Festival du cinéma européen des Arcs - Frédéric Boyer

Lucile Bellan | 10 décembre 2009
Lucile Bellan | 10 décembre 2009

Après des années, à partir de 2001, en tant que membre du comité de sélection de la très exigeante quinzaine des réalisateurs à Cannes, Frédéric Boyer est nommé cette année délégué général de cette même section parallèle. C'est en complément de son travail sur la Quinzaine que ce bon vivant aux goûts éclectiques, prend en 2009 la place de programmateur au Festival du Film Européen des Arcs, l'occasion pour nous de lui demander un aperçu de la "couleur" du festival présente et future...

Comment sélectionnez-vous les films ?

La moitié des films présentés au festival des Arcs n'ont pas été acceptés à Cannes faute de place, de thématique, de goût ou de temps. C'est un travail qui s'étend sur plusieurs mois, je connaissais déjà la plupart de ces films. Le travail que je fais pour le festival des Arcs complète le travail que je fais pour la Quinzaine des Réalisateurs. Je suis ravi de pouvoir faire les deux ; ce sont deux façons différentes de proposer le cinéma. Ce que je fais aux Arcs, je ne pourrais pas le faire à Cannes. C'est un plaisir de programmer pour les Arcs car c'est une sélection qui représente un cinéma européen ouvert au public, divertissant, pour tous les goûts tout en étant de qualité.

Il y a donc une politique de proposer plusieurs genres ?

C'est ce qui m'intéresse : un film minimal polonais, une comédie musicale russe... Si j'avais trouvé un film d'horreur, je l'aurai mis ! Les goûts du public sont de plus en plus éclatés et il faut proposer quelque chose de varié.

Le cinéma européen est très vaste, comment avez-vous réussi à faire la sélection ?

Pour la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs, je mets en avant principalement le choix de mise en scène et d'écriture cinématographique. Au festival des Arcs, j'ai sélectionné des films un peu moins forts cinématographiquement mais qui avaient un réel intérêt et qui venaient de pays assez peu représentés. J'ai cherché à montrer l'identité thématique de chaque pays, avec un point de vue et des personnages forts, qui nous permettent de voyager. J'ai essayé de garder une innocence de spectateur, moins technique. Je voulais aussi représenter des films qui n'avaient pas forcément de distributeurs et aider leur circulation. Nous ne recherchons pas le tapis rouge et les paillettes mais un cinéma vrai où tout le monde est logé à la même enseigne, professionnels connus ou moins connus. Aux Arcs, je recherche à casser le festival honorifique, à moderniser et à dépoussiérer l'image des festivals.

Avez-vous une préférence dans les pays d'Europe ?

Non mais il y a des pays plus prolifiques que d'autres, comme la Belgique ou la Roumanie par exemple.

Avez-vous déjà commencé à réfléchir à la seconde édition ?

Oui, nous avons des idées que nous allons affiner. Pour notre première édition, nous sommes restés modestes en misant avant tout sur l'organisation. Nous sommes vraiment contents de cette première édition, nous avons eu de très bons retours de la part des professionnels qui sont venus de toute l'Europe pour participer au festival. L'engouement du public nous a aussi très agréablement surpris. Il y a vraiment eu un ancrage local. Je pense que les Arcs peuvent devenir un rendez-vous incontournable, convivial, avec des réalisateurs présents, proches du public.

 

Propos recueillis par Lucile Bellan et Nicolas Laugero-Lasserre (ArtistikRezo)

Retranscription par Nicolas Laugero-Lasserre

 

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