Disney+ gagne toujours plus d'abonnés... mais reste un désastre financier

Léo Martin | 11 novembre 2022
Léo Martin | 11 novembre 2022

Alors que Disney+ poursuit sa quête d’abonnés et produit de plus en plus de contenus, la plateforme n’a jamais perdu autant d’argent.

Depuis que la machine a été lancée pour de bon, Disney+ nous en fait voir de toutes les couleurs. Avec toutes ses franchises à disposition et sa capacité à produire de nouvelles séries Star Wars ou Marvel en continu sur sa plateforme, le service de SVoD est devenu incontournable. Si à son lancement ce n’était guère plus qu’un catalogue à la demande un brin moins intéressant que les autres, Disney+ est désormais un diffuseur constant de programmes évènements, appelés à être adorés ou détestés.

Une aubaine pour les fans de ces éternelles franchises – autrefois exclusives au cinéma – qui ne manquent plus de contenus sur le petit écran. Avec une telle stratégie, normal que la plateforme ait gagné récemment une telle ampleur, au point de se rapprocher inexorablement des sommets de Netflix en termes de nombre d’abonnés. À la fin de ce troisième trimestre 2022, Bob Chapek, PDG de The Walt Disney Company, a fièrement annoncé à la presse un gain de 12 millions d’abonnés supplémentaires pour Disney+. Pourtant, le service de SVoD fait des pertes d’argent colossales. 

 

Obi-Wan Kenobi : photoL’homme qui valait 12 millions d’abonnés

 

En effet, si certains parleront de catastrophe pour nommer She-Hulk : Avocate ou Pinocchio, c’est du côté financier que Disney+ semble se planter gravement (pour le moment du moins). L’univers étendu de Disney est si prolifique qu’il coûte forcément extrêmement cher à la compagnie. Toujours selon Bob Chapek, les pertes opérationnelles de la plateforme sur un an sont passées de 800 millions à 1,47 milliard de dollars. Le pire niveau financier jamais atteint par le service, comme il l’admet lui-même. 

En somme, Disney+ a désormais 164,2 millions d’abonnés, se rapprochant encore davantage des 223 millions de Netflix, toujours maître dans son domaine. Mais malgré cette encourageante ascension, cela n’est toujours pas suffisant pour rentabiliser la plateforme à hauteur de ses ambitions démesurées (et qui ne sont pas toujours payantes sur le niveau artistique). 

 

Pinocchio : photo, Tom Hanks"Peut-être qu’un jour tu seras rentable Pinocchio."

 

Toutefois, envers et contre tout, Bob Chapek nous assure qu’il ne faut pas nous inquiéter (on ne s’inquiétait pas de toute façon). Tout fait partie de son plan et à la fin c’est Mickey qui l’emportera une fois de plus si on veut bien le croire. Selon lui, Disney+ devrait redresser la barre d’ici la fin de cette année et devenir rentable dès 2024 (une problématique partagée par la plupart des plateformes qui se sont lancées dans la guerre du streaming). Comme il l’a expliqué à la presse (ses propos ont été rapportés par IndieWire et Variety), il compte sur l’augmentation progressive des prix du service, alignée avec ses bénéfices, ainsi que sur sa toute nouvelle offre. Un forfait comprenant des publicités.

Oui, c’est littéralement la même idée qu’a eu Netflix pour augmenter ses profits, s’approchant à nouveau un peu plus de la télévision. Tous les chemins mènent au même petit écran, et il faudra bien que tout le monde s’aligne sur la même logique financière à la fin. Ainsi, Bob Chapek et Disney espèrent fortement que ce trimestre soit le pire qu’ils aient jamais eu et qu’à partir de là, la courbe des profits remonte sur le graphique pour ne plus jamais s’arrêter. Avec un peu de chance, il n’y aura que des bonnes nouvelles annoncées sur le prochain trimestre. Mais comme on dit, le bonheur des uns...  

 

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commentaires
petitbiscuit
13/11/2022 à 17:09

Cela parait normal, en dehors des coûts de recrutement et offres d'essais.

Disney n'a jamais autant proposé de séries et contenus exclusifs. A la différence au cinéma, il n'y a pas de deuxième vie (télé) ou de troisième vie (DVD)...Disney ne fait que payer pour se constituer un parc de clients.

Maintenant en voyant plus loin, le problème de Disney sera de garder les clients car vu le niveau affligeant que Disney propose sur Disney + ou au cinéma, on sera curieux de regarder le comprotement des clients dès les premières augmentations tarifaire.

Laurent SFN
13/11/2022 à 11:13

@Arnaud le vrai

Les derniers chiffres que j'ai (2021), Netflix avait fait un bénéfice net de 1,7 milliard d'euros. Je ne met pas la source car à chaque fois que je poste un lien, le bot a tendance à considérer le message comme un spam.

@Fantamos : Disney c'est un peu une usine à gaz aux usa, avec les bundle incluant Hulu, ESPN...et c'est ça aussi qui fait gonfler le nombre d'abonnés.

Sinon je constate aussi que Disney met le paquet côté com sur les univers Marvel et Star Wars, en omettant totalement leurs autres univers, et même la richesse du black catalogue : qui est au courant que l'on peut trouver l'intégralité de séries "proustiennes" comme la bande à Picsou ou Hanna Montana sans fouiller ?

Fliflu
13/11/2022 à 07:40

D+ ont commencé avec the mandalorian,les autres plateformes avaient les fesses qui faisaient bravo...depuis she hulk ils respirent...

Fontâmos
12/11/2022 à 16:23

Combien d'abonnements passifs dans ces chiffres ? Ex, moi-même abandonné un peu à l'insu de mon plein gré (D+ fait partie du paquet que me vend C+). Je crois que qu'aux US c'est un la même ratatouille, genre tu prends un forfait tel à tel opérateur et tu as l'abonnement Disney inclus pour 1 an, etc.

Au final, comme je suis abonné, généralement je regarde un ou deux épisodes des nouvelles séries et à la première scène de tambouille wok, ca me barbouille et j'arrête…

Arnaud (le vrai)
12/11/2022 à 06:19

@Chris11

Je me trompe peut être mais il me semble que ça fait pas mal d’années maintenant que Netflix rentre dans ses frais et fait pas mal de bénéfices.
Je pense pas qu’ils auraient pu durer aussi longtemps en étant à perte à chaque bilan

@La Rédaction
Vous avez des billes la dessus ?
Le modèle financier de Netflix est viable ? Il me semble qu’il y a des subventions qui entrent dans la danse en fonction du contenu non ?

Chris11
11/11/2022 à 23:05

C'est fou que Disney, Netflix, Amazon et co se rendent compte aussi tard que produire X séries et films par an a un coût qui ne sera JAMAIS rentabilisé par des abonnements qui coutent une poignée d'euros par mois à un utilisateur lambda.

Arnaud (Le vrai)
11/11/2022 à 18:46

Bonnes ou mauvaises, c'est clair que Disney balance du contenu Star Wars et Marvel a foison. Tout cela a evidemment un cout certain qu'il va etre difficile de rentabiliser a moins d'augmenter les prix ou ... de reduire la voilure sur les nouveaux contenus exclusifs

Je dois admettre qu'au final, je sais pas si j'aime ce monde de streaming qui prend vraiment de l'ampleur.
L'exemple de Disney est le meilleur qui balance de la quantité sans se soucier de la qualité. J'ai completement adoré le MCU jusqu'a Endgame. Depuis, avec toutes ces series de faible qualité et qui nous abreuve jusqu'a l'ecoeurement, le MCU est en train de devenir indigeste et OSEF.
Et je ne parle meme pas de Star Wars

Isac654
11/11/2022 à 15:21

Les serveurs d’Amazon pour faire tourner toutes les plate-forme de streaming, les obligations d’investir X% du chiffre d'affaire pour les productions locales de chaque pays plus les salariés nécessitent autant de perte d’argent ?Du coup, je comprends mieux Sony qui ne rentre pas dans cette course et vend ses contenus. En revanche, je ne comprends pas les stratégies de Paramount+ et Universal+ qui vont droit au désastre !

Eddie Felson
11/11/2022 à 13:52

« « Disney+ gagne toujours plus d'abonnés... mais reste un désastre financier » »… eh bien tant mieux! Le terrain de jeux des films c’est en salles! Si ça peut les inciter à réinvestir les salles…

Markkus
11/11/2022 à 13:20

Ciné good : ces séries font quant même partie de Disney + (star)
Je pense juste qu ils pourraient les mettre plus en avant (même pour Prey, la promo n a été dingue ), pour plus de public touché et plus de contenu à faire valoir. Maintenant, par rapport à l article, Disney est en phase d investissement, donc un passage déficitaire est logique, d autant que le contenu est resté longtemps modestes .
Néanmoins , la grosse question qui se pose actuellement pour une plate-forme comme netflix est de savoir quant est ce que cette phase s arrête et comment l arrêter, d autant qu on est désormais habitué à des productions aussi bien faites que les films, avec des acteurs de renom.

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