La révolution des super-héroïnes chez Marvel et DC est-elle un réel progrès ou une fausse promesse ? Réponse dans ce nouvel épisode de La Réu’ d’Écran Large !
Alors que le reste de la rédaction se bat encore pour déterminer quels sont les meilleurs et pires films de requins et à quel moment Vin Diesel est devenu sa propre parodie, une partie de l’équipe se retrouve pour parler d’un sujet qui revient souvent sur le site et dans les discussions en salle de réunion : les super-héroïnes.
Si la représentation des femmes dans les films de super-héros a évolué depuis la Catwoman hypersexualisée de Halle Berry du début des années 2000 et que les personnages féminins de Marvel et DC gagnent en visibilité et s’éloignent des intrigues secondaires ou romantiques qui les caractérisaient, est-ce que les choses ont vraiment changé pour les super-héroïnes ? Wonder Woman et Captain Marvel ont peut-être permis de briser un plafond de verre en prouvant que les super-héroïnes peuvent aussi avoir du succès quand elles sont seules à l’affiche, mais pour autant, peut-on parler de « révolution » en voyant le sort réservé à Black Widow ou le physique élancé de She-Hulk ?
De Supergirl à Captain Marvel en passant par Elektra, Harley Quinn ou encore la Guêpe, Déborah, Geoffrey et Judith se réunissent dans ce nouvel épisode de La Réu’ d’Écran Large pour discuter des super-héroïnes au cinéma et de la représentation des personnages féminins dans les films de super-héros. Et aussi de perruques, de catch et de la série oubliée Les Anges de la Nuit.
Quand la rédaction parle de films de super-héros
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@Broack Dincht totalement d’accord avec toi et je me permets même d’ajouter que l’idéal masculin je le trouve d’autant plus détestable dans les films de super héros. Cela m’agace un peu que pour les mecs ce soit quelque chose de normal. Pattinson dans the Batman ou keaton sont les meilleurs Batman pck justement ils ne répondent pas à cette logique de sup ultra musclé. Ils représentent surtout Pattinson dans le film un idéal d’intelligence que je trouve beaucoup mieux que l’ideal physique ! Je te suis à 100% le « féminisme » est une espèce de sujet bankable qu’on nous sert a toute les sauces. Autre exemple hors sup Rey dans Star Wars, dsl mais pour moi l’actrice est mauvaise et j’ai l’impression quand je vois la postlogie qu’on l’a mis là pour dire « regardez maintenant c’est une femme » Je pense qu’il faudrait plus de vision féminine peut être que ce serait mieux, pck dans les films Hollywoodiens je trouve que les perso féminin sont en général très mal écrit. Comme tu le dis si bien ce n’est pas pck un film de « femme » est nul que tous sont nuls c’est n’importe quoi ! Les femmes sont capables chez les sup ou autres films de faire et de porter des bons films ! Mais pour les sup les garçons aussi sont remplis de clichés et je me demande pk on le minimise en parlant de force etc ! On contraire je trouve que de faire des perso féminins par remplis de muscles c’est tres intéressant pck cela fait appel comme je le disais à un idéal de courage d’intelligence hautement plus substantiel que des muscles (thor a des muscles et il est con comme un manche à balais donc sa représentation pleine de muscle ne m’intéresse pas du tout)
très sympa le podcast.
Je vais donner mon avis sur quelques points.
Il y a concernant le traitement que vous évoquez de Black widow/Johanson dans Ironman 2 un point avec lequel je ne suis totalement d’accord. C’est vrai qu’elle est totalement objectifiée et de manière assez vulgaire dans son introduction, mais à ce moment de l’histoire, certes Stark a fait un gros chemin depuis le 1er film niveau déconstruction, passant du marchant d’armes flambeur et inconséquent à quelqu’un qui a comprit l’impact de ses actes et cherche à réparer ses erreurs; mais concernant les femmes, il y avait encore du boulot (cf la scène où il se fait piéger par une huissière).
Il n’est pas encore en couple; bref, le film étant raconté de son point de vue, c’est assez normal qu’elle soit objectifiée à ce moment là. Mais ça met d’autant plus en valeur que juste après elle défonce Happy Hoggan, et que du coup, il ne faut pas la prendre à la légère.
On me dira qu’elle reste pas mal objectifiée dans le restez du film, mais bon, c’était encore dans les codes de l’époque, mais elle n’est pas incompétente pour autant. C’est un peu comme Lara Croft, elle a une forme d’objet de fantasmes, mais ça ne l’empêche pas d’être autonome et de botter des culs
Concernant le cas Gal Gadot, je trouve aussi que ce n’était pas un très bon choix, elle faisait beaucoup trop mannequin top modèle. J’avais eu le même reproche concernant le Superman Brandon Routh, qui ressemblait trop à un mannequin pour slips. Ma principale introduction à Wonderwoman était via la série animée Justice league ou malgré le style pin’up de Bruce Timm, elle avait tout de même de solides épaules. Une actice à la carrure athlètique aurait été chouette, mais bon, c’était déjà une certaine prise de risques de la part du studio de faire un film de super héroine, j’imagine qu’il ne fallait pas leur demander en plus de sortir des canons de beauté classiques
Concernant la représentation des amazones par Snyder (surtout sa version) et Jenkins, j’ai quand même tendance à trouver que Snyder a réussi à les rendre bien plus impressionnantes que Jenkins. Question de mise en scène ou d’échelle de baston, je ne sais pas, mais chez Jenkins, leur baston contre un groupe d’Allemands équipés de bayonnettes m’a paru extrêmement molle, alors que Snyder, elles défoncent. Pourtant, elles gagnent la bataille chez Jenkins, alors qu’elles la perde chez Snyder
Enfin, concernant la séquence « girl power » de Avengers Endgame, je dois dire que l’ai trouvée gênante et assez symptomatique de la maladresse des studios actuellement sur les sujets lié au féminisme.
Gênante dans la diégèse du film déjà; qu’est qui justifie que toutes les femmes de l’équipe, en pleine baston géante, se regroupent au même moment et pas un seul gars? Rien.
Gênante aussi d’un point de vue méta. C’est scène est là pourquoi? Permettre à Kevin Feige de dire « Hey vous voyez, on a plein de super héroines, on est hyper progressistes », sauf qu’il y en a eu combien de films sur une d’entre elles à ce moment là? 1 seul.
Bref, je trouve que les question féministes sont souvent vraiment abordées de manière maladroites depuis que le sujet est sérieusement sur le tapis. Souvent mises au forceps, à grand recours de dialogues où le film à l’air de crier « t’as vu, je suis féministe! » au point que ça peut paraitre ridicule. Mais je pense aussi que c’est une étape un peu obligatoire. Dans quelques années, il n’y aura plus besoin de genrer à ce point les persos féminins.
Dans le fond la quasi intégralité des persos hommes pourraient être des femmes que ça ne changerait rien à l’histoire racontée. Par contre l’inverse est moins possible tant on insiste à mort sur le fait qu’elles sont des femmes avec les problématiques de société autour. J’espère qu’un jour qu’il n’y aura plus besoin de passer par ce genre de choses.
Bref, vivement le temps où les femmes pourront être aussi nulles que les hommes sans que ce soit lié au fait qu’elles soient des femmes. Mais ça commence, Marlène Shiappa ouvre la voie
C’est un cas particulier :
Dans les comics Marvel originaux, le développement des héroïnes était une sacrée mèche lente, Stan Lee imposant une sorte de standard de la jeune femme amoureuse et assez responsable mais aussi désespérément maladroite (ment écrite). Aux pouvoirs moins directement offensifs, et restant légèrement en retrait face à des surhumains masculins parlant un langage souvent adolescent – pétri de dérision et de questionnements identitaires, donc s’adressant directement à son lectorat principal, masculin.
Soit l’inverse évident de DC, où les héros y sont bien plus sûr d’eux et de leur bon droit, et les femmes bien plus proactives… Et plus sexuées – il y a là à la fois l’héritage des Femmes Fatales du Film Noir, et les obsessions personnelles de William Moulton Marston qui ont inspiré Wonder Woman (l’héroïne représentant l’arbre qui cache toute la forêt).
Avec le temps (et même beaucoup de temps et de mises en place d’opportunités, pour certaines comme Jane Foster)…
et avec l’obligation de remplir des pages mensuelles en ayant quelque chose à exprimer, l’évolution logique des demoiselles amène leurs capacités surhumaines à devenir plus puissantes, puisqu’en principe elles ont toujours été présentées comme n’ayant pas de limites… et personne ne s’en était rendu compte au préalable.
Que ce soit la manipulation de champ énergétiques, ou bien un entraînement de combattante de haut niveau, finalement il s’agit d’une question de mental pour que n’importe laquelle puissent remporter une bataille en faisant à peine autant d’efforts qu’un homme.
Le self control devenant nécessaire pour ne pas non plus perdre la raison et devenir une menace (Sue, Jean, Wanda… et même Natasha peut vous tuer de ses mains sans que vous ne vous en rendiez compte).
Ainsi elles devinrent régulièrement des gardes fou… des figures d’autorité fortes, ou bien calmes et même discrètes. On ne compte plus toutes celles qui ont dirigé une équipe, avec une efficacité redoutable.
Même les plus gaies comme la mutine Janet, les loufoques Jen Walters ou Kamala Khan, ou même Shuri… celles-ci, quand elles haussent le ton, on les écoute.
Le MCU a mis moins de temps à imposer la force de caractère de ces héroïnes, ayant eu l’idée de les mettre à égalité du protagoniste masculin en en faisant le confident, ou l’un des bras droit. Et plus du tout un enjeu à conquérir, en dépit des risques respectifs (comme chez Sam Raimi).
De plus, au jeu des comparaisons, si les héros masculins y restent perpétuellement des sortes d’adulescents en recherche de plénitude, d’accomplissement, comme dans les comics… Elles, par contre, semblent ne pas avoir honte à s’assumer, le plus vite possible.
Bien sûr il suffit d’une voix plus aiguë et de l’absence de looks et de poses bien excitantes pour que ça passe pour de l’arrogance etc… Mais au final, tous sauvent des vies, et ne déambulent pas en costumes zarbis pour rien.
Donc dans les productions filmées, on est passé d’une sorte de Girl Power souvent un peu artificiel, pas très budgété… à des individus qui sont dans l’action autant que leurs camarades masculins, sans se renier pour autant.
Il n’y a guère que le film de Harley Quinn (qui est un faux film de bande de filles) pour explicitement plus féminin… Mais avec du Trash.