Parker : critique texane

Laurent Pécha | 20 mars 2013
Laurent Pécha | 20 mars 2013

Jason Statham joue (encore) les cambrioleurs avec Jennifer Lopez, dans un film réalisé par Taylor Hackford.

On a les héros de son époque. John Wayne s'en est allé et aujourd'hui, c'est Jason Statham qui a repris le flambeau. Oui, un british pour remplacer un pur ricain né dans l'Iowa. Qui plus est un mec qui ne fait pas de westerns. Sauf que le western est mort depuis longtemps, à quelques géniaux soubresauts près ici ou là, et le film d'action / polar / thriller lui a pris sa place dans le cœur de ceux qui consomment le cinéma comme un bon divertissement du samedi soir. Et généralement ces gars là (car, c'est souvent une clientèle remplie de testostérone qui fréquente ces films-là, hormis les donzelles venues reluquer les abdos en béton du célèbre crâne rasé... on aurait pu dire chauve mais ça fait moins classe), ils retrouvent régulièrement devant l'écran la silhouette du Jason.

 

 

Car, le bonhomme est tout sauf un glandeur avec sa moyenne de quasi deux films par an depuis son explosion dans Le Transporteur - faisant accessoirement les joies pécuniaires de mon voisin, doubleur voix de l'acteur, et ayant abouti à priver de soleil mon jardin tous les matins : fin de l'aparté mais il fallait que cela soit dit un jour -. Il y a ainsi un lien familier qui s'est créé au fil des projets que le comédien enfile comme des perles. Au point qu'on a depuis longtemps abdiqué de citer les titres de ses films pour simplement balancer un « ce soir, si on allait voir le nouveau Statham ? ».

 

 

Et le nouveau cru en avril 2013 s'appelle Parker. Et comme pour (presque) tous ses prédécesseurs, il permet à Statham de faire du... Statham. Qu'importe son rôle et ses traumas, l'intrigue, les décors ou ses partenaires, le comédien, à l'instar de John Wayne, se « contente » d'être lui. Et le pire, c'est que cela fonctionne. On appelle ça le charisme ! Il a un truc Jason que peu, dans son domaine de prédilection, ont de nos jours : le flegme volcanique. Soit l'art de faire croire qu'il se fout de tout royalement pour finir par exploser subitement et latter ses adversaires dans un excès de rage. Et le public de rugir de plaisir quand la machine à distribuer des pains se met en route.

Dans Parker, le vétéran et habile Taylor Hackford met du temps à le faire monter en température pour cause de vengeance sophistiquée, lui glissant même dans les pattes une Jennifer Lopez qui ne sert à rien si ce n'est son désir de prouver qu'elle n'a pas un si gros cul que ça. Mais une fois que la machine est lancée, l'amateur éclairé de la Statham attitude aura largement de quoi se rassasier, l'acteur distribuant quelques sévères mandales à l'image de ce combat musclé face à Michael « The Shield » Chiklis.

 

 

Résumé

Avec Parker, Statham continue de « tranquillement » empiler les œuvres vite consommées tout en ajoutant une solide pierre à l'édifice du plus méritant des cow-boys des temps modernes. Il ne lui reste plus qu'à croiser la route des descendants de Ford, Hawks et consorts pour atteindre d'autres cimes cinématographiques.

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