Deauville 2010 : La famille Jones

Vincent Julé | 10 septembre 2010
Vincent Julé | 10 septembre 2010

EN COMPÉTITION

L'idée centrale de The Joneses est fabuleuse. Une famille idéale pollue un quartier avec sa perfection pour lui donner envie d'acheter tous les objets qu'elle possède. C'est même son métier. Parce qu'on a beau vouloir le même café que Georges Clooney, on aimerait aussi posséder la voiture de sport de son voisin (David Duchovny), surtout quand il a une femme canon et chaude comme la braise (Demi Moore).

Cette équipe, avec ses deux faux ados en guise d'enfants parfaits sévit avec délice pendant la première heure du film. On parle beaucoup de la pub au cinéma et à la télévision, de Ma sorcière bien aimée à  Mad Men en passant par 99 Francs, mais ce magnifique cas marketing d'un cynisme extrême, du moins au début, est servi par une mise en scène de grande qualité. En américain, l'expression « live like the Joneses » signifie vouloir faire comme tout le monde.

L'intelligence de ce premier film est de dénoncer avec humour que ce n'est pas le marketing qui tue, mais la propension de l'être humain à demander toujours plus de rêve, de projection d'un modèle fantasmé de famille et de penser qu'à force de posséder tous ses signifiants matériels, il finira bien par lui ressembler... et être heureux ?

La contamination consumériste est une maladie qui se propage sur les faiblesses individuelles et affectives. Et puis quelque chose bascule dans le film. D'abord cette fausse famille, qui finit par avoir des comportements de vraie famille, prise à son propre jeu du bonheur papier glacé, pour aboutir à un final de comédie romantique lambda. La valeur famille, et son extension amour, est-elle la seule à pouvoir combler les vacuités individuelles ? C'est peu ou prou la morale du réalisateur Derrick Borte.

Ripley

www.leblogbuster.fr

 

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