Cannes 2015 : Marguerite et Julien, ou l'inceste propre par Donzelli

Chris Huby | 19 mai 2015
Chris Huby | 19 mai 2015

Valérie Donzelli revient à Cannes avec Marguerite et Julien. La réalisatrice française avait déjà effectué un passage très remarqué sur la Croisette avec La Guerre est déclarée en 2010. Cette fois-ci elle se retrouve en compétition officielle.

Marguerite aime Julien. Julien aime Marguerite. Ils sont frère et sœur. Ils sont tout l’un pour l’autre. En grandissant, leur amour devient passion. Mais la société étriquée dans laquelle ils vivent ne l’entend pas de cette oreille. Alors que l’excellent film d’Arnaud Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, se retrouve à la Quinzaine des Réalisateurs, voici que le nouveau long métrage de Donzelli a les honneurs de la plus prestigieuse reconnaissance mondiale. Et on est particulièrement sceptiques devant un choix cannois aussi particulier.

Ce nouveau film accumule les erreurs flagrantes. Le mélange des époques ne prend pas, assénant un message "universel" ridicule sur les liens entre deux êtres à travers le temps. La direction d’acteurs est boursoufflée, certains comédiens allant jusqu’à ânonner le texte ou à surjouer des séquences qui n’ont pas de sens. La réalisation est pâle, remplie d’effets inutiles et cheap, comme les pauses « tableau ». Un amateurisme outrancier qui ne servira jamais le propos tout au long des 105 minutes que dure le film.

Pire encore, la fameuse passion au centre du récit ne se ressent jamais. La sauce ne prend pas, la faute à un projet mal tenu et dirigé. Seul l’agacement demeure et on assiste, médusé, au défilement d'un objet filmique indigent, dont on peine à croire qu'il a été financé par Canal+, France Télévision et Wild Bunch.

Quant au fameux scandale autour de cet inceste tant vanté, il retombe aussi sec dès les premières minutes. Dans un festival où Crash et Irréversible ont été montrés il y a quelques années, le film de Donzelli paraît bien limité, proche d’une provocation du type « Martine joue au Docteur avec son frère », qui ne choquera guère que les plus pudibonds. De quoi se poser de grosses questions sur ce que notre cinéma propose en figure de proue régulièrement.

Alors que la talentueuse Anais Demoustier pouvait enfin prendre son envol international avec ce long métrage, on découvre un ratage qui se prend très au sérieux et qui n’aligne que des poncifs, étouffé par une réalisation terriblement ringarde.

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commentaires
Essence
19/07/2015 à 09:14

That's really thnkinig at a high level

phil (l'original)
21/05/2015 à 14:38

Il ne faudrait pas non plus exagérer en écrivant que les films français sélectionnés à Cannes sont représentatifs du cinéma français...

claypool
20/05/2015 à 11:57

Après la puissante critique sociologique de Dirty Harry :-) qui doit prendre un peu trop de drogue, je dirais juste un film qui ce voulait provocateur et qui ne l'est pas, juste un gros ratage caractéristique d'un cinéma français devenu beaucoup trop parisien le même problême exactement avec les films de maiween sa passe beaucoup trop de temps à se regarder le nombril.

Dela à dire que c'est symptomatique de l'effondrement morale de la société et de la deliquescence du modèle judéo chrétien c'est peut être y aller un peu fort, juste un mauvais film y'a pas pas de quoi ce tirer sur la nouille en tirant à boulet rouge dessus. Je dis pas sa pour la critique avec laquelle je suis d'accord pour une fois je le dis pour ceux qui réagissent un peu trop vivement dans les commantaires.

Dirty Harry
19/05/2015 à 15:17

Génial encore une imbécile qui a envie de passer une transgressive avec ces histories d'inceste avec toujours le même but, avec la fabrication de fiction participer à ce qu'ils appellent "l'évolution des mentalités" - qui est en fait une involution car la civilisation s'est structurée par le tabou de l'inceste et l'héxogamie monogamique et non pas l'endogamie mais bon allez expliquez ça à des gens persuadés que leur décadence morale est le chic du chic de la modernité et de la tolérance - une belle bouse (la laideur est lié au faux et au mauvais dirait Aristote) qui ne flattera que ceux dont le délitement de l'âme est au fond du trou (avec toujours les mêmes confusions/illusions : que le sentimentalisme est de l'amour, que le salut passe par la réalisation de tous les désirs qu'ils confondent avec l'Hybris - un tropique typique d'une société de consommation dans laquelle l'aliénation est de tout assouvir, sans limite - oh le vilain fascisme ! - ni maitrise de soi ou dépassement des passions).

lonekin
19/05/2015 à 14:45

Je n'ai pas vu le film, je me garderais donc bien de le critiquer.
Par contre, ce qui m' frappé à la lecture c'est le fait de ne jamais citer le nom complet de la réalisatrice, contrairement à Arnaud (Desplechin) et Anaïs (Demoustier) qui se voient gratifiés de leur nom complet.

"Alors que l’excellent film d’Arnaud Desplechin, Trois souvenirs de ma jeunesse, se retrouve à la Quinzaine des Réalisateurs, voici que le nouveau long métrage de Donzelli a les honneurs de la plus prestigieuse reconnaissance mondiale."

ZOUMZOUM
19/05/2015 à 14:08

Propagande. Ca m"etonnes pas.

Ha ha ha
19/05/2015 à 13:55

De mieux en mieux.
Au mieux celui-ci n'est pas hystérique.
Juste nul.
En même temps, c'est Donzelli, égale à elle-même.