Mad Max : Fury Road - critique du tonnerre

Simon Riaux | 2 février 2023 - MAJ : 12/02/2024 19:07
Simon Riaux | 2 février 2023 - MAJ : 12/02/2024 19:07

Fantasme de cinéphile depuis son annonce, phénomène de cinéma d'action, Mad Max : Fury Road de George Miller a explosé les rétines des Festivaliers Cannois (dont les nôtres) lors de sa présentation, et continue de le faire aujourd'hui. George Miller est de retour, et il met tout le monde à genoux la main sur le cœur.

WHAT A LOVELY MOVIE

Certains se demanderont pourquoi ce nouvel épisode des aventures du Road Warrior développe en apparence très peu la mythologie initiée par son auteur, se contentant d’une « simple » déclinaison de son univers apocalyptique, de ses factions, de ses gangs de barbares motorisés. C’est pourtant une des grandes idées du film, sinon son concept central.

La trilogie originelle avait inconsciemment annoncé et accompagné la disparition d’un certain cinéma hollywoodien. En suivant Max, nous assistions à la fin d’une civilisation en mal de pétrole, tandis que le 7ème art voyait se standardiser et péricliter une certaine idée du divertissement. Il est donc logique que Mad Max : Fury Road se déroule en plein désert, dans un monde réduit à sa plus simple expression, océan de sable calciné. Ce théâtre de la désolation n’est pas seulement le décor du film, il est aussi l’allégorie du blockbuster actuel, vaste étendue asséchée, stérile.

 

photo, Tom HardyOn y va au Max

 

Un petit monde que George Miller se propose de pulvériser avec une maestria incroyable. En organisant tel un opéra hystérique une interminable course poursuite, à peine interrompue par une brève respiration aux deux tiers du récit, le réalisateur roule littéralement sur la concurrence, écrase ses méthodes, ses réflexes et ses clichés.

De cascades jamais vues auparavant en idées de mise en scène frisant le génie, le film parvient paradoxalement à une bouleversante épure. Quasiment dénué de dialogues, le métrage se focalise ainsi sur le moindre geste, la plus petite inflexion musculaire, conférant à chaque personnage une présence physique palpable. Dès lors, il n’est plus besoin de mots pour que des émotions à l’impact surpuissant traversent l’écran pour se graver directement dans la rétine du spectateur.

 

photo, Charlize TheronIci, que du Diesel et pas de Vin

 

CINEMA FURIOSA

Si l'ensemble est une performance technique qui confine au sublime, George Miller sait aussi se faire directeur d'acteur. On ne s'étonnera pas de retrouver ce Tom Hardy taiseux et vulnérable, dont les muscles semblent gonfler de peur et d'angoisses, en revanche, on demeure stupéfait par la performance de Charlize Theron. Ceux qui lui prédisaient une gamelle publique semblable à Prometheus en seront pour leur frais. Animale, enragée et à fleur de peau, elle nous offre une performance incandescente.

 

Photo Tom HardyVROUM VROUM LA CONCURRENCE

 

Difficile d’analyser l’œuvre après un unique visionnage, tant son apparente simplicité s’avère un piège merveilleux, qui lui permet de convoquer de multiples strates qui rejouent et déjouent l’essence du cinéma d’action. À l’image de ces destins que le scénario manipule parfaitement, Mad Max : Fury Road épouse les carcans du genre, décompose les passages obligés, tord les poncifs. C’est peut-être là ce qui fait la valeur du film, au-delà de sa stricte perfection technique : sa capacité à pousser le cinéma dans ses derniers retranchements en l’abordant par son versant le plus commun, à savoir le pur divertissement.

 

Affiche fr

Résumé

MAD MAX : FURY ROAD EST UNE BAFFE COSMIQUE. FAITES-VOUS PORTER PÂLE, ABANDONNEZ VOS ENFANTS, QUITTEZ LE BUREAU, ANNULEZ VOS RENDEZ-VOUS ET REGARDEZ LE AU PLUS VITE.

Autre avis Geoffrey Crété
George Miller dirige la ferraille, les flammes, les corps en sueur et les vapeurs d'essence comme autant d'instruments pour composer une symphonie enragée. C'est souvent brillant, parfois stupéfiant, toujours magnifique.
Autre avis Lino Cassinat
Mad Max : Fury Road, ça ne se décrit pas vraiment, ça se constate. Avengers : l'Ère d'Ultron, sorti à la même période, et tous les autres blockbusters d'action ne sont que des Mickeys face à cette fessée métallique intersidérale. Un film de et pour la fin des temps.
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Lecteurs

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commentaires
préfèré mad max 3
28/02/2022 à 21:36

Je ne comprends pas la hype sur ce film. Je crois que j'ai préféré le 3e avec Tina Turner et cette bo fantastique "we dont need another hero", le grain la saleté et la poussière de cette 1e trilogie. Ce fury road ressemble à un reboot trop propre. Suis je le seul ?

csamsa
16/04/2020 à 16:30

On pourrait ajouter que la 3D est exceptionnelle et contribue grandement au plaisir.

Dae-Soo
15/02/2020 à 15:06

@Garamante
Excellente analyse, joliment formulé ????

Garamante
04/02/2020 à 18:54

Vous oubliez l’essentiel : le message. Il y a une vraie allégorie sur notre société moderne en fuite permanente vers un futur meilleur et qui dans les faits n’est rien d’autre que destructeur et tueurs de rêves.
Dans Mad Max Fury Road tous les personnages sont en fuite vers un monde meilleur : Furiosa vers les Terres Vertes, les WarBoys vers le Valhalla, Immortan Joe à travers une progéniture génétiquement saine.
Le seul qui ne fuit pas, c’est Max. Parce qu’il l’a déjà fait et qu’il a pris cher. Ça fuite d’alors continue à le hanter. Voilà pour le Mad de Max. Il connait le prix à payer.
Mais tous les autres continuent leur fuite en avant dans un monde désert, rempli de bruit et de fureur.
C’est notre monde qui est dépeint ici et lorsque Mad Max rattrape Furiosa pour lui dire que cet Eden vers lequel elle court, elle vient de le quitter… N’est-ce pas une belle allégorie, encore une fois ? Nous courrons sans cesse comme des dératés vers un futur rêvé censé nous apporter, santé, bonheur, égalité, immortalité. Et pour y arriver, nous détruisons notre monde, le transformons en désert stérile.
Mais notre Eden n’est pas caché derrière les Lacs de sels, sur Mars, sur les réseaux sociaux, ou les univers virtuels… il est sous nos pieds. Nous y sommes déjà.

Tousen
04/02/2020 à 14:32

Déja les BA nous avaient mis une claque... George Miller , le père de tout le cinéma...

Marc
03/02/2020 à 20:03

MAD FURIOSA FURY ROAD ...prochainement

Marc
03/02/2020 à 17:55

En un seul mot grandioses !!! Une reussite totale les acteurs et surtout Charlize Theron celle elle le personnage principale, Max est toujours à côté subit ce qui lui arrive. La scène dans les Tornades juste hallucinant ... Une suite est prévu et l'histoire sera sur le personnage de Charlize Theron. Vivement la suite .

fuck
03/02/2020 à 11:36

Je trouve les arguments de Anderson très pertinents. A 90% d'accord avec lui.

Riddick
03/02/2020 à 07:47

Ce film est un chef d œuvre mais je ne comprends pas ce besoin de tourner les scènes en accélérer.ca nuit à l action
Suis je le seul à l avoir remarquer.

Warboy
02/02/2020 à 22:56

L'apogée du spectacle motorisé toujours le roi 5 ans plus tard. Witness me !

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