Aquaman 2 : vers un naufrage historique au box-office pour le dernier film de l'univers DC ?

Adrien Roche | 21 décembre 2023 - MAJ : 21/12/2023 12:02
Adrien Roche | 21 décembre 2023 - MAJ : 21/12/2023 12:02

Aquaman et le Royaume perdu se dirige vers un naufrage au box-office, et pourrait faire pire que d'autres films de super-héros au box-office désastreux.

Dernier long-métrage de l'univers cinématographique de DC tel qu'on le connaît, à savoir le DCEU, Aquaman et le Royaume Perdu a particulièrement fait parler de lui. D'abord attendu comme le potentiel sauveur de cet univers, le courant a rapidement tourné pour le film porté par Jason Momoa. Les coulisses chaotiques du tournage ont fait le tour des fans d'Aquaman, rebutant de nombreux spectateurs à se diriger vers les salles. La fin du DCEU (l'univers DC a été désormais été confié à James Gunn et deviendra le DCU) n'encourage pas vraiment à aller découvrir le film qui, en plus de ça, fait partie des moins bons de l'univers.

En 2023, après les catastrophiques Shazam 2 et The Flash, la mode n'est plus vraiment de se précipiter pour voir un DC en salles, même si le premier Aquaman était largement regardable. Toutes ces données ne présageaient rien de bon pour le box-office du film, matraqué par les critiques. James Wan a visé à côté (pas comme le bébé d'Aquaman) et le long-métrage pourrait bien faire encore pire que prévu au box-office, dépassant des records inattendus (et pourtant bien gardés).

 

Aquaman et le Royaume perdu : photoUn des seuls plans cools du film

 

Aquaman 2 prend l'eau

Le premier opus avait récolté plus de 100 millions de dollars au box-office domestique lors de son premier week-end de sortie (qui était également un long week-end de Noël). De tels espoirs ne sont absolument pas rationnels pour Aquaman 2, qui selon les prédictions devraient plutôt se diriger vers un peu plus de 40 millions de dollars de recettes sur son week-end de quatre jours. Si ce score était avéré, ce serait pire que les 46,1 millions de The Marvels, récoltés sur ses trois premiers jours de sortie.

Les 335 millions récoltés par le premier opus semblent inatteignables, même si les prédictions à l'étranger limitent les dégâts : Aquaman 2 sortira (ou est déjà sorti) dans 73 pays, qui ne devraient rapporter qu'un total de 75 à 80 millions de dollars de recettes lors du premier week-end d'exploitation, Chine comprise. Pour rappel, le premier opus avait récolté 291 millions de dollars rien qu'en Chine.

 

Aquaman et le Royaume perdu : photoAvatar si c'était réalisé par Zack Snyder

 

Au total, selon les estimations des experts, Aquaman 2 devrait récolter autour de 110 millions de dollars lors de son premier week-end au box-office mondial (pour plus de 300 millions de dollars pour le premier opus). Autant dire que si l'homme-poisson avait dépassé le milliard au box-office mondial à la fin de son exploitation, sa suite devrait faire pâle figure et faire sortir par la toute petite porte le DCEU si ces prédictions étaient avérées.

On est donc très curieux de voir James Gunn prendre les commandes de DC pour remettre les pendules à l'heure. Si vous voulez assister au désastre par vous-mêmes, Aquaman et le Royaume Perdu est en salles depuis le 20 décembre en France.

Tout savoir sur Aquaman et le Royaume perdu

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commentaires
Flo
29/12/2023 à 13:52

Pour comprendre à quel point il est erroné de discuter de l'existence passée d'un DC Extended Universe, il faut remonter au début.
Car avec "Man of Steel" il était assez clair que ce que voulait la Warner à cette époque, c'était refaire la Dark Knight Trilogy en l'appliquant à Superman.
Christopher Nolan souhaitant rester dans les petits papiers du studio, pour mieux produire ses propres idées conceptuelles, il a servi de caution tout en s'abstenant de réaliser... car de toute façon, il n'y comprend rien du tout à la persona de Superman, le côté fort et bienveillant, l'Americana, le mélange de Classique et de Futur etc (il s'en rapprochera toutefois avec "Interstellar", projet d'abord bien entamé par Spielberg - lequel fera plus tard sa grosse critique du Superman de la Warner dans "Ready Player One").
Et Nolan n'y pige rien non plus à l'action visuelle fluide et brutale, alors un tournage avec des tas d'effets numériques, Non Merci !

Zack Snyder étant un habitué de la Warner, ayant déjà touché à des super-héros (et du surhumain proche du divin) dans "Watchmen", par le biais de la déconstruction, et sachant surtout faire de l'action numérique... le choix final semblait évident.
Pourtant Nolan et lui devraient être très éloignés l'un de l'autre - Nolan a une approche très intello et précise, Snyder rejette tout ce qui est réflexif... l'un veut du réel et du smart/fonctionnel partout, l'autre préfère le baroque etc.
Mais néanmoins, ils partagent plusieurs points communs cruciaux, qui aident à révéler les limites de leurs styles :
Ils aiment le monochrome, ils se pensent politiques, ils travaillent leurs histoires sur plusieures strates temporelles (quitte à être confus - rappelons que les sorties de "Inception" et "Sucker Punch" se suivent de très près), ils sont obsédés par l'apocalypse, leurs personnages ont souvent tendance à se victimiser...
Et surtout ils ne veulent personne sur leur dos. Annihilant tout le processus de dialogue, confrontation, débat etc qui aide souvent à perfectionner un film, grâce à un regard extérieur, du recul.
Rien de tout ça chez eux, puisqu'ils produisent majoritairement seuls avec leurs épouses, dont on ne peut affirmer qu'elles aient un regard suffisamment extérieur - d'ailleurs la façon dont ils représentent les femmes dans leurs films est assez frappante : elles sont soit fatales, soit dulcinées en retrait, des fois jeunes ingénues... et leur traitement est toujours extra mince.
Ils ont de quoi s'entendre tous les deux, quitte à se soutenir en affirmant des énormités
https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Christopher-Nolan-voit-linfluence-de-Zack-Snyder-partout
...chez Warner peut-être, mais ailleurs c'est le contraire, c'est lui qui reprend des tas de références connues ("parce-que c'est cool", c'est souvent tout ce qu'il sait répondre) pour les figer à la hauteur de son point de vue.

Sans un cadre précis auquel se tenir, leurs films ont tendance à déborder. En l'occurrence les trois premiers de Snyder bénéficiaient d'un matériau préexistant ayant un début et une fin qui sont clairs (le film original de Romero, les Graphic Novels complet de Miller, Moore et Gibbons). Après, ça n'a plus été le cas.
Mais pour "MoS" toutefois, il y avait deux exemples simples auxquels se référer et donner à l'ensemble un bon cadre... les deux premiers films de Superman avec Christopher Reeve, puisque une origine et un gros combat de kryptoniens (qui devait déjà se faire lorsque Bryan Singer devait donner une suite à "Superman Returns") étaient en ligne de mire.
Et donc les précédents travaux super-héroïques de Nolan, "Batman Begins" en tête.
Tout y est dès le départ : une introduction qui montre le premier acte de naissance du héros, symbolique pour l'un (la chute dans la grotte sombre), littéral pour l'autre, avec tous les espoirs placés en lui.
Puis on se retrouve au Présent, héros barbu globe-trotter en recherche de sens, émaillé de nombreux autres flashbacks centrés sur les traumatismes passés et formateurs.
De la montagne glacée.
Une amoureuse très chaste, permettant surtout de créer des liens utiles malgré une défiance générale (la Justice pour Rachel, l'Armée US pour Lois - rien pour le journalisme).
Une armée en noir qui veut détruire un monde en espérant battir dessus un meilleur.
Un méchant qui est prêt à mourir pour ses idéaux...
Là les vues divergent sacrément. Zod ne finit pas comme Ra's Al Ghul, laissé pour mort sans que le héros n'ait trahi son serment. Nolan lui-même a été circonspect devant ce Superman qui obéit et se soumet à la volonté de son adversaire au lieu de trouver une solution extraordinaire - de toute façon, il n'y a pas de construction claire d'un serment pour ce Superman, pris entre un Jonathan Kent qui préfère l'excès de prudence quitte à (se) laisser mourir (une vraie trahison des valeurs humanistes, y compris américaines), et un Clark qui continue à sauver des vies plus ou moins en secret, sans discourir là dessus.

C'est un peu confus, ça se contredit quelque peu, mais ça tient assez la route pour qu'on se mette à extrapoler sur une suite qui ferait comme avec Batman, intervenir la grande Némésis pour une victoire à la pyrrhus (Luthor-Joker), suivie d'un troisième film qui raconterait la chute face à un monstre de brutalité (Doomsday-Bane) avant la résurrection - comme dans les comics originaux, qui se suivaient eux aussi de peu.
Mais "MoS" avait beau être autocontenu, mettant juste dans un coin le logo de Wayne Entreprise (le même que chez Nolan, permettant d'imaginer que ça se passe dans le même univers)... sa grosse bataille urbaine était aussi là pour rivaliser avec le "Avengers" sorti l'année d'avant, en plus assourdissante.
Et comme le dernier acte de Superman a fait polémique, détourner l'attention en faisant soi-même un crossover était un bon moyen de redevenir ludique (une tentative toute petite avait eu lieu pour "Green Lantern", avec Amanda Waller)...
À condition de créer du sens. Bref de surscénariser. Ou au moins de faire mine de.
Nolan aurait voulu imposer le ténébreux Wes Bentley (récupéré de son "Interstellar") pour inclure un Batman confrontant Superman à ses actes.
Snyder est allé au plus simple : l'épais Affleck. Une espèce d'enquête polardeuse qui n'a aucun suspens (on sait d'emblée qui est le responsable, qui est cette femme mystérieuse). Adaptation de plein de scènes du comic Dark Knight Returns parce-que c'est cool (et que beaucoup de non-lecteurs ne connaissent que ça, surtout quand ils détestent Superman). Et Wonder Woman, et du teasing de Darkseid et la Ligue etc... Peu importe que ça parte dans 5 directions différentes à la fois, il faut remplir le film de rebondissements.
Les fans s'excitent sans y réfléchir à deux fois. Pas sûr que Nolan comprenne quoi que ce soit à tout ça (on ne l'entendra pas trop s'exprimer là dessus), et il garde juste un crédit de producteur au générique, il a ses propres projets sur le feu et reste corporate.

Snyder a-t-il alors un interlocuteur pour remettre en cause ses idées et l'aider à s'orienter ? Non, jusqu'à l'intervention stricte de Geoff Johns, mais il est alors trop tard :
Luthor et Doomsday seront condensés en un seul film, l'odyssée solo de Superman (ce qui n'aurait pas empêché des apparitions dans d'autres franchises) est complètement avortée, trop tard pour une suite.
L'univers étendu s'est invité de force sans la moindre préparation, sans qu'un producteur fort (non-réalisateur, donc entièrement focalisé sur ça) puisse imposer une ligne narrative et un ton communs, pour garder une part d'homogénéité et ne pas laisser les réalisateurs alourdir leur narration juste parce qu'ils sont fans de leur propre boulot (on trouve ça dans plein de types de films maintenant, même sans super-héros).
Tous les films qui ont suivi ont bel et bien été des franchises solo, juste conscientes qu'il existait d'autres super-héros dans le coin, quelque part... au cinéma ou à la télé, c'est l'impression que ça donne. Mais pour ce qui est de profiter d'un Pot commun, et venir rendre une petite visite de temps en temps, personne n'a beaucoup fait de grands efforts à par pour faire apparaître Gal Gadot ou Margot Robbie.
Quand on sent qu'il n'y a pas d'unité là dedans, avec même des collègues qui ne s'apprécient pas, on n'a plus trop envie d'être spectateur de ça, il n'y a rien pour nous motiver d'aller contre l'inflation, la peur, la mauvaise Presse/foi...
Surtout quand les acteurs pètent les plombs un peu partout - Marvel Studios sont tombés eux aussi sur cet os maintenant... c'est d'époque, on est beaucoup plus susceptibles.

Loll
22/12/2023 à 08:21

Bon bah le film était déjà mort dans l'œuf avant la sortie, faut pas s'étonne du box office

C.
21/12/2023 à 23:20

Première fois de ma vie que je n’arrive pas à la fin d’un film.
Et j’en ai vu des gros navets…

alulu
21/12/2023 à 21:51

Quand, je pense qu’avant l'an 2000 ou même proche, il y avait des films sans suite comme Usual Suspect, Seven, 6eme Sens, Il faut sauver le soldat Ryan....etc. Des films bien ficelés, qui parlaient à tout le monde et qui fonctionnaient au box-office, Si le autre chose, comme le dit Eldorado, c'est dans l'esprit d'avant 2000....Je dis banco.

Baretta
21/12/2023 à 18:45

Rétrospectivement Black adam avec tout ces défauts est le meilleur film de toute cette phase. Au moins c'est un bon divertissement.

Nyl 2
21/12/2023 à 18:44

@Espadon

Bah, Avatar, c'est de la qualité en matière de divertissement. Où est le problème ?


21/12/2023 à 18:22

même si il me donne 100 euros avec je ne le prend pas ,c'est direct à la poubelle !!

Hdeuzo
21/12/2023 à 16:31

J'aime bien les études qui permettent de dire que le film est un échec monumental avant même sa sortie. Si ces études sont si pertinentes, ils devraient les faire avant de faire le film, ça fera des économies. Ça devient n'importe quoi.

Eldorado
21/12/2023 à 15:07

Clap de fin pour les films de super héros ? Trop de production et de scénarios médiocres, public lassé…il est temps de passe à autre chose

Karev
21/12/2023 à 14:44

@Pseudo1, ba Rebel Moon, en terme de non ambition pour le rendu des planètes...C'est un cas d'école.

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