Festival du film fantastique de Strasbourg 2011 : Jour 5

Tonton BDM | 16 septembre 2011
Tonton BDM | 16 septembre 2011

FEFFS 2011


Une auto-fiction en mode Gonzo et en huit épisodes

par Alexandre Dumas Tonton BDM


Épisode V


Putain, le soleil donne en ce jeudi de festival, il fait d'ailleurs tellement chaud que le Festival Européen du film fantastique de Strasbourg devrait être rebaptisé festival de la gonzesse de Strasbourg (je vous fais grâce de la vanne à base de saucisse que je voulais initialement placer ici). L'occasion pour moi de me rendre compte que jupette et vélo font souvent très bon ménage.


La fin de semaine arrive à grands pas, on approche de la dernière ligne droite du FEFFS, et vous lisez le compte-rendu de ma cinquième journée passée sur place (la journée de jeudi donc). Je ne vous le cache pas, ma préoccupation principale hier était : Putain de bordel, cinquième notule déjà, mais que vais-je trouver de drôle à dire ? Kool Shen, c'est déjà fait, la pute c'est fait, les collègues c'est fait, il ne me reste qu'à tabler sur le retour de la pute, ou alors tailler notre rédac' chef Laurent Pécha, en croisant les doigts pour qu'il soit trop occupé à se faire polir le manche à balayette à Toronto pour lire mes chroniques (l'inverse serait étonnant, déjà à Paris il ne les lit jamais). Bref, j'implore le pouvoir du crâne ancestral et prie St Zemmour, le saint patron des saillies lapidaires : donnez moi la force de trouver des conneries à raconter sur Laurent (des trucs sur sa calvitie par exemple).

 

C'est donc parti pour une nouvelle journée de projos hautes en couleurs ! Et on commence tout de suite avec des zombies rigolos :

 


Dead heads (Brett Pierce, Drew T. Pierce, 2010) - On peut l'affirmer sans trop se mouiller : avec cette petite série B sans prétention, les frères Pierce réussissent globalement leur entrée dans le petit monde des réals de films d'horreur gentiment campy et plutôt réussis. Bien sûr, il n'y a rien de bien original dans le parcours de ces zombies malgré eux, mais le road movie fonctionne plutôt, aidé par quelques gags assez drôles. L'ensemble a même un peu de gueule et ne paraît finalement pas trop cheap malgré un budget rikiki. En bref, un bon petit film de festival. 3/5


Entre deux séances, je sors histoire de m'encrasser un peu les poumons, et là, mon téléphone sonne : « Allo Tonton ? C'est Laurent Weil. Il paraît que t'es en galère et que tu cherches des vannes pour ta chronique ? Nan parce que moi je te rappelle que j'ai été rédac'chef de Ciné Live pendant plusieurs années, alors j'vais te dire que les jeux de mots pour moi, c'est comme une seconde nature. Laisse-moi deux secondes... FEFFS, FEFFS... J'ai ! Tu seras un homme, mon FEFFS ! Ah c'est bon ça. » « Mouai, je... » « J'AIIIII ! Ah ouais alors là accroche-toi c'est du lourd : Un doigt dans les FEFFS ! Mouaahahaaaa, ah nan qu'est ce t'en penses, qu'est ce t'en penses ? » « Oui, c'est pas ma... » « J'AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! Oh putain alors là tu vas pisser de rire. Il y a bien eu un ciné-concert au festival ? » « Oui, mardi soir. » « Gniiiiihihiiiihhii alors là tu vas te marrer. Elle est un peu subtile mais tu vas piger. Gnihhhhiiihhimouaahha. » « Oui hé bien vas-y, je t'écoute. » « Mon gros Beat dans tes FEFFS ! WouaaahahahaaHAHAHHAHAAAAAAArgl !!! T'as compris ?! Le beat, tu sais ? Mouaaahahhha, oh nan j'en pleure de rire putain » « Oui bon Laurent je te rappelle hein, là je dois rentrer en projo. » « Oui alors Tonton, si tu utilises cette vanne dans ta chronique, n'oublie pas ma petite enveloppe hein. Allez, bye, j'te rappelle, là je dois aller chier. »

 


Kidnappés (Miguel Angel Vivas, 2010) - Comment dit-on « purge » en espagnol ? Je propose Secuestrados. Parcequ'on dira ce qu'on voudra, un torture porn, même tourné en intégralité en plans séquences, ça reste un torture porn. Le problème du film de Miguel Ángel Vivas (qui se révèle un excellent formaliste) est de ne jamais proposer à voir de « vrais » personnages à l'écran, se contentant pour le coup de filmer quelques silhouettes sans âme, qui hurlent et qui gémissent pendant une heure. Difficile donc de ressentir une quelconque empathie et de « souffrir » aux côtés de cette famille : on se fout éperdument de ce qui peut leur arriver, et l'ennui gagne rapidement le spectateur, totalement extérieur à ce qui se passe à l'écran. Cela dit, et à la décharge du film, les quelques discussions échangées à la sortie de la salle semblent montrer qu'environ la moitié des spectateurs avait trouvé l'expérience immersive et très, très éprouvante. Ce n'est pas mon cas, et ma note salue uniquement l'exploit technique. 1,5/5


« J'AIII ! Ah là c'est du lourd mec : J'aurai ta peau... des FEFFS ! Mouhouahahahaaa » « Nan mais là j'peux pas te parler Laurent, je suis en plein milieu de mes avis ciné là ! C'est pas sérieux ! » « Ah pardon, de toutes façons là j'te laisse, je vais manger dans le restau de Bruno Solo. Allez, j'te rappelle ! »

 


Hideaways (Agnès Merlet, 2011) - Après une longue période de silence, Agnès Merlet semble avoir bel et bien repris le chemin des tournages. Trois ans à peine après son intéressant Dorothy, elle nous propose Hideaways, un joli petit conte, assez cruel (comme tous les contes, me direz-vous), délicat, élégant et magnifiquement photographié. Bref, si vous n'êtes pas allergique aux contes pour enfants et que l'idée de voir une love story orientée ados sur fond de surnaturel qui renvoie la franchise Twilight à son statut de pompe à fric sans âme vous botte, foncez voir le film d'Agnès Merlet, d'autant plus que la jeune Rachel Hurd-Wood, aperçue dans Solomon Kane l'année dernière, est vraiment d'une sublime beauté. 3/5


Après toutes ces séances, votre serviteur décide de se rendre au cinéma projetant Inbred, le dernier film d'Alex Chandon, réalisateur du très Grand Guignol Cradle of fear il y a quelques années ; mais c'était sans compter sur un événement inattendu : un type s'amène devant la salle quelques minutes avant la séance, afin de tenter de refourguer des places pour la séance. De jeunes métaleux commencent à déconner, et lui conseillent d'attendre une « blonde sulfureuse » afin de lui proposer de l'accompagner, ce à quoi le type répond que « vu le genre de film, il y avait peu de chances ». Du tac au tac, une jeune femme offusquée s'empresse de répondre « Genre ! Putain ici, le machisme, j'y crois pas quoi ». Elle cherche un soutien du regard dans l'assistance, faut croire que j'avais l'air du plus féministe de l'assemblée (si elle savait qu'hier encore, dans un réflexe un peu trop machinal j'avais sifflé une jeune Strasbourgeoise sur son vélo) : je lui souris, elle me sourit, et se replonge dans sa lecture. Bon là je vous cacherai pas que j'ai mis un certain temps pour me décider, mais ses piercings et ses boucles aux oreilles ont eu raison de ma patience ; j'ai fini par m'approcher « Je t'offre une bière ? ». Elle lève les yeux, là j'ai du rougir un peu (la peur du râteau les gars, forcément !), du coup j'ajoute « ou un café ? », quelques longues secondes passent encore, j'étais déjà prêt à me prendre un gros râteau public et à le surjouer en déconnant auprès de tous les mâles qui m'entouraient, mais elle a eu pitié de moi, a refermé son bouquin et a dit « une bière ». Je guette les regards des métaleux autour de moi quand je quitte les lieux. Des sourires entendus, quelques gestes d'encouragement... Ils sont sympa ces métaleux. Ça doit être la solidarité des barbus amateurs de bière. Julie, 28 ans, belle, marrante. Vous l'aurez compris, ma passion du cinéma a une limite, et c'est celle de ma bite* : pas de séance pour moi ce soir donc. C'est con, ça avait l'air sympa ce film... Je croise les doigts et j'appelle du pied mes amis de chez Emylia : ça vous dit pas de sortir Inbred ?


Ah merde, avec tout ça j'ai oublié de vous parler de Chloé. Demain, sans faute !



* : Julie, si tu me lis, pardon. Et à tous les autres, pardon également.



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