Si Julia Ducournau a signé avec Grave un film-choc, on l’attend au tournant sur son nouveau film intitulé Titane.
Sorti en 2017, Grave a fait l’effet d’une onde de choc dans le cercle restreint du cinéma de genre français, en plus d’avoir révélé sa talentueuse réalisatrice : Julia Ducournau. Depuis, cette diplômée de la Fémis a fait du chemin, y compris outre-Atlantique, où elle a réalisé deux épisodes de la série Servant de M. Night Shyamalan.
Pour autant, on attendait que la cinéaste transforme l’essai avec un deuxième long-métrage. En 2019, Ducournau a partagé un vague synopsis pour Titane, projet porté par Vincent Lindon et Agathe Rousselle, qui devrait se focaliser sur une série de meurtres liée au retour d’un fils disparu depuis dix ans.
Interrogée sur sa carrière et sur son année 2020 par Le Monde, la réalisatrice a confié avoir (enfin) tourné son long-métrage, et ce du 4 septembre au 4 novembre, soit pile entre les deux confinements dus à l’épidémie de la Covid-19 :
On a hâte de faire la queue pour Titane… si les salles rouvrent…
“On a mis du temps à entrer en tournage, la préparation s’est étendue sur un an, avec interruptions. J’ai attrapé le Covid en février 2020. Je suis restée au lit six semaines, isolée deux mois. La première chose que j’ai pu faire, ç’a été d’aller au balcon, et là, de voir les rues entièrement vides, ça faisait vraiment penser à une invasion de zombies !”
Avec son film de cannibale, Julia Ducournau a clairement mis en avant sa fascination pour une chair mutilée et mutante, marquée par le body-horror de David Cronenberg. Si on est en droit de se demander dans quelle mesure son nouveau film a été influencé par la crise sanitaire, Le Monde n’a pas hésité à lui poser la question :
“Le thème principal de mes films, c’est la mutation : le corps, l’humanité, le monde en mutation. D’une certaine manière, ça n’a pas bouleversé ma vision des choses. La mutation, quelle qu’elle soit, fait partie de la vie.”
Par ailleurs, après le succès de Grave (150 000 entrées en France, sans parler de sa distribution à l’international), Julia Ducournau a été propulsée comme nouvelle icône d’un cinéma de genre peinant à faire son trou dans l’Hexagone. Une position complexe (d’autant qu’elle est tout de même sortie d’une institution d’élite souvent jugée méprisante envers ce type de démarche) qu’elle a néanmoins embrassée :
Un film qui fleure bon la viande fraîche
“On nous fait croire que le genre n’est pas français depuis la Nouvelle Vague, alors que c’est faux. On avait Les Yeux sans visage [1960] de Georges Franju, la série Belphégor [1965] de Claude Barma, Melville faisait du genre… Ma génération est très influencée par les États-Unis, énormément aussi par l’Asie, le Japon et la Corée du Sud, avec des génies comme Bong Joon-ho ou Na Hong-jin. Ce n’est plus du tout la honte d’avouer qu’on aime Eddie Murphy, Robocop ou Starship Troopers de Paul Verhoeven.
Aujourd’hui, il n’y a plus de système de classe entre les films, en tout cas pas pour ma génération, et ça donne des productions de plus en plus surprenantes. Il y a plein de jeunes réalisateurs en France qui ne demandent que cela : ‘élever’ le genre, comme disent les Américains, pour lui donner de vrais enjeux, intimes, sociaux, familiaux, qui peuvent intéresser tout le monde, même si l’équation n’est pas encore facile à trouver.”
Titane n’a pas encore de date de sortie en France. En attendant d’en savoir plus, vous pouvez retrouver notre critique de Grave.
@Benasi
ha ha ha donc si on n’aime pas ce que tu aimes c’est qu’on n’a pas vu le film ou qu’on est englué dans le mainstream. Un exemple magnifique de raisonnement binaire.
OK je vais jouer à ton jeu et prendre la défense de Boon même si ça n’est pas trop mon truc. à part radin que j’ai trouvé bien puis un autre film sur l’achat d’une maison.
Donc tu prétends que Climax est mieux que le ciné de Boon. Demande à la génération de nos grans-parents ce qu’ils en pensent! Demande à des gosses! Demande aux gens humbles…. Ils seront certainement moins intello-branchés parisiens et te répondront sincérement.
Un truc comme climax est exactement ce qui contribue à détruire le cinéma. Le mec à basé son fond de commerce sur ce qui choque car il sait très bien que le scandale, le sulfureux se vend très bien. Puis avec cet aspect too much une certaine intelligentsia auto-proclamée et cérébralo-centriste spéculera dans le vide sur des aspects esthétisants ou autres mais son ciné est vide pour ce que j’en ai vu.
Tout ça me fait penser à celles et ceux qui trouvent un côté artistique à des trucs genre « m.rde d’artiste » de Piero Manzoni ou encore « la banane » de Maurizio Cattelan.. De l’art comptant pour rien qui se vend des millions alors que ça vaut rien.
On nous formate pour apprécier des trucs pareils alors qu’à coté il y a des migrants qui souffrent et des gens qui n’ont pas de quoi manger.
C’est un art factice qui ignore la condition humaine.
En portant aux nues la médiocrité on l’encourage et on diminue les chances de voir émérger de nouveaux hitchock, capra, hawks, pontecorvo, leone, Wook, Yimou, cameron, spielberg, Villeneuve etc
Allez va, je te laisse à ta binarité. Je me taperai un Dany Boon à ta santé.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 Fox:
« Encore une fois, ce n’est que mon avis, mais si on devait compter sur quelqu’un en France pour redresser la barre du film de genre, je préfèrerais miser sur Pascal Laugier. »
Je pensais la même chose que toi quand j’ai découvert en 2004 le plutôt sympathique SAINT ANGE mais ensuite j’ai déchanté avec le moyen THE SECRET et les hélas mauvais GHOSTLAND et MARTYRS…et sa série télé je n’ai pas tout regardé peut-être que ça s’améliore en cours de route? Je n’attends donc plus grand-chose du réalisateur, le cinéphile me parait plus intéressant.
En « cinéastes de genre » je préfère l’approche de Marina de Van pour DARK TOUCH DANS MA PEAU et NE TE RETOURNE PAS, ou Agnès Merlet pour DOROTHY et HIDEAWAYS .
GRAVE…une tentative de l’horreur à la française quelque part entre « Ginger Snaps », « Marc et Sophie » et le Claude Pinoteau de « la boum ».
ça met du temps à démarrer, scènes de bizutages et fiestas répétitives, visuel de téléfilm, casting sitcom et sujet assez mince il reste une fin à l’humour noir bienvenu et quelques effets gore un peu Z qu’on croirait sortis du RESURRECTION avec Totof Lambert…bref vraiment sans plus cette nouvelle « bombe » du « néo cinéma de genre à la française ».
Quant au box office c’est 150 000 entrées-France ou 135 000 comme précisé sur le site Devil Dead?:
» Le film a terminé sa carrière à 135 000 entrées Françaises, doublant à peine son score de la première semaine d’exploitation. pas mal pour une film « de genre qui pense ». Ce qui confirme toutefois que passée la curiosité, le bouche à oreille fut mauvais et la portée parisienne du film (le film a réalisé près de 62 000 entrée sur Paris, soit presque la moitié des entrées).
Il s’avère néanmoins une bonne opération financière, finement produit et marketé. (tourné en Belgique donc avec une Tax Shelter avantageuse) »
@rintintinchti
Gaspard Noé, sommet de la nullité ? Il ne faut avoir vu aucun de ses films pour annoncer ce genre de choses. Rarement un film comme Climax m’avait scotché aussi bien émotionnellement qu’introspectivement. C’est aussi un technicien hors-pair avec des plans grue de dingue dans des espaces confinés.
C’est sûr, c’est moins mainstream que Danny Boon.
Un sommet de nullité. Un peu comme les films de Claire Denis ou Gaspard Noé, François Ozon, Léo Carax etc.
Des gens qui surfent sur l’air du temps en dissimulant très mal le vide absolu de leurs trucs.
Le zéro absolu du cinéma illusoirement intello, alternatif, d’auteur et moulinette.
On est très loin mais alors très loin de vrais auteurs de qualité comme Park Chan Wook (coréen) ou encore Sono Sion (japonais)
Remboursez!!!
Beaucoup aimé grave que j’ai découvert en retard. Une grande réussite pour ma part, une série b horrifique gonflée et assumée. Et j’aime beaucoup son discour en fin d’article, ça me fait penser à ce que disait déjà Christophe Gans et il a pas mal ramé » pour monter ses projets de films qui sortent des sentiers battus de la production française sponsorisé par les chaines de TV (et il n’est pas le seul). Bon courage à elle pour arriver à secouer le cocotier.
J’avoue de ne pas vraiment avoir compris le succès de ce film (Grave).
Médiatiquement, je me souviens qu’il avait plutôt bien été soutenu, en France comme aux USA. En gros, il avait été bien vendu et j’avais vraiment envie de le voir. Honnêtement, en sortant de la salle, je me suis demandé quel but recherchait le film : choquer ? dégoûter ? déranger ? s’interroger ? Je m’étais surtout poliment ennuyé, et le fond comme la forme m’avait laissé de marbre. Mais je me rappelle surtout m’être dit que ça avait des allures de film de fin d’études, alors quand j’ai regardé d’où venait Julie Ducournau, je n’ai vraiment pas été surpris. Ca parait méchant de dire ça, mais c’est vraiment le sentiment que j’ai eu.
Je tiens à préciser que je n’ai rien contre Julie Ducournau : elle a l’air très sincère dans ce qu’elle fait, d’avoir une belle petite culture en cinéma de genre (voir le « Vidéo Club » de Konbini), mais honnêtement, ce qu’elle fait ne m’emballe pas plus que ça. En fait, j’ai ressenti la même chose après Grave qu’en sortant de Nocturama, c’est-à-dire… rien ! Encore une fois, ce n’est que mon avis, mais si on devait compter sur quelqu’un en France pour redresser la barre du film de genre, je préfèrerais miser sur Pascal Laugier.