Dino Risi s'est éteint

Nicolas Thys | 7 juin 2008
Nicolas Thys | 7 juin 2008

Après Luigi Comencini l'année passée, Nino Manfredi et Alberto Sordi en 2003, Mauro Bolognini en 2002 et Vittorio Gassman en 2000, c'est au tour de Dino Risi de quitter ce monde qu'il a tant ironisé et décrié, à l'âge de 91 ans. Cette décennie verra donc la fin des géants de l'époque faste de la comédie italienne. Désormais, à l'exception de Mario Monicelli et Ettore Scola, rares sont les derniers représentants majeurs encore en vie de cette période bénie qui débuta en parallèle au néoréalisme avant de lui succéder.

 

 

Après des études de médecine psychiatrique, Risi s'essaye à la critique cinématographique avant d'écrire quelques scénarii. Mais il débute réellement comme assistant de Mario Soldati et Alberto Lattuada au début des années 1940 avant d'être interrompu trois ans par la guerre. 1946 voit la reprise générale du cinéma italien. C'est à cette époque qu'il passe derrière la caméra et réalise un grand nombre de documentaires de format court tout en écrivant des comédies pour ses amis comme le très bon Toto et le roi de Rome que réaliseront Steno et Monicelli en 1951 et en commençant à mettre en scène ses premières comédies, encore inédites chez nous.

 

 

 
 

 

Il fréquentera et collaborera avec les plus importants scénaristes, comédiens et réalisateurs de l'époque, preuve que le cinéma italien d'alors était une véritable manne créative avec de nombreux échanges d'idées. Les années 1953 et 1955 seront des tournants dans sa carrière. Il coréalise tout d'abord L'Amour à la ville, un film à sketchs, genre dont il sera friand, avec des cinéastes comme Fellini, Antonioni ou encore Lattuada. Son segment sera d'ailleurs coécrit par Marco Ferreri, encore complètement inconnu. Deux ans plus tard nous arrive ses deux premiers films importants : Le Signe de Vénus et Pain, amour, ainsi soit-il, tous deux avec une Sophia Loren débutante, grâce auxquels il commence à avoir davantage de visibilité à l'étranger.

 

 

 

Suivront alors une période prospère pendant plus de 25 ans où il signe (ou cosigne) une série de comédies tantôt légères et subtiles tantôt grasses et crues à l'humour assez « pipi caca ». Citons notamment : Un amour à Rome en 1960, Une vie difficile en 1961, Le Fanfaron en 1962, Le Tigre en 1967, Au Nom du peuple italien en 1971, ou encore Parfum de femme en 1974, film pour lequel il sera nommé à l'Oscar et qui remportera un Césars, deux Donatello et un prix à Cannes pour Vittorio Gassman. A noter aussi Les Monstres, Les Nouveaux monstres et Les Derniers monstres en 1963, 1977 et 1982.

 

 


 

Les années 1980, malgré quelques succès publics et une rencontre avec Coluche avec lequel il fera deux films : Le Fou de guerre et Le Bon roi Dagobert à l'humour scabreux, signeront l'agonie de sa carrière cinématographique et celle de la grande comédie italienne. Il se tournera vers la télévision et fera de nombreux téléfilms, revenant au cinéma à l'occasion mais sans réel succès puisque son dernier film, Giovanni et Belli (1996), est encore inédit chez nous.

 

 


 

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