Ici acteur, réalisateur et producteur, Favreau est lui également passé des fourneaux artisanaux (Smog, Made) à la cuisine industrielle (Iron Man 2, Cowboys et envahisseurs), pour en ressortir rincé par la critique et essoré par un métier impitoyable. On craignait donc que son nouveau film ne se transforme en règlement de compte avec une industrie qui l’a passé par pertes et profits.
Et si #Chef est en effet une addition salée présentée par son auteur au système qui l’a façonné, le film a le bon goût de ne pas épargner Favreau lui-même. En se présentant sous les traits d’un fou furieux parfaitement incapable de se remettre en question (dans un premier temps) ou de comprendre ses erreurs, le metteur en scène amorce son auto-critique avec une belle sincérité.
Dès lors le film peut fonctionner pour ce qu’il est au premier degré, à savoir une énième success story sur fond de dépassement de soi, plutôt au-dessus de la moyenne. C’est que ce bon Jon, s’il n’est décidément plus le commis inventif de ses débuts, sait encore monter une très belle sauce.