqué de presse de mai 2024, qui parle d’une « toute nouvelle histoire », qui n’est « pas une suite à l’Exorciste : Dévotion de 2023 ». Au moins, c’est clair. Interrogé par The Hollywood Reporter au Festival de Toronto où il présentait The Life of Chuck, adapté de King et dont les premiers retours sont très enthousiastes, Mike Flanagan en a rajouté une couche :
« On ne choisit pas la voie de la facilité [rires]. Mais je me suis toujours dit qu’il n’y avait aucun intérêt à aller vers une franchise ou une licence si monolithique à moins de pouvoir ajouter quelque chose de nouveau. J’ai poursuivi L’Exorciste de manière très agressive parce que j’étais convaincu que j’avais quelque chose à ajouter. Il y a une opportunité de faire quelque chose qui n’a jamais été fait dans la franchise – quelque chose qui honore ce qu’il y a eu auparavant, mais qui n’est pas bâti sur la nostalgie.«

La messe est dite : le réalisateur tient à assurer qu’il infusera un peu d’originalité dans une saga qui en a déjà largement fait preuve (avec les opus 2 et 3), pas toujours avec un succès critique à la clé. C’est le maître mot de ce début de promotion, et pour cause : il a justement été reproché à Dévotion d’être bâti sur la nostalgie, jouant la carte du « Legacyquel », quitte à ramener une Ellen Burstyn pas super motivée. A vrai dire, Flanagan ne se contente pas de rassurer. Il assure.
« J’ai vraiment juste vu une opportunité de faire le film le plus effrayant que j’ai jamais fait. Je sais que les attentes sont énormes. Personne n’est plus intimidé que moi.«

La promesse n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd, d’autant que le cinéaste a déjà clamé son amour pour le film original, l’une des raisons pour lesquelles il a choisi ce métier. Attention toutefois aux grandes déclarations et aux promesses ambitieuses. Bien que talentueux, il ne serait pas arrivé jusque là s’il ne maîtrisait pas l’exercice promotionnel.
C’est tout ce qu’il y a à se mettre sous la dent, puisque le projet n’a ni titre ni date de sortie pour le moment. À l’origine, le deuxième volet devait s’appeler Deceiver et sortir en 2025, mais ces informations ne sont bien entendu plus d’actualité. D’ici là, Mike Flanagan sera de retour au cinéma avec The Life of Chuck, sans date de sortie officielle pour le moment.
L’avantage de succéder à ce tâcheron de David Gordon Green, c’est qu’il ne peut pas faire pire. Devotion était quand même une sacrée purge.
Bon, bah on n’a plus qu’à espérer que Flanagan aura appris à faire peur…