Manoel de Oliveira est mort, le doyen du cinéma mondial s'en est allé

Jacques-Henry Poucave | 2 avril 2015
Jacques-Henry Poucave | 2 avril 2015

Avec la mort de Manoel de Oliveira, ce n’est pas un cinéaste qui vient de disparaître, mais bien un pan entier de l’histoire du cinéma et de l’Histoire Européenne. L’artiste s’est éteint le jeudi 2 avril 2015, à l’âge vénérable de 106 ans.

La nouvelle semble difficile à croire, tant les cinéphiles se sont finalement habitués à cette idée un peu absurde, réconfortante et poétique que le temps n’avait tout simplement pas prise sur le cinéaste. On l’a annoncé affaibli, au plus mal, diminué, sub-claquant plus de fois qu’il n’existe de vocables pour l’exprimer. Mais le réalisateur est mort alors qu’il était encore en activité.

Né en 1908, cet enfant de famille bourgeoise portugaise aura mené une vie d’une invraisemblable richesse, qui aura embrassé aussi bien le XXème siècle qu’un cinéma qu’il aura accompagné de ses balbutiements jusqu’à son actuelle évolution.

Athlète, pilote, gestionnaire, comédien puis finalement metteur en scène, la carrière de Manoel de Oliveira s’est étalée de 1931 à 2014. Défenseur d’un cinéma expérimental, ou à tout le moins déconnecté des exigences de forme fictionnelles propres à Hollywood, il aura alterné entre documentaire, réflexion sur le théâtre, films historiques, mélodrames graves et amours contrariées, toujours selon une recherche poétique à la fois exigeante et désarmante.

Une fantaisie et une rectitude artistique qui lui valurent notamment de se voir interdit de tournage sous la dictature de Salazar, mais qui ne devait jamais avoir raison de son travail.

Nous vous recommandons tout particulièrement les films issus de sa longue collaboration avec le producteur Paolo Branco, qui fut particulièrement fécondes en œuvres magistrales.

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commentaires
Bolderiz
02/04/2015 à 16:14

R.I.P
Grand Monsieur.
Ciné mondial, non?