L'indéfendable : King Kong II, il revient (en famille) et il n'est pas content !

Jacques-Henry Poucave | 11 mars 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 11 mars 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Parce que le bon sens a ses limites, certains films restent difficiles voire impossibles à défendre. Ecran Large leur consacre donc une rubrique spéciale : les indéfendables. L'occasion de revenir sur des ratages plus ou moins célèbres et controversés, salués par la presse, le public ou les deux.

Alors que Kong : Skull Island débarque en salles, nous vous avons fait part de notre déception. Mais soyons honnête, cette nouvelle version est très loin de constituer le pire affront fait à Kong. En effet, au beau milieu des années 80, une œuvre complètement démente et déviante a vu le jour…

 

 

"Un casting poussiéreux et un scénario qui l’est plus encore" (New York Times)

"Fort heureusement, le succès de cette aberrante séquelle fut mitigé" (Films Fantastiques)

"Tout ce petit monde joue dans un film soporifique, et personne ne semble en avoir conscience" (Roger Ebert)

"En dehors des fans hardcore de films de monstres et de Linda Hamilton, pas de quoi éplucher une banane" (Bad Movie Report)

 

 

   

LE RESUME EXPRESS

Dix ans ont passé, et depuis que des hélicoptères l’ont longuement mitraillé et laissé pour mort, des scientifiques étudient King Kong dans une base plus ou moins secrète. Ça ne sert à rien, ça coûte cher et vu le danger encouru, c’est irresponsable. Mais ils sont comme ça les scientifiques, cons comme des balais, Nicolas Sarkozy nous avait prévenus.

Le pauvre Kong a le cœur qui fatigue. Ni une ni deux, les scientifiques lui trouvent une femme géante du côté de Bornéo, organisent une transplantation cardiaque. Quelques jours (sic) plus tard et la naissance d’un gros bébé Kong, c’est bien la merde, parce que comme de par hasard, la petite famille géante de singes barbares a décidé de se rebeller. D’où baston, cassage de décors et d’accessoires. Heureusement Bébé Kong est prêt pour un troisième opus.

 

Photo

 

LE PIRE

King Kong II n’est pas seulement resté dans les mémoires pour son épatante nullité. C’est à bien des égards un exemple remarquable des outrances et coups de folie que pouvait nous offrir le cinéma dans les années 80 (le film date de 1986).

Si le remake de John Guillermin n’a pas une carrière spectaculaire en salles, le film a connu un succès surprenant lors de ses diffusions télé. Le producteur Dino de Laurentiis étant aussi revanchard que borné, il décide de relancer la machine pour capitaliser sur cette réussite tardive. Il rappelle John Guillermin, qui n’aura pas droit cette fois à un robot géant tout pété, mais à des déguisements de gorilles tout nazes.

 

Photo Linda Hamilton, Brian Kerwin

 

Plus laid sans doute, mais beaucoup plus rigolo. C’est bien simple : dès qu’apparaissent les figurants déguisés en Kong, le fou-rire est difficile à réprimer tant le résultat évoque une parodie fauchée. Et n’attendez rien de la présence de Linda Hamilton, égarée dans cette prod hasardeuse, le singe géant lui épargnera même ses traditionnelles visées concupiscentes. En effet, c’est vers son acolyte, le falot Mitch, que se tournent les désirs pressants des gorilles et plus particulièrement de Madame Kong.

Notons que cette dernière a droit au moment le plus WTF du film, lorsqu’une bonne âme s’interpose entre elle et des militaires prêts à faire feu, au prétexte qu’elle est sur le point d’accoucher (ce qui est une excellente raison pour flinguer la bête). Détail amusant : Kong et Madame ne se sont rencontrés que quelques jours plus tôt, ce qui fait d’eux des lapins gargantuesques plutôt que des macaques herculéens.

 

Affiche

 

King Kong II est devenu célèbre sous nos latitudes grâce à son affiche, que beaucoup de curieux prennent encore aujourd’hui pour un détournement ou un pastiche, alors qu’elle est tout ce qu’il y a de plus sérieuse. Sur un fond noir s’y découpe la trogne du King, accompagnée de l’incroyable phrase : « Il revient et il n’est pas content ! ».

Et comme par magie, la bande-annonce française (plus haut dans l'article) est à l’avenant.

 

Affiche

 

LE MOINS PIRE

Accompagné d’alcool, de produits stupéfiants et de bons amis, la découverte de la chose est un vrai bonheur. Et plus sérieusement, la bande originale du film est relativement réussie.

 

RETROUVEZ L'INTEGRALITE DES INDÉFENDABLES AU RAYON NOSTALGIE

 

cauchemar Linda Hamilton

 

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commentaires
Bubble Ghost
25/11/2018 à 19:55

Le style des bande-annonce des années 80 me manque vraiment :D

Helljibz
11/03/2017 à 18:21

"C'est dingue c'qu'il est grand ce singe de merde!"
Best replique ever